A quoi ressemble l’économie de l’archipel chahuté par la gestion chaotique de la pandémie par le président Rodrigo Duterte ? La contraction des exportations est forte, et l’impact sanitaire de l’épidémie important, vu le nombre de cas bien plus grand que dans le reste de l’Asean, à l’exception de l’Indonésie. Tour d’horizon à la mi octobre 2020
Un tableau de bord réalisé à l’aide des «Brèves de l’Asean»
– Sur les huit premiers mois de l’année, les exportations (39,3 Mds USD) et les importations philippines (53,9 Mds USD) ont respectivement diminué de 16,6% et 27,4% en glissement annuel. Le déficit commercial s’est ainsi contracté de 46% (-14,6 Mds USD, contre -27,1 Mds USD sur janvier-août 2019). Sur une base mensuelle, le retour à un régime de confinement plus strict la première quinzaine d’août a affecté la reprise des exportations philippines à -18,6% en août, après -9,1% en juillet. Les importations philippines ont toutefois enregistré une légère amélioration à -22,6% en août, après -23,8% en juillet.
– Les revenus issus de la diaspora philippine ont chuté de 4,2% en août à 2,75 Mds USD, après une hausse de 7,6% en juillet. En cumulé, sur les huit premiers mois de l’année, ces envois ont enregistré une baisse de 2,6% à 21,4 Mds USD. La banque centrale anticipe une baisse des transferts financiers de la diaspora de 5% en 2020. Pour mémoire, ils avaient atteint 33,5 Mds USD en 2019, soit 9,3% du PIB, plaçant les Philippines au 4ème rang mondial en termes de revenus issus de sa diaspora, derrière l’Inde, la Chine et le Mexique.
– Fin septembre, les réserves de change de la banque centrale ont atteint un record à 100,5 Mds USD. Ce niveau, considéré comme largement adéquat selon les critères du FMI, couvre 10 mois d’importations de biens et de services et 9,2 fois la dette extérieure à court terme.
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