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ASIE DU SUD-EST – ÉCONOMIE : Trump durcit le ton face à Pékin : l’Asie du Sud-Est prise entre les lignes d’une nouvelle guerre commerciale

Date de publication : 11/04/2025
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chine après USA

 

L’annonce fracassante faite hier par l’administration Trump sur les droits de douane marque un tournant dans la stratégie commerciale américaine – et ses répercussions se feront sentir bien au-delà des frontières sino-américaines, notamment en Asie du Sud-Est.

 

La Maison-Blanche a en effet décidé d’imposer un tarif douanier de 125 % sur les importations en provenance de Chine. En parallèle, les droits de douane « réciproques » applicables aux autres partenaires commerciaux sont suspendus pour au moins 90 jours.

 

Une trêve qui maintient, pour l’instant, les droits à 10 % sur la majorité des produits – hors automobiles, acier, aluminium et pièces détachées – en provenance du reste du monde.

 

Concrètement, le taux effectif des droits de douane atteint désormais 23 %, contre 20 % estimés après l’annonce du 2 avril, selon US Economic. Une progression imputable quasi intégralement à l’instauration d’une taxe punitive ciblant les importations chinoises. Officiellement présentée comme un outil de négociation, cette bifurcation tarifaire révèle en réalité une évolution plus profonde : la confrontation commerciale entre Washington et Pékin s’affirme comme un conflit d’ordre géopolitique, bien au-delà des simples considérations économiques.

 

L’Asie du Sud-Est, entre opportunités et incertitudes

 

Dans ce contexte tendu, les pays de l’ASEAN pourraient tirer leur épingle du jeu. Plusieurs économies de la région – Vietnam, Thaïlande, Indonésie ou encore Malaisie – sont déjà devenues des plateformes alternatives pour les chaînes d’approvisionnement en quête de diversification hors de Chine. Cette reconfiguration, alimentée par la pression douanière, pourrait s’accélérer, avec à la clé un renforcement des exportations régionales vers les États-Unis.

 

Mais cette dynamique positive reste fragile. La période de 90 jours pourrait permettre à certains pays de négocier des accords tarifaires avantageux avec Washington, mais aussi les exposer à une pression diplomatique plus forte pour se positionner dans l’équilibre sino-américain. Car au-delà des taxes, c’est bien une volonté d’alignement stratégique qui transparaît dans cette pause : celle de rallier les alliés occidentaux et asiatiques à la ligne dure américaine face à Pékin.

 

Inflation, croissance : les retombées globales

 

Sur le front économique, le durcissement des barrières tarifaires ne relève plus de l’hypothèse : ses effets sont déjà mesurables, et potentiellement durables. Si le taux effectif des droits de douane devait se maintenir autour de 15 % – soit une hausse de six points par rapport à la situation antérieure au 2 avril – l’inflation américaine pourrait s’envoler de 0,4 à 0,6 point, flirtant ainsi avec la barre des 3 %, selon les dernières estimations de US Economic. En parallèle, la croissance devrait marquer le pas, tombant à près de 1 %, ce qui installerait l’économie dans une phase de stagflation modérée, mais non moins préoccupante : une combinaison redoutée de hausse des prix et de ralentissement de l’activité.

 

Ce choc, bien que modéré, risque d’avoir un effet domino sur les économies ouvertes d’Asie du Sud-Est, largement dépendantes du commerce mondial. La hausse des coûts à l’importation et le ralentissement de la demande américaine pourraient ralentir les perspectives de croissance régionale, même dans les pays qui bénéficient des relocalisations industrielles.

 

Une stratégie plus politique qu’économique

 

Enfin, ce durcissement douanier confirme que l’administration Trump n’entend pas simplement maximiser les recettes ou relocaliser l’emploi industriel. Les droits de douane deviennent un instrument de pouvoir, un moyen de forcer la main à ses partenaires, quitte à en supporter les effets économiques collatéraux.

 

Pour l’Asie du Sud-Est, le message est clair : il ne s’agit plus seulement de produire moins cher, mais de choisir un camp. Une équation complexe dans une région où Pékin reste un investisseur majeur et un partenaire commercial incontournable.

 

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1 COMMENTAIRE

  1. Dans sa politique indo-pacifique et la question taïwanaise les États-Unis engagent leur crédibilité. Le Japon et la Corée du sud sont prêtes à envisager une réorientation diplomatique plus favorable avec Pekin. Les pays d’Asie du Sud-Est, dans la guerre commerciale engagée, hésitent entre Pékin et Washington. Les Philippines, à leur demande, sont clairement alignées sur l’Amérique : si l’an denier, le pays comptait 2 bases américaines, il en compte 4 aujourd’hui. Il faut ajouter Singapour, espace de communication commercial mondial. Le Vietnam, hostile à Pékin, peut jouer un rôle de pivot en faveur de Washington, entrainant d’autres pays de l’ASEAN. L’Australie est un poids lourd de l’appui américain. La Nouvelle-Zélande suivra. L’Inde aussi même si ce pays, dans le désordre commercial trumpien, esquisse une certaine souplesse diplomatique vis à vis de son voisin du nord.
    La position des autres pays de l’ASEAN est un enjeu majeur dans la question de la crédibilité des USA. Si le poids des échanges économiques en faveur de la Chine et de ses exportations est important en ASEAN, la compétition entre celle-ci et l’Amérique concerne la sécurité qu’elle serait à même de garantir en cas de crise taïwanaise ouverte impliquant toute la région et la sécurité des routes commerciales. La question comporte à la fois une dimension à la fois économique et politique.
    L’aspect régional de la question est en fait plus large. Il concerne le statut des Etats-Unis désormais considérés comme une « ile » entre le pacifique et l’atlantique et la perception, par Washington, de la situation asiatique comme « existentielle ». Au delà ce serait la question de la crédibilité américaine et au delà le statut de puissance mondiale des USA qui deviendrait problématique.
    D’où, du point de vue américain, l’intérêt à conforter une stratégie d’endiguement déjà largement engagée avec des poids lourds. La situation des pays de l’ASEAN reste un enjeu majeur dans cet affrontement et dans la perspective d’autres affrontements notamment militaires.
    La France qui entend défendre une politique d’équilibre que défendra sans doute le Président français lors de son prochain voyage indonésien risque d’être en porte-à-faux si ce n’est en conflit avec les choix américains.

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