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BIRMANIE EXPRESS – ACTUALITÉS : Que retenir de l’actualité birmane du 10 au 16 mars ?

Date de publication : 17/03/2025
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Bombardement en Birmanie

 

Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.

 

Politique, Diplomatie

 

Récemment, des députés indiens ont soulevé des revendications territoriales concernant des zones frontalières de la Birmanie, citant des liens ethniques et historiques. Un député du Mizoram a proposé que les zones contrôlées par le Conseil de Chinland rejoignent l’Inde, tandis qu’un législateur du Manipur a demandé la restitution de la vallée de Kabaw, affirmant qu’elle avait été cédée à tort à la Birmanie en 1953. Le gouvernement birman a réagi en exprimant son inquiétude face à ces déclarations, mettant en garde contre toute action nuisant aux relations bilatérales et réaffirmant le respect de sa souveraineté. Ces revendications interviennent dans un contexte où le régime militaire birman perd le contrôle de vastes territoires, notamment frontaliers, au profit de groupes rebelles et où l’influence chinoise se renforce dans la région.

 

Après un voyage en Russie et au Belarus, le chef du régime birman, Min Aung Hlaing, a rencontré Deng Xijun, l’envoyé spécial chinois pour les affaires asiatiques, pour évoquer plusieurs sujets de coopération. Les discussions ont porté sur le soutien de la Chine aux élections prévues par le régime, la lutte contre les cyber-escroqueries, le commerce frontalier, ainsi que la mise en œuvre de projets d’infrastructure majeurs en Birmanie, tels que la zone économique spéciale (ZES) et le port en eaux profondes de Kyaukphyu, essentiels pour l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route ». Cette rencontre survient dans un contexte de revers militaires pour le régime et de rapprochement avec la Russie, suscitant des spéculations sur les inquiétudes de Pékin concernant l’influence croissante de la Russie dans la région. Les deux parties ont également discuté des efforts de la Chine pour faciliter des cessez-le-feu entre l’armée birmane et les groupes rebelles.

 

De retour d’un voyage en Russie et au Belarus, Min Aung Hlaing a appelé les forces d’opposition à collaborer avec le régime en place pour instaurer une démocratie multipartite. Il a annoncé que ces deux pays enverraient des observateurs pour superviser les élections promises, prévues d’ici décembre ou début janvier. Toutefois, avec la perte de contrôle sur de vastes territoires et le refus de nombreux partis politiques de s’enregistrer, la crédibilité et la faisabilité de ces élections restent sérieusement remises en question.

 

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a annoncé qu’il sera obligé de couper l’aide alimentaire essentielle à 1 million de personnes en Birmanie, en raison de « pénuries de financement critiques ». Plus de 15 millions de Birmans, soit près de 30 % de la population, ne parviennent pas à couvrir leurs besoins alimentaires quotidiens, dont plus de 2 millions confrontés à des « niveaux d’urgence de la faim ». Le PAM, qui a reçu 4,4 milliards de dollars de son budget de 9,7 milliards pour 2024, a besoin de 60 millions de dollars supplémentaires pour poursuivre son aide. Sans ce financement, seule une portion réduite de la population vulnérable pourra être assistée. La situation est d’autant plus préoccupante à l’approche de la « saison maigre » de juillet à septembre, alors que les conflits et les déplacements augmentent les besoins en aide alimentaire.

 

L’envoyée spéciale des Nations Unies pour la Birmanie, Julie Bishop, a rejeté les accusations de conflit d’intérêts après sa nomination en janvier comme conseillère stratégique d’Energy Transition Minerals (ETM), dont un actionnaire principal est Shenghe Resources, une entreprise chinoise partiellement détenue par l’État. Bishop a assuré, dans un courriel à l’Associated Press, qu’elle n’avait jamais participé à des affaires contraires à ses engagements envers l’ONU et qu’elle s’était « pleinement conformée » aux règles de divulgation et d’éthique de l’organisation. Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a précisé que Bishop doit respecter les normes de l’ONU en matière d’intégrité, y compris celles concernant les conflits d’intérêts potentiels. L’ONG Justice for Myanmar a demandé une enquête de l’ONU sur cette situation et la publication de ses conclusions. Bishop a été nommée envoyée spéciale pour la Birmanie le 5 avril.

 

Économie

 

Malgré les combats en cours avec l’Armée d’Arakan (AA) dans l’État de Rakhine, le régime birman poursuit ses projets soutenus par la Chine dans la zone de Kyaukphyu, comprenant une zone économique spéciale (ZES) et un port en eaux profondes. Ces initiatives, intégrées dans le Corridor économique Chine-Birmanie (CMEC) et l’initiative « la Ceinture et la Route » (BRI), visent à fournir à la Chine un accès direct à l’océan Indien et à réduire sa dépendance au détroit de Malacca. Toutefois, les conflits persistants, les défis liés aux négociations contractuelles, les préoccupations sur la dette et l’augmentation de la présence de sécurité chinoise soulèvent des doutes sur la faisabilité de ces projets, d’une valeur totale estimée à 8,6 milliards de dollars.

 

Le 10 mars 2025, la Suisse a ajouté à sa liste de sanctions « Myanma Oil & Gas Enterprise (MOGE) », une entreprise publique et l’opérateur pétrolier, le prestataire de services et l’organisme de réglementation du secteur pétrolier et gazier du pays. Le régime militaire a acquis le contrôle et les bénéfices des entreprises publiques, y compris MOGE, génèrent des revenus pour lui. MOGE est déjà sous sanctions de l’Union européenne et des Etats-Unis.

 

Le régime birman tente de raviver le projet de zone économique spéciale (ZES) de Dawei, un mégaprojet en sommeil depuis près de 20 ans, en recherchant des investissements russes et biélorusses. Pour ce faire, il prévoit de dissoudre la société de développement actuelle, qui impliquait la Thaïlande et le Japon, et de permettre à la Russie, signataire d’un mémorandum de coopération, d’assumer un rôle central. Le projet inclurait désormais une centrale à charbon et une raffinerie de pétrole. Cependant, ce projet suscite une vive opposition du gouvernement d’unité nationale et des organisations de la société civile, qui dénoncent les risques de violations des droits humains et d’impacts environnementaux négatifs, tout en remettant en question la légitimité des accords signés avec le régime actuel.

 

Société/Répression/Conflit

 

Le 14 mars, l’Armée nationale de libération karen (KNLA), branche armée de l’Union nationale karen (KNU), a pris le contrôle de la base militaire de Pulutu, située dans le district de Hpa-an, État karen, après près d’un mois de combats. L’attaque a permis aux forces rebelles de s’emparer de la base, où étaient stationnés des soldats du bataillon d’infanterie 31 du régime militaire birman. Plusieurs soldats de la junte ont été tués ou capturés, tandis que d’autres ont fui en Thaïlande. Cette victoire fait partie d’une série de gains pour la KNLA et ses alliés, qui ont intensifié leurs offensives contre l’armée birmane depuis le coup d’État de 2021, malgré les frappes aériennes visant des civils.

 

L’Armée d’Arakan (AA) a intensifié ses opérations en avançant vers Sittwe, la capitale de l’État de Rakhine, et en attaquant une base navale du régime à 4 km au nord de la ville, ce qui a déclenché des affrontements violents et des bombardements de représailles sur les townships voisins. L’AA, qui cherche également à prendre le contrôle stratégique de Kyaukphyu, site d’investissements chinois majeurs, a élargi ses actions militaires aux régions de Magwe, Bago et Ayeyarwady. Depuis novembre 2023, elle a pris le contrôle de la majorité des townships de l’État de Rakhine et de Paletwa dans l’État de Chin, dans le cadre d’une offensive plus large lancée par l’Alliance fraternelle en octobre 2023.

 

L’Armée d’Arakan (AA) a gelé ce mois-ci des actifs d’une valeur d’au moins 6 millions de dollars appartenant à Kyauk Taung, un homme d’affaires influent de l’État de Rakhine, en raison de ses liens présumés avec le régime militaire birman. Impliqué dans les services de ferry, le commerce transfrontalier avec le Bangladesh et le développement de la zone économique spéciale de Kyaukphyu en collaboration avec la Chine, Kyauk Taung est accusé de violations légales et d’accaparement de terres sous le précédent gouvernement de la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Bien qu’il nie toute implication politique et soutienne qu’il œuvre uniquement pour le développement de sa région, ses liens passés avec le parti pro-militaire USDP ont alimenté des soupçons quant à ses relations avec le régime actuel, ce qu’il réfute en expliquant que les autorités l’ont sollicité pour ses résultats économiques.

 

La tentative de l’Armée de libération nationale Ta’ang (TNLA) de recruter un homme par foyer à Mogoke, ville rubis du nord de la région de Mandalay, a provoqué des manifestations parmi les habitants. Ces derniers accusent le groupe armé de procéder à des recrutements forcés, d’exercer des menaces de violence et d’imposer des restrictions sur l’utilisation d’Internet et des téléphones. En signe de protestation, les administrateurs de quartier nommés par le TNLA auraient démissionné. Des résidents envisagent également d’envoyer une lettre d’objection officielle, exprimant leur mécontentement face à ces actions, jugées similaires aux méthodes du régime militaire, bien que le TNLA ait libéré la ville en juillet dernier lors de l’opération 1027 de l’Alliance fraternelle.

 

Dimanche soir, un avion du régime birman a largué quatre bombes et mitraillé un monastère abritant des personnes déplacées à Nawnghkio, dans le nord de l’État Shan. L’attaque a tué 14 personnes, dont neuf moines, principalement des novices âgés de moins de 20 ans. Les autres victimes comprennent deux hommes et trois femmes. Une douzaine de blessés ont été signalés et plusieurs bâtiments ont été endommagés ou détruits. La ville est contrôlée par l’Armée de libération nationale (ANN) de l’ethnie Ta’ang.

 

Les Forces de défense du peuple (FDP) ont rapporté à la DVB que des frappes aériennes menées vendredi par l’armée birmane sur le village de Letpanhla, dans le canton de Singu (région de Mandalay), ont fait 27 morts, dont six enfants, et 30 blessés. Le village, sous contrôle des FDP et de l’administration du Gouvernement d’unité nationale (GUN) depuis juillet, aurait été frappé près d’un marché. Singu est situé à 202 km au nord de Mandalay. Une attaque similaire le 4 mars avait déjà tué deux civils, et en janvier, une frappe avait touché un hôpital de police local.

 

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