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BIRMANIE EXPRESS – ACTUALITÉS : Que retenir de l’actualité birmane du 27 janvier au 2 février ?

Date de publication : 03/02/2025
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KIA Kachin

 

Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.

 

Politique, Diplomatie

 

Le 31 janvier, le régime militaire birman a annoncé la prolongation de l’état d’urgence de six mois, arguant de la nécessité de garantir la stabilité et la paix en vue d’élections libres et équitables. Cette décision intervient alors que le régime prévoit un scrutin cette année, malgré les accusations de manœuvre pour renforcer son pouvoir. Bien qu’aucune date n’ait été fixée, les préparatifs se poursuivent, dans un contexte de rébellion armée et de nombreux défis.

 

Le Gouvernement d’unité nationale birman en France a commémoré cette semaine le quatrième anniversaire du coup d’État militaire du 1er février 2021, qui a plongé la Birmanie dans une guerre civile. Après quatre ans de résistance, de sacrifices et de victoires, le régime militaire, bien qu’affaibli et ayant perdu le contrôle d’une grande partie du pays, maintient son emprise sur le pouvoir grâce à la répression et au soutien de puissances étrangères. Le Gouvernement d’unité nationale a appelé la communauté internationale à soutenir activement la lutte du peuple birman pour la liberté et la démocratie, avec l’espoir que la junte soit renversée d’ici 2025.

 

Des enquêteurs de l’ONU ont dénoncé, le 30 janvier, la commission de « graves crimes » en Birmanie depuis le coup d’État militaire de février 2021. Selon Nicholas Koumjian, chef du Mécanisme onusien d’enquête indépendant pour la Birmanie, les frappes aériennes, tirs d’artillerie et attaques de drones ont causé de nombreuses victimes civiles, forcé des survivants à fuir et détruit des infrastructures essentielles, telles que des hôpitaux, écoles et lieux de culte. Koumjian a exprimé sa « très grande inquiétude » face à l’escalade des violences et a appelé à la traduction en justice des responsables, avertissant que sans cela, la situation pourrait se détériorer davantage. Les enquêteurs disposent de « preuves substantielles » concernant des crimes commis par l’armée, ainsi que par des groupes rebelles ethniques opposés à celle-ci. La guerre civile a déjà déplacé plus de 3,5 millions de personnes, selon les Nations unies.

 

Plus d’une semaine après la conclusion d’un accord de cessez-le-feu négocié par la Chine entre l’Armée de l’Alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA) et le régime militaire, le chef de la MNDAA s’est engagé, le mardi 28 janvier 2025, à soutenir la politique chinoise de « promotion de la paix et du dialogue » en Birmanie. Il a ajouté que le groupe ethnique armé œuvrerait pour instaurer la paix dans la zone qu’il contrôle. Le commandant de la MNDAA, Peng Daxun, a précisé que l’organisation « protégerait les droits politiques » ainsi que le « haut degré d’autonomie » qu’elle a acquis pour son territoire, tout en respectant la politique chinoise concernant la Birmanie. La MNDAA, également appelée groupe Kokang, fait partie de l’Alliance de la Fraternité anti-régime, qui entretient des liens étroits avec la Chine. Pékin a exercé des pressions sur les groupes armés ethniques anti-régime du pays pour les inciter à conclure un accord de paix avec la junte, dans le but de protéger ses intérêts stratégiques en Birmanie, notamment les projets liés à son initiative « La Ceinture et la Route ».

 

Le Dr Soe Win, ministre birman du bien-être social, a brillé par son absence lors des secours après les inondations et glissements de terrain meurtriers de septembre 2024, qui ont fait plus de 400 morts. Il n’était pas non plus présent lors des récentes catastrophes à Hpakant. Curieusement, il a été aperçu en Russie, participant à un exercice sur les interventions d’urgence liées aux glaciers, bien éloigné des préoccupations urgentes de son pays. Un ministre russe a justifié cette formation, soulignant la présence de montagnes enneigées en Birmanie, bien que celles-ci soient peu fréquentées et que le pays soit régulièrement frappé par des catastrophes plus pressantes. L’absence du ministre face aux réels besoins du pays a suscité des interrogations.

