Bangkok est de nouveau confrontée à une crise de pollution atmosphérique majeure. Jeudi, plus de 250 écoles ont été contraintes de fermer leurs portes face à un niveau de pollution alarmant, incitant les autorités locales à lancer un appel au télétravail pour les millions d’habitants de la métropole thaïlandaise.
Fermetures d’écoles et niveaux de pollution record
Sur les 437 établissements scolaires gérés par la métropole de Bangkok (BMA), 194, allant de la maternelle au secondaire, ont été fermés. Ce chiffre marque un triste record, dépassant même les niveaux observés depuis le pic de pollution de 2020, qui avait entraîné la fermeture totale des écoles.
Selon la société suisse IQAir, Bangkok s’est réveillée jeudi sous un épais brouillard de gaz nocifs, se classant ainsi comme la sixième ville la plus polluée au monde. La concentration de microparticules PM 2,5, particulièrement dangereuses car elles pénètrent directement dans le sang, a dépassé durant la matinée plus de huit fois le seuil recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Facteurs aggravants et mesures prises
Comme dans de nombreux pays de la région, la Thaïlande connaît des pics de pollution atmosphérique à cette période de l’année. Ce phénomène est exacerbé par un air froid et stagnant qui entrave l’évacuation des émissions des véhicules et des fumées issues des brûlis agricoles.
Face à cette situation critique, les autorités ont incité les habitants à privilégier le télétravail. Cependant, le dispositif mis en place par la BMA en cas de pic de pollution, auquel les entreprises peuvent adhérer sur une base volontaire, ne concerne pour l’instant que 100 000 personnes, dans une ville qui compte environ dix millions d’habitants. Des restrictions d’accès pour les camions à six roues ont également été instaurées dans certaines zones de la capitale jusqu’à vendredi soir.
Polémique et critiques envers le gouvernement
La persistance de ce « smog » à Bangkok a suscité de vives critiques de la part de l’opposition thaïlandaise, qui remet en question l’engagement du gouvernement face à ce problème de santé publique. Cette polémique intervient alors que la Première ministre, Paetongtarn Shinawatra, se trouve actuellement en Suisse pour le Forum de Davos.
Natthaphong Ruengpanyawut, chef du principal parti pro-démocratie, a exprimé son indignation sur Facebook : « Alors que la Première ministre respire de l’air frais en Suisse en essayant d’attirer davantage d’investissements en Thaïlande, des millions de Thaïlandais aspirent de l’air pollué dans leurs poumons. » Cette déclaration souligne le contraste saisissant entre la situation de la cheffe du gouvernement et celle de la population bangkokienne, confrontée à une crise sanitaire et environnementale préoccupante.
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