Thanathorn Juangroongruangkit, dirigeant du jeune parti «Future Forward» et grand gagnant des élections législatives du 24 mars, devait se présenter samedi devant la police à Bangkok pour répondre à la convocation qui lui est adressée. L’inculpation pour «sédition» est évoquée. Il pourrait faire face à neuf ans de prison. Les tensions post-électorales se trouveraient alors accrues dans le royaume.

La junte militaire thaïlandaise au pouvoir a déposé une plainte accusant Thanathorn Juangroongruangkit, dirigeant du jeune parti «Future Forward», de «sédition et d’aide aux criminels». Ce dernier, grand gagnant des élections du 24 mars lors de laquelle sa toute jeune formation est arrivée en troisième position, a qualifié cette plainte de «politique».

La convocation policière à laquelle le jeune élu doit répondre ce samedi ne précise pas quelles actions ont motivé la plainte.

Thanathorn serait accusé de sédition pour avoir utilisé des mots et publié des écrits susceptible de «susciter des troubles et la désaffection parmi la population d’une manière susceptible de perturber le pays».

Plusieurs plaintes

Plusieurs plaintes pénales et protestations auprès de la commission électorale ont déjà été déposées contre Thanathorn et son parti.

S’adressant aux journalistes mercredi à Bangkok, Thanathorn a déclaré que la nouvelle action en justice était attendue et qu’il n’y avait «rien de nouveau». «Nous sommes préparés mentalement. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter », a-t-il jugé, en réitérant son soutien à une coalition de partis opposés au maintien des militaires au pouvoir.

«Nous croyons en notre innocence. Nous pensons que ces cas ont une motivