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Vous connaissez sans doute la « Java des bombes atomiques » de Boris Vian, chantée aussi par Serge Reggiani. « Voilà des mois et des années / Que j’essaye d’augmenter la portée de ma bombe / Et je n’me suis pas rendu compte que la seule chose qui compte / C’est l’endroit où ce qu’elle tombe ».
Et bien franchement, tout est dit. A l’heure de Donald Trump et de ses menaces, la bombe A redevient l’ultime garantie de puissance. Or la France a la bombe, voulue par le Général de Gaule, depuis le 24 août 1968. Elle lui coûte aujourd’hui environ cinq milliards d’euros par an. Il parait même, à en croire les militaires tricolores, que la dissuasion « Made in France » est bien plus performante que la « Made in Britain ». Motif : la bombe française est indépendante. Pas d’arrimage américain. Un seul bouton et boum : le président français peut tenir à distance les ennemis de la République.
Je vous parle de la bombe A parce qu’elle est en arrière-plan de toutes les discussions sur l’Europe de la Défense. Dans son essai « Un monde sans l’Amérique » (Ed. Odile Jacob), le spécialiste des relations internationales François Heisbourg évoque un possible partage de la dissuasion française. La Bombe A deviendrait une bombe E pour européenne. Heisbourg pense que la Pologne et l’Allemagne seraient prêtes à payer pour cela. Bonne nouvelle, car côté budget, la France est HS. Plus de marge de manœuvre. Un déficit programmé de 5,4% en 2025.
Merci mon Général pour la bombe A. Et avis aux amateurs : la facture nucléaire est prête.
Bonne lecture, sans faire la Java !
(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch)
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