 

Le 29 janvier 2025, des responsables de la sécurité chinois et thaïlandais se sont rendus dans la province de Tak pour collaborer sur des mesures contre les escroqueries menées par des bandes chinoises à Myawaddy, en Birmanie. Cette visite a fait suite au limogeage de chefs de police locaux, accusés de ne pas avoir contrôlé le trafic de personnes. La délégation chinoise, dirigée par Liu Zhongyi, ministre adjoint de la sécurité publique, a inspecté les zones frontalières, dont les villages de Wang Kaew et Mae Kumai Thasung, et a discuté de l’aide aux 160 citoyens chinois victimes d’escrocs. Les autorités des deux pays ont convenu de créer un centre de coordination en Thaïlande pour lutter contre le trafic d’êtres humains.

 

Une délégation de Birmanie, dirigée par U Lwin Oo, vice-ministre des Affaires étrangères, a participé à la 4e réunion de consultations politiques avec le Brésil le 28 janvier 2025 au Palacio Itamaraty à Brasilia. Lors de cette rencontre, les deux parties ont discuté de divers sujets, dont les élections générales en Birmanie, le processus de paix, le commerce, la coopération internationale, et la lutte contre la criminalité transnationale. Ils ont également abordé des questions régionales, notamment le consensus en cinq points de l’ASEAN et la préparation du Brésil pour la COP30 en 2025.

 

Économie

 

Selon la Fédération du riz birmane (MRF), les exportations de riz et de brisure de riz ont dépassé 2 millions de tonnes au cours des neuf premiers mois de l’année fiscale 2024-25 (avril-décembre 2024), générant des recettes estimées à 948 millions de dollars américains. L’Indonésie reste le principal importateur avec plus de 593 000 tonnes, suivie de la Chine (410 000 tonnes) et de la Belgique (274 400 tonnes). D’autres marchés importants incluent les Philippines, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, et le Mozambique. La MRF vise un total de 2,5 millions de tonnes d’exportations pour l’année fiscale 2024-25.

 

Depuis le coup d’État de 2021 en Birmanie, la société cotée à Singapour Interra Resources Ltd a fourni des millions de barils de pétrole au régime militaire, contribuant à ses crimes de guerre et contre l’humanité, selon le groupe Justice for Myanmar (JFM). Par l’intermédiaire de sa filiale birmane, Interra a livré plus de 2,3 millions de barils, d’une valeur de 150 millions de dollars, à Myanma Oil and Gas Enterprise (MOGE), contrôlée par l’armée. Ce pétrole a permis à la junte de produire du carburant pour ses avions, chars et camions. JFM appelle à des sanctions internationales contre MOGE et ses partenaires financiers, et exhorte Singapour à bloquer l’accès de la junte aux ressources essentielles. L’organisation demande également des mesures contre Interra pour sa complicité. Interra, de son côté, justifie ses livraisons par des obligations contractuelles mais précise que MOGE n’a payé que la moitié des barils livrés.

 

En Birmanie, des pénuries de ciment et une forte hausse des prix perturbent les secteurs de la construction et de l’immobilier. Le prix d’un sac de ciment de 50 kg a grimpé de 5 000 à 31 000 kyats depuis 2021, impactant les projets. Selon Ma Ohn Mar, entrepreneure à Rangoun, un bâtiment estimé à 200 millions de kyats l’année dernière coûtera désormais plus de 300 millions. Bien que des importations de ciment aient été approuvées pour février, la production locale reste affectée par les conflits armés. Les prix d’autres matériaux de construction, comme l’acier et l’aluminium, ont également augmenté, limitant la construction de nouveaux logements.

 

Répression/Conflit

 

L’International Rescue Committee (IRC), principal fournisseur de soins de santé dans les camps de réfugiés birmans en Thaïlande, a suspendu ses services le 27 janvier 2025. Cette décision fait suite à l’ordre du nouveau président des États-Unis de suspendre les financements fédéraux destinés au programme de réinstallation des réfugiés, représentant environ 50 % du budget de l’IRC. Les répercussions ont été immédiates, avec des hôpitaux des camps contraints de renvoyer leurs patients, sauf en cas d’urgence, et d’arrêter les consultations externes. Un agent de santé du camp de réfugiés de Nupo a exprimé son inquiétude face à l’incertitude de la situation, soulignant l’impact sur le personnel non rémunéré, sans visibilité sur la reprise de son travail.

 

Face à une crise énergétique croissante, le régime birman a rendu l’installation de panneaux solaires obligatoire pour tous les nouveaux projets de construction. Lors d’une visite à South Dagon, à Rangoun, le 1er janvier, Min Aung Hlaing a ordonné l’installation de panneaux solaires sur les toits d’un complexe de logements pour anciens combattants, soulignant l’incapacité de son régime à gérer l’approvisionnement en électricité. Les coupures de courant se sont intensifiées depuis le coup d’État de 2021, réduisant l’électricité à seulement deux créneaux de quatre heures par jour. Bien que le régime mise désormais sur l’énergie solaire pour pallier ces manquements, son coût d’installation reste inaccessible pour la majorité des Birmans.

 

Le jeudi 25 janvier 2025, la Force de défense du peuple (PDF), un groupe de résistance, a tendu une embuscade à une colonne d’environ 50 soldats du régimedans le canton de Natogyi, dans la région de Mandalay. L’attaque a eu lieu entre les villages de Mya Taung et Sein Pan Kan. La PDF a déclaré avoir récupéré 21 corps, dont celui du capitaine Aung Zaw Min, et avoir appris que le major Yan Lin Aung, blessé, était décédé pendant la retraite. Malgré l’appui aérien de l’armée, la PDF a également saisi une grande quantité d’armes et de munitions. Cette embuscade s’inscrivait dans le cadre de l’Opération spéciale du district de Myingyan, lancée par la PDF fin 2024, visant à libérer les quatre cantons du district des troupes de la junte et des milices alliées. Natogyi et Myingyan sont des zones majoritairement peuplées de Birmans, situées sur la rive est du fleuve Irrawaddy. Le ministère de la Défense du Gouvernement d’unité nationale (NUG) a également annoncé que la PDF avait décimé trois autres colonnes militaires de l’armée, dont une, la « Colonne Ogre » qui a subi au moins 42 pertes, y compris le commandant.

 

En janvier, des affrontements quotidiens ont opposé les Forces de défense des nationalités karenni (KNDF) aux troupes du régime à Moebye, ville stratégique située à la frontière des États Shan et Karenni (Kayah). Des combats ont également eu lieu à Loikaw, Bawlakhe, Hpasawng et Hsihseng. Selon les KNDF, plus de 30 soldats du régime ont été tués et neuf se sont rendus. Les frappes aériennes et d’artillerie de la junte ont fait sept victimes civiles, dont deux enfants, et 14 blessés, dont trois enfants et une femme enceinte.

 

L’Armée de l’indépendance kachin (KIA) et l’Armée de libération nationale ta’ang (TNLA) ont annoncé qu’elles étaient en pourparlers pour résoudre des différends territoriaux, après que la TNLA ait attaqué un bureau de la KIA à Mantong, dans le nord de l’État Shan, à 160 km au nord de Lashio. La TNLA est accusée d’avoir exigé le retrait de la KIA de Mantong et Kutkai, situés à 75 km au nord de Lashio.

 

Société

 

L’igname, principalement exportée de Birmanie vers la Chine, trouve également des débouchés en Inde et en Thaïlande. Selon Ko Salai, responsable de Cherrymyay Yam Trading, la Chine reste le principal acheteur, tandis que l’Inde se fournit exclusivement chez lui, et la Thaïlande achète aussi bien chez lui que chez d’autres commerçants. La consommation d’igname se développe également sur le marché intérieur, notamment dans les hôtels et restaurants, ce qui pourrait entraîner une hausse des prix, précise-t-il. Il souligne également les bienfaits santé de l’igname biologique, notamment sa capacité à réduire le cholestérol sanguin, ce qui explique son adoption croissante parmi les consommateurs.

 

En 2024, la pagode Shwemawdaw à Bago a attiré près de 400 000 pèlerins nationaux et plus de 4 700 visiteurs internationaux, selon U Shwe Thein, membre suppléant du conseil d’administration de la pagode. Ces visiteurs venaient principalement de Rangoun, en particulier les week-ends, et profitaient souvent de leur passage pour visiter d’autres sites sacrés, tels que l’image du Bouddha couché de Shwethalyaung, Maha Ceti et la pagode Hinthagon. Le festival annuel Buddha Pujaniya, qui se tient chaque année pendant dix jours en avril, attire également de nombreux pèlerins. Le jour de la pleine lune de Tagu, 500 membres de la Sangha reçoivent des aumônes de la part des fidèles.

 

La police de Surat Thani, dans le sud de la Thaïlande, a arrêté mardi quatre ressortissants birmans accusés d’avoir dirigé illégalement une école de langue birmane pour 190 enfants, âgés de 3 à 12 ans, à Koh Phangan. Deux des suspects sont également accusés d’avoir travaillé sans permis. Selon l’inspecteur Charoenchai Boonkliang, les autorités recherchent le propriétaire de l’école et examinent la situation des permis de travail des parents. L’établissement, en activité depuis six mois, facturait 300 bahts par jour et par élève (environ 8 dollars).

 

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