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FRANCE – POLITIQUE : Vue d’ailleurs, de François Bayrou à Jean-Marie Le Pen, la France d’hier est de retour

Date de publication : 14/01/2025
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François Bayrou aime sa ville de Pau, dont il a décidé de rester maire. Ses origines paysannes béarnaises sont toujours mises en avant. C’est donc un Premier ministre enraciné dans son terroir du sud-ouest, biographe du bon roi Henri IV, qui se présente ce mardi 14 janvier devant le Parlement pour sa « déclaration de politique générale », dont l’objectif se résume à un mot: budget. Pas d’autre objectif dans la ligne de mire du Premier ministre français que son futur projet de loi de finances rectificative. La France doit faire ses comptes, et l’on sait par avance qu’ils ne seront pas bons. Alors que faire ? Rien. Sauf, peut-être, lâcher symboliquement sur l’âge de la retraite pour amadouer les socialistes. Le pays, de toute façon, est parti pour rester immobile jusqu’en 2027.

 

Immobile. Figée. Surannée. Ces mots me sont aussi venus en tête en lisant les portraits du Breton Jean-Marie Le Pen, alias «le Menhir», inhumé le 11 janvier à La Trinité-sur-Mer. Une messe d’hommage sera d’ailleurs célébrée à Paris, jeudi 16 janvier, pour celui qui incarna l’extrême droite politique pendant un demi-siècle. Qu’en retenir ? Le retour du passé. L’Algérie française. Le bon temps des colonies. La détestation de ce qu’est devenue la République. L’éloge de la terre qui, elle, « ne ment pas » (comme aimait le dire le Maréchal Pétain). Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais j’ai l’impression que le temps est en train de s’arrêter dans l’hexagone, jusqu’à la prochaine présidentielle.

 

Et si la France de 2025 résistait avec ce qu’elle sait faire de mieux (et ce qui lui cause le plus de tort) : l’immobilisme ?

 

Bonne lecture, et n’oubliez pas le «Vert galant» !

(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch)

 

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7 Commentaires

  1. Toute la France a été pétainiste jusqu’en 1942 : ce n’est que lorsque le vent a tourné que les politiciens – mais non l’armée – se sont soudain entendu : « appelés » par le général de Gaulle. II y a une relation directe entre « l’abandon » de l’Algérie avec l’immigration et l’insécurité et la crise franco-algérienne. Les regrets sont superflus, comme dirait le général de Gaulle.

  2. Non, c’est le contraire qui est vrai, on assiste à la fermeture de la parenthèse de la Ve Republique. Certes, il y a eu du mouvement sous la Ve République : son président élu au suffrage universel direct ; sa Francafrique. Dont l’affaire Elf ses fausses factures ses retro-commissions, ses valises de billets. Il faut bien le reconnaitre ; les Français ne veulent plus de la Ve Republique ni en 2022, ni en 2024. Barnier a été censuré ; Bayrou, non. La page est tournée.

  3. Le premier test a été franchi avec succès. Pas de motion de censure à l’issue de la déclaration de politique générale ! Jusqu’à quand ? au vote du budget ? Nul ne peut le dire, toutefois une évolution importante s’est produite; les socialistes, s’étant quelque peu détachés de leur alliance avec LFI, se sont engagés dans une position de neutralité qui n’est pas encore un « contrat de non censure ». F. Bayrou n’a pas renoncé à utiliser le 49.3 lors du vote du budget. La situation semble être celle d’une « paix armée » de la part des « nouveaux ralliés ». De son côté le RN, voulant montrer son sérieux gouvernemental n’était pas enclin à renouveler une défiance que l’opinion désapprouverait à plus de 50 pour cent.

    Le rôle de F. Hollande aurait été central dans cette évolution, ce que J.L. Mélenchon n’a pas manqué de stigmatiser évoquant la « traitrise » proverbiale des socialistes. L’évolution à gauche, centre gauche, de l’équilibre gouvernemental était sans doute plus acceptable pour le camp socialiste, il fallait encore que le Premier ministre, contrairement à son prédécesseur, s’engage, au moins verbalement, dans la voie de réformes soutenues par lui.

