En réponse à la nouvelle selon laquelle les autorités thaïlandaises ont ordonné l’interdiction de rassemblement de cinq personnes ou plus à Bangkok et de partage d’informations «susceptibles de créer la peur», Amnesty International estime que “cette ordonnance vague et drastique entraînera l’arrestation, la détention et la poursuite inéquitables d’un plus grand nombre de personnes». La peur d’une répression de grande ampleur est palpable.
“Alors que d’autres assemblées publiques devraient avoir lieu aujourd’hui, nous demandons instamment aux autorités thaïlandaises d’engager un dialogue constructif avec les manifestants estime Amnesty International dans un communiqué.
“L’ampleur des arrestations d’aujourd’hui au petit matin semble totalement injustifiée au vu des événements d’hier. Les rassemblements ont été très majoritairement pacifiques. Ces mesures sont clairement destinées à éradiquer la dissidence et à semer la peur chez tous ceux qui sympathisent avec les opinions des manifestants. Les manifestants pacifiques doivent être libérés immédiatement et sans condition, et toutes les personnes détenues doivent avoir accès à un avocat.
“Ces arrestations et ces mesures d’urgence soudaines, annoncées au milieu de la nuit, ne sont que la dernière escalade dans l’attaque actuelle de la Thaïlande contre la liberté d’expression et de réunion pacifique.
“Au lieu de statuer par décret et d’effectuer des arrestations massives, les autorités thaïlandaises doivent faire marche arrière. Elles doivent se conformer à leurs obligations internationales de respecter les droits de toute personne qui souhaite simplement exprimer pacifiquement son opinion, sur les médias sociaux ou dans la rue”.
Contexte
Le 15 octobre 2020, les autorités thaïlandaises ont ordonné une interdiction à durée indéterminée des rassemblements de cinq personnes ou plus à Bangkok, la capitale, dans le cadre de mesures d’urgence pour mettre fin à l’escalade des protestations. L’interdiction a pris effet à 4 heures du matin, heure locale. L’ordonnance interdit également la publication de nouvelles ou de messages en ligne qui “pourraient créer la peur”, affecter la sécurité nationale ou nuire au moral du public.
Selon les informations, au moins 20 personnes ont été arrêtées aux premières heures du jour pour avoir prétendument violé l’état d’urgence en vigueur depuis mai 2020 pour répondre à la pandémie COVID-19. Amnesty International a exhorté les autorités de l’époque à ne pas utiliser cet état d’urgence pour violer les droits de l’homme.
Au moins 21 personnes ont été arrêtées en début de semaine pour avoir participé à des manifestations.
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