Rapprocher la dirigeante Birmane Aung Sann Suu Kyi, fille du père de l’indépendance de son pays, de la nouvelle vice-présidente élue américaine Kamala Harris n’a guère de sens à priori. Erreur. En plus d’être deux femmes politiques de premier plan, qui toutes deux ont marqué leur époque, la conseillère spéciale de l’État birman et l’ancienne sénatrice de Californie sont deux faces du combat politique susceptible de changer nos démocratie: celui des femmes, devant lesquels les plafonds de verre s’écroulent les uns après les autres. Et c’est tant mieux.

Aung San Suu Kyi est une héritière. Kamala Harris est la fille de parents immigrés aux États-Unis, ce qui la rend sensible au drame des Rohingyas de Birmanie.

L’une espère que les urnes des législatives du 8 novembre vont lui permettre de remporter une fois pour toutes son bras de fer avec l’armée birmane. L’autre se retrouve aux portes de la Maison Blanche après le scrutin présidentiel du 3 novembre.

Gavroche ne fait ni amalgame, ni comparaisons hâtives. Nous savons aussi combien, au niveau international, la réputation d’Aung San Suu Kyi est ternie par la tragédie des Rohingyas. Mais le parcours de ces deux combattantes a déjà sa place dans les livres d’histoire.

Ces deux femmes, aux deux extrémités du monde, incarnent leur époque.

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