    La question de la suspension, suppression de la réforme des retraites pourtant votée sous E Borne fût donc au cœur du « deal ». Le montage fût assez habile bien que n’engageant à rien et laissant une porte de sortie aux socialistes : réexamen par les « partenaires sociaux dans un délai bref », mise dans la boucle de la cour des comptes de manière à dégager le gouvernement du débat et en lui donnant une allure technique, révision de certains dispositifs « injustes » mais à condition de garantir la pérennité des équilibres du système par répartition.
    On connait tous les données des déséquilibres caractéristiques de notre système par répartition et qui sont rabâchés depuis longtemps : elles sont mauvaises d’autant que la natalité française vient d’enregistrer une chute jamais connue et dont F. Bayrou s’est bien gardé d’évoquer. Mais surtout, l’ampleur du déficit, la menace du FMI, rendent presque impossible toute réforme abaissant l’âge de départ ou même le stabilisant.

    C’est donc au vote du budget que la stabilité gouvernementale risque de se heurter. Le soutien socialiste sera t-il constant surtout si le gouvernement ne lui accorde pas quelques orientations fiscales indispensables de son point de vue ? Et d’autres réformes indispensables de son point de vue et qui, dans la surenchère, ne manqueront pas d’apparaître. De même, on peut penser que des réformes en matière de sécurité et surtout en matière de politiques migratoires restrictives seront mises en « stand by. » F. Bayrou, évoquant l’acuité de ces questions dans son discours s’est bien gardé d’évoquer la moindre réforme.

    C’est donc dans ce cadre contraint, avec la mise des socialistes dans la boucle de recherche de la stabilité recherchée, que le gouvernement va évoluer. Jusqu’à quand ? Une prochaine dissolution ? La fin du quinquenat ? Ce scénario n’est pas hors d’atteinte si, contrairement à Monsieur Barnier, Monsieur Bayrou se montre plus flexible y compris au risque d’accroitre les dépenses et si la droite gouvernementale (LR) s’en tient à une neutralité bienveillante. Rien n’est sûr, les ambitions présidentielles pourraient plaider dans un sens comme dans l’autre. Les gros yeux du FMI, l’évolution défavorable des taux d’intérêts de l’emprunt pour rembourser la dette, les perspectives de croissance évaluées par le gouvernement à 0,9 pour cent mais aussitôt ramenées à 0,6, risquent de compromettre le fragile équilibre. La perspective d’élections législatives risquent de ramener les ralliés dans le giron lfiste et ranimé le NFP et pousser le RN dans la voie de la censure. Le cadre international et l’impact de la gouvernance Trump se superpose aux données strictement internes et parmi les données qui pourraient compter celles issues des élections législatives en Europe et en février 2025 en Allemagne et le rééquilibrage du centre d’équilibre politique vers la « droite » à contre-courant de celle qui s’esquisse en France.

    • A mon avis, les choses vont durer : le double revirement de Marine Le Pen, qui à renversé Barnier qui était l’homme de l’agonisante Ve République et de F. Hollande, qui a rompu avec la stratégie stalinienne du Front populaire en sont la preuve ; La manichéenne Ve République reposait sur l’antagonisme gaullisme c/ Front populaire ; le Front Populaire disparu, la V n’existe plus 2027 n’a plus de sens : le président est démonétisé ; a quoi sert d’être président ?

  4. Dans son discours de politique générale F. Bayrou préconise deux évolutions souhaitables des institutions : l’introduction d’un « principe de proportionnelle » et le retour au cumul des mandats ; Bonnes ou mauvaises idées ? Quels sont les enjeux, les calculs derrière ces propositions ?
    – S’agissant de la première proposition, l’énoncé manque de clarté sans doute pour laisser une marge de manœuvre aux partis politiques favorables à une telle réforme et qui, donc, garantiraient, tant que le flou de proposition durerait, la stabilité gouvernementale. Précisons qu’une telle réforme relève du domaine législatif (art 34 de la constitution).
    Si une telle évolution alignerait le mode de scrutin législatif sur les constitutions des pays européens, à l’exception de la Grande- Bretagne, la question essentielle concerne la nature de la proportionnelle envisagée : une proportionnelle intégrale, une dose mais laquelle ? combinée à un scrutin majoritaire (forcément à un tour) ; une proportionnelle dans le cadre d’une circonscription nationale ou de circonscriptions locales mais lesquelles ? Les effets sur le fonctionnement des institutions telles qu’elles existent modifieraient l’équilibre des pouvoirs exécutifs et législatifs et, au sein de l’exécutif, entre le Président et le Premier ministre. Il y a tout lieu de penser que les débats législatifs sur les choix à faire seront difficiles, sources de tensions, de menaces possibles pour l’existence du gouvernement.

