Le feuilleton de la politique malaisienne ressemble de plus en plus à un vieux refrain. Au centre du dernier épisode: l’ancien premier ministre Mahathir Mohammad, aujourd’hui dans l’opposition, et le chef de celle ci Anwar Ibrahim, qu’il éjecta jadis de son gouvernement en l’accusant de «sodomie». Ce dernier, devenu le premier adversaire de l’actuel chef du gouvernement Muhyiddin Yassin, estime disposer d’une majorité parlementaire pour renverser l’actuelle administration. Il va pour cela rencontrer le roi de Malaisie dans les prochains jours.
Le leader de l’opposition malaisienne Anwar Ibrahim a promis jeudi 8 octobre de rencontrer le roi du pays la semaine prochaine pour présenter ses arguments en faveur de l’éviction de Muhyiddin Yassin du poste de premier ministre.
Anwar a déclaré que le roi Sultan Abdullah avait accepté de lui accorder une audience, où il présentera des documents “de la forte et convaincante majorité” des membres du parlement soutenant sa revendication à la première place.
“Je tiens à exprimer ma gratitude à Sa Majesté pour m’avoir accordé une audience pour me rencontrer le mardi 13 octobre 2020, Insha’Allah”, a déclaré M. Anwar dans un communiqué, en utilisant le terme arabe pour “si Dieu le veut”.
Il y a deux semaines, Anwar a déclaré qu’il avait réuni une “formidable” majorité parmi les législateurs fédéraux pour évincer Muhyiddin, déclenchant un nouveau drame politique dans ce pays d’Asie du Sud-Est.
Anwar a déclaré qu’il avait obtenu le soutien de près de deux tiers des 222 législateurs du Parlement, sans donner de chiffres réels ni révéler qui avait promis son soutien. Muhyiddin, dont la coalition de sept mois a survécu grâce à une mince majorité, avait auparavant rejeté les revendications d’Anwar comme une “simple allégation” et lui avait dit de prouver sa majorité par le biais d’un processus constitutionnel.
Muhyiddin est arrivé au pouvoir en mars après avoir obtenu une majorité avec le soutien de l’Organisation nationale des Malais unis, qui a été défaite aux élections de 2018.
Le roi joue un rôle essentiellement cérémoniel en Malaisie, mais il pourrait nommer un premier ministre qui, selon lui, est susceptible de commander une majorité au parlement. Il pourrait également dissoudre le parlement et déclencher des élections sur les conseils du premier ministre.
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