Jirath Jay accueille sa clientèle dans sa boutique, à côté d’Asok. Elle vient du Royaume-Uni, de France, du Japon ou d’Allemagne, et, en majorité, de Thaïlande. En 1993, ses parents réalisent un tailleur pour Margaret Thatcher, du temps où elle était encore Premier ministre. Puis viendront les costumes du Premier ministre norvégien et de sa femme. Depuis douze ans, avec ses deux sœurs, ils perpétuent la tradition familiale.
Et quelle tradition !
L’histoire d’Azzurro commence avec une amitié. Entre le père de Khun Jay et Mario Napolitano. Ce dernier est alors le président de l’Association italienne des couturiers. Il aide la sœur de Jay à entrer dans les prestigieuses universités romaines de Sartori et de Marangoni, normalement réservées aux Italiens. Les diplômes sont encadrés et fixés au mur de la boutique. Sa sœur, qui y a étudié durant trois ans, dispose du niveau technique de pointe nécessaire pour contrôler étroitement la qualité à chaque étape de la confection.
Les liens avec l’Italie poussera Jirath Jay à prendre l’habitude de faire venir un expert en haute couture italien chaque année dans ses ateliers. Durant un mois, il suit le travail des tailleurs thaïlandais et leur fait découvrir les toutes nouvelles techniques. Ses quarante employés ne produisent en moyenne qu’une cinquantaine de costumes par mois, et chaque costume est réalisé en deux semaines au minimum.
Ils sont réalisés à partir d’un large variété de tissus importés d’Italie ou du Royaume-Uni, et le synthétique est bien sûr banni chez Azzurro. L’une des preuves de la qualité exceptionnelle de ses produits, c’est l’usage de poils de cheval pour fourrer les vestes. Cette technique centenaire permet à la veste de rester proche du corps, les poils agissant comme des ressorts. Et, en même temps, ce rembourrage est très léger, ce qui confère un confort exceptionnel au vêtement.
Khun Jay se présente comme un artisan et non comme un industriel, malgré ses quarante employés. Il s’est toujours refusé de donner plus de place à la quantité, car toute son attention se porte sur la qualité. Ses employés font aussi l’objet d’un attention particulière : chacun des ouvriers a suivi une formation d’au moins cinq ans, dans l’atelier, avant de se voir confier la confection d’un habit de manière autonome. Le plus italien des tailleurs thaïlandais prend définitivement le temps de satisfaire au maximum ses clients.
Gaultier BERNARD
Azzurro, à côté de l’Exchange Tower, sur Sukhumvit -BTS Asoke
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