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ASIE DU SUD-EST – HISTOIRE : Lan Chang, le royaume du million d’éléphants

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 06/01/2021
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Dans la première partie du XIVe siècle, de nombreuses chefferies thaïes rivalisaient entre elles dans la région et même si peu pouvaient réellement revendiquer le nom de royaume, il en était au moins trois qui auraient pu se tailler la part du lion.

 

Si c’est le royaume de Sukhothai qui s’imposa, le Lan Na et le Lan Chang n’étaient pas non plus sans prétentions. Nous nous intéressons dans cet article au Lan Chang. Le royaume du Lan Chang (le « Million d’Éléphants ») était principalement situé sur le territoire de l’actuel Laos.

 

Son apparition date du milieu du XIVe siècle quand le roi Fa Ngum (1353- 1373) revient d’Angkor, où il a été élevé, pour conquérir le royaume dont son père avait été chassé, probablement pour une histoire de séduction inopportune de princesse déjà promise. À cette époque l’empire khmer s’étend, intégralement ou en partie, sur les territoires des actuels Cambodge, Laos, Thaïlande et Vietnam.

 

Marié à une princesse bouddhiste, Fa Ngum adopte la religion de son épouse et entreprend de diffuser le bouddhisme hinayana dans son royaume. Il introduit aussi une statue sacrée, le Prabang, qui deviendra plus tard éponyme de la capitale, Luang Prabang, jusque-là appelée Muang Sawa.

 

Le pouvoir corrompant, et le pouvoir absolu corrompant absolument, il semble que Fa Ngum soit devenu de plus en plus autoritaire et despotique. Il est déposé en 1373 et meurt peu après. Son fils (1373-1416) lui succède sous le nom de Sam Saen Thai « (Seigneur de) Trois cent mille Thaïs », un recensement qui aurait eu lieu sous son règne ayant donné ce chiffre. Les relations entre le Lan Chang et le Vietnam se gâtent sérieusement en 1421 quand les troupes envoyées par Lan Kham Daeng (1416-1428) pour aider Lê Loi dans sa lutte contre les Chinois renversent leur alliance et passent à l’ennemi. Les Vietnamiens, victorieux malgré tout, n’oublieront jamais cette trahison. De fait, en 1478-79, la fin du règne de Sainyachakhaphat (1442-1479) est marquée par une attaque de grande envergure lancée par le Dai Viêt dans le but, précisément, de venger cette trahison.

 

Après plusieurs décennies de troubles successoraux, Phothisarat (1520-1547) accède au trône en 1520. C’est le roi le plus pieux de l’histoire du Laos mais, comme souvent, sa piété se double d’intolérance. Il bannit donc l’animisme et impose le bouddhisme. Délaissant Luang Prabang, il préfère vivre à Vientiane qui est mieux située sur les routes commerciales Siam-Annam et dont le développement lui doit beaucoup. Il meurt en 1547, écrasé sous son propre éléphant.

 

Phothisarat ayant épousé une princesse de Chiang Mai, son fils – le futur Setthatirat (1548-1571) – est prétendant aux trônes des deux royaumes. Il est effectivement roi de Chiang Mai pendant un temps avant de retourner à Vientiane pour succéder à son père. Il tente ensuite de reconquérir Chiang Mai mais est défait par le roi Bayinnaung (1551-1581) qui a vassalisé le Lan Na. En 1563, entérinant le choix de son père, Setthatirat transfère sa capitale de Muang Sawa -qu’il rebaptise Luang Prabang – à Vientiane, moins à la merci du Lan Na, c’est-à-dire des Birmans. Cela n’empêche pas Bayinnaung d’assiéger et de prendre la ville en 1564. Par deux fois Setthatirat est obligé de se lancer dans la guérilla et, par deux fois, il réussit, à l’usure, à reprendre aux Birmans le contrôle de Vientiane et, partant, du pays.

 

À la disparition de Setthatirat en 1571, au cours d’une campagne dans le sud du pays, le trône devient vacant. Les troubles successoraux reprennent de plus belle et pendant plus d’un demi siècle le chaos règne, entrecoupé, du moins jusqu’à la mort de Bayinnaung en 1581, de nombreuses interventions birmanes. En 1595, le Lan Na s’étant fragmenté en une mosaïque de petites chefferies, Luang Prabang attaque Chiang Mai mais est repoussée par le roi siamois Naresuan. Chiang Mai reconnaît la suzeraineté d’Ayutthaya.

 

Étrangement, c’est avec son dernier souverain -Surinyavongsa (1637-94), qui règne cinquante sept ans, que le Lan Chang connaît son âge d’or en terme de prestige, puissance et rayonnement culturel. À sa mort, le pays se scinde en trois entités : Luang Prabang, Vientiane et Champassak qui vivent en perpétuel conflit et passent tour à tour sous la tutelle des Siamois, des Vietnamiens ou des Birmans qu’ils ont eux-mêmes fait venir. En 1764, Vientiane envahit Luang Prabang avec l’aide des Birmans, maîtres de Chiang Mai. Le Lan Chang a vécu. Des trois royaumes thaïs, seul Ayutthaya est encore indépendant.

 

Xavier Galland, auteur du «Que Sais-je? n°1095, Histoire de la Thaïlande»

 

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1 COMMENTAIRE

  1. Bonjour Xavier Galland
    J’ai lu attentivement votre histoire sur le Laos .Je suis désolé de contester votre texte sur le retour au Laos après avoir été élevé au royaume d’Angkor. Le roi Fangum n’est pas revenue avec 1 statue mais 2 le Prabang et le Phrakeo. Peut-être vous avez peur de soulever une histoire que La Thaïlande ne veut pas entendre ??? Je vous remercie de corriger votre texte pour l’histoire reste histoire !!!!.

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