Les protestataires qui, depuis des mois, exigent des réformes pro-démocratie vont maintenant s’adresser aux Nations Unies. Des militants se sont rassemblés au bureau de l’Escap, siège de l’ONU à Bangkok jeudi 10 décembre. Ils ont demandé à l’organisme de faire pression sur le royaume pour qu’il abroge les lois royales sur la diffamation qui, selon eux, sont utilisées pour réprimer leur mouvement.
Vingt-trois leaders et activistes sont accusés en vertu de cette législation d’avoir organisé des manifestations pour réclamer des réformes de la monarchie. Les lois de lèse-majesté très stricte du royaume permettent de réprimer le mouvement. Toute personne condamnée risque entre trois et quinze ans de prison.
Parmi la douzaine de militants du bureau des Nations unies se trouvait Somyot Prueksakasemsuk, 59 ans, qui avait auparavant passé sept ans en prison
Les crimes de lèse-majesté sont connus depuis plus d’un siècle en Thaïlande, mais ils ont été renforcés pour la dernière fois en 1976.
Mur de containers
La police de nuit a également installé des conteneurs de transport empilés les uns sur les autres et des barrages de barbelés à lames pour empêcher les manifestants de marcher vers le palais du gouvernement, un palais royal et d’autres sites sensibles.
En plus de réclamer des réformes de la monarchie, les manifestants demandent la réécriture d’une constitution rédigée par l’armée et la démission du Premier ministre Prayut Chan-o-cha – qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 2014. Il a ensuite été maintenu comme chef du gouvernement par la coalition majoritaire à l’issue des élections législatives de mars 2019.
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