    – Sur le cumul des mandats dont F. Bayrou est un partisan fervent comme il l’a montré en privilégiant Pau à Mayotte, l’idée de le rétablir est-il une bonne idée ? Cette idée court depuis sa suppression mais semble rejetée par une majorité de l’électorat. L’un des arguments majeurs serait d’obvier à la « déconnexion » des parlementaires réputés « hors sol », à un meilleur ancrage territorial et à une plus grande « professionnalisation » de ceux-ci – En 1958 M. Debré voulait l’interdire contrairement à De Gaulle qui voyait dans le cumul un moyen de limiter leur importance « nocive », occupés à la gestion locale et noyée dans celle-ci. La réforme de 1985 interdisant le cumul (député-maire-conseiller général) était notamment motivée par le procès en absentéisme occasionné par le partage des tâches et l’impossibilité de les exercer pleinement. Il fût décidé de « professionnaliser » le député en le déchargeant des tâches locales, même s’il est élu localement. Le cumul des mandats répondait certainement à une vision largement « démiurgique » et « omniscient » de l’élu « tout puissant », réceptacle du souverain, au delà même de ses électeurs (interdiction du mandat impératif). Une telle vision ne masque t-elle pas le manque cruel de moyens dont dispose un député, français, trois collaborateurs au plus. Un sénateur américain en a entre 30 et 50 ; Les parlementaires allemand peuvent compter sur une dizaines d’employés dont dispose chaque groupe. La faiblesse du parlement français est sans doute lié à la faiblesse constitutive et voulue par les constituants (« parlementarisme rationalisé »). L’ancrage territorial ne serait-il pas mieux réalisé en augmentant les moyens de chaque parlementaire à l’instar des démocraties matures.

    Sur les comparaisons européennes l’article de « Julien Navarro ( un peu ancien, 2018) ». Le cumul des mandats en Europe : l’exception française à l’épreuve de la comparaison (disponible sur internet)

    • Autre idée : le deputé-maire-conseiller général est le « contre-pouvoir » nécessaire a un État « administré et centralisé, dont le préfet doit tenir compte. Être députe n’est pas une profession, c’est une vocation. La Ve république, qui est un régime autoritaire, tend a dévaluer la représentation nationale. Un député qui a un ancrage local a plus d’autorité qu’un député ancien élève de l’ENA, qui » soutient l’action du président ».

  5. Il faut contextualiser la personnalité de J.M. Le Pen. Né en 1928, il « épouse », lorsqu’il a une dizaine d’année, l’opinion majoritaire de l’époque. Admirateur de Pétain comme bon nombre de Français il ne cessera pas de le louer et de l’opposer à De Gaulle dont il sera l’adversaire. Son adversaire résolu lorsque De Gaulle s’engage après 1958 dans l' »abandon » de la France coloniale pour laquelle il a combattu en Indochine d’abord, en Algérie ensuite. Une « trahison » selon les partisans de l’Algérie française et de l’OAS qu’il soutiendra.

    Son existence politique commence en 1956 comme député mais c’est J.L. Tixier-Vignancours qui sera le candidat à l’élection présidentielle de 1965. Sa candidature aurait-elle changé le cours de l’évolution politique ? Sans doute prématurée. Il faudra attendre 1972 pour que le parti de J.M. le Pen, le « Front National » advienne à l’existence. Ses résultats électoraux vont longtemps stagner dans un état squelettique, le mode de scrutin législatif représentant un obstacle insurmontable. Son existence est d’abord municipale (Dreux en 1983) puis plus tard européenne avec l’élection du parlement au suffrage universel avec un scrutin proportionnel. Mais c’est avec son « alter ego », F. Mitterrand, un « couple diabolique »que l’ascension lepniste s’opère par une alchimie qui va caractériser la vie politique française jusqu’à aujourd’hui.

    En 1981 F. Mitterand, double de J.M. Le Pen, une résurrection des Dioscures, mais contrairement à lui, non décoré de l’emblème vichyste suprême, mais partageant avec lui la mythologie et le culte de l’extrême droite distillé à la « cagoule », bu le lait de Maurras et de Drumond, défenseur hors pair de la France coloniale dans ses attributions ministérielles multiples (intérieur, justice, information), opposant farouche à De Gaulle (le « coup d’État permanent »), va découvrir son hochet dans la personne de J.M. Le Pen. « Le vieux chat et la jeune souris »…

    La conversion opportuniste à l’anti-capitalisme et au socialisme de F. Mitterand, en 1972, l’échec de la phase « enchantée » de 81-83, les odes à l’Union Européenne et à la mondialisation bientôt qualifiée d’heureuse, l’ouverture du marché à tous les vents et la financiarisation de l’économie, les désindustrialisations et les « plans sociaux » qui s’ensuivent, et surtout la « rigueur » hérissent l’opinion publique et d’abord celle qui a voté pour Mitterrand.

    En bon tacticien cynique, Mitterrand va imaginer un « artéfact » qu’il va, par l’entremise de son ministre de l’information, installer sur les antennes télévisées publiques. François -Henri de Virieu sera le prêtre de cette intronisation politique du Front national. C’est la fameuse émission l' »heure de vérité » de février 1984 qui à la fois campe un Le Pen diabolisé et le lance sur l’orbite politique nationale. C’est l’amorce de la fin de la « gauche sociale » et sa mutation en « gauche sociétale » que va théoriser la fondation « Terra Nova ». (sa fameuse note du 10 mai 2011 : « Gauche: quelle majorité électorale pour 2012 ? »). Les classes populaires vont de plus en plus voter pour le « Front national ». Un mouvement que va accélérer la succession de la fille au père. L’artefact va alors prend la figure de « Frankenstein » au fil du temps.

    A partir de là machine à instrumentaliser, « machine infernale », actionnée d’un côté comme de l’autre ne va pas cesser de croitre et d’embellir. La perspective d’élections législatives désastreuses pour le pouvoir trouva une parade : la diabolisation du Front National et surtout de son dirigeant. Son personnage fût ciselé par ses opposants des deux bords, à gauche et à droite, et la menace d’un retour au fascisme pour les uns, au nazisme pour les autres, figea et stérilisa tout débat et même l’empêcha. Le coin enfoncé pouvait alors diviser la droite encore culpabilisée par son passé vichyste. Cette situation dura, perdura garantissant à l' »établissement » (expression du « Front national ») la majorité parlementaire soit absolue soit, en cas de cohabitation, partagée.

    Le scénario a dominé la vie politique française jusqu’à aujourd’hui, les dernières élections législatives en sont un dernier avatar et le « front républicain » un énième instrument. Le scénario a surtout empêché de voir et de penser la société française et certains des problèmes auxquels elle était et est toujours confrontée. Il a empêché les partis politiques et notamment à gauche de poser les bonnes questions.
    Parmi les questions, celles de l’immigration et des politiques migratoires souhaitables et nécessaires n’ont jamais pu être posées, marquées du sceau du racisme et de l’infamie parce que considérées comme essentielles par le « Front National ».

    Nous en sommes toujours là contrairement à l’évolution qui caractérise les orientations prises dans certains pays européens comme de Danemark et sous la direction de partis socialistes. Mais par un curieux télescopage des idées, n’avons nous pas constaté que lors de l’annonce du décès de J.M.Le Pen, des foules dansant sur le cadavre encore chaud, brandissaient à Paris, à Lyon, à Marseille, des drapeaux autres que nationaux ne dissimulant même plus leur antisémitisme… pardon, leur antisionisme… Ces bobos urbains, s’imaginant en guerriers exterminateurs, munis de leurs épées verbales, sabraient le champagne après avoir terrassé le dragon. A leur corps défendant et dans un  » tête à queue » grotesque ils bouclèrent la boucle dans une sarabande mortifère dont ils furent les « idiots utiles ».

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