Lorsque le Yang di-Pertuan Agong de Malaisie, ou le roi Al-Sultan Abdullah Al-Haj, a rejeté la demande du Premier ministre Muhyiddin Yassin de déclarer l’état d’urgence le 25 octobre, de nombreuses régions de Malaisie l’ont acclamé. Avec cette décisions plus que symbolique, s’affichant en garante de l’unité du pays, la royauté a commencé à se réaffirmer dans l’univers politique malaisien.
C’est le roi, le sultan de Pahang Al-Sultan Abdullah Al-Haj, âgé de 60 ans, qui, le 29 février, avait avancé ses pions en faisant nommer Muhyiddin le nouveau premier ministre, donnant à Muhyiddin, un politicien chevronné et président du Parti Pribumi Bersatu Malaysia. Problème, ce dernier est demeuré à la tête du pays depuis lors, avec un mandat et un gouvernement chancelant.
Le roi continue toutefois de jouer la carte de la stabilité. Il n’a pas accédé à une demande du leader de l’opposition Anwar Ibrahim de dissoudre le gouvernement pour provoquer une autre élection visant à destituer Muhyiddin du pouvoir, en consultation avec les huit autres sultans du pays.
Bien que de nombreuses classes urbaines de plus en plus modernes du pays méprisent la monarchie en tant que vestige médiéval, ces fines interventions politiques ont porté leurs fruits.
La monarchie, aux yeux des malais, n’est plus seulement ce convoi qui bloque les routes avec ses escortes motorisées, abuse de ses positions à des fins commerciales, commet des violences sur les roturiers sans avoir à faire face à la loi, force les gouvernements des États à payer leurs dettes et abuse de ses prérogatives royales d’autres manières. La royauté a commencé à se réaffirmer dans l’univers politique malaisien.
Remerciements à Michel Prevot.
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