Décédé mardi 29 décembre, le couturier français Pierre Cardin avait été l’un des premiers à miser sur l’Asie et à franchiser sa marque dans la région, ce qui lui avait valu les remontrances et les sévères critiques de ses pairs. Son objectif, dés les années 80 ? l’immense marché chinois. C’est sur le pont d’un porte-avions racheté à l’Ukraine au début des années 1990, au milieu d’un décor d’avions de chasse et d’hélicoptères, que Pierre Cardin avait décidé de dévoiler en Chine sa nouvelle collection en 2011…

Le créateur connu pour sa folie des grandeurs dans l’ex-empire du Milieu – il a dans le passé fait défiler ses modèles dans le désert de Gobi ou sur la grande muraille – n’avait jamais lésiné sur les moyens pour y faire sa promotion. Il avait trés to misé sur l’Asie du sud est, grâce à ses licences vendues à prix d’or à des maisons de couture locales. Il avait même déclaré au Wall Street Journal avoir eu des offres d’acheteurs aux États-Unis ou en Angleterre pour sa marque, mais préférer … les Chinois

Plus de 1.000 boutiques Cardin en Chine

L’histoire d’amour du créateur français avec la Chine remontait au début des années 1990. À l’époque, il n’avait alors pas hésité à être le tout premier à investir massivement pour prendre pied sur un marché à la fois vierge et très risqué. Son flair d’homme d’affaires affûté a porté ses fruits : Pierre Cardin est présent en Chine dans plus de 1.000 boutiques (dont beaucoup en franchise) et plus de 100.000 employés sur un total d’environ 200.000. Son chiffre d’affaires y croît de 20 % par an depuis plus d’une décennie. En 2009 il y a vendu 32 licences à deux entreprises chinoises pour 200 millions d’euros. Il avait en revanche échoué à vendre sa marque intégrale et son groupe pour… un milliard d’euros !

« S’ils n’ont pas les moyens d’acheter, qu’ils n’achètent pas. C’est très clair » avait-il déclaré à propos de la valeur de sa marque déclinée dans plus d’une centaine de produits : linge de maison, accessoires et même théâtre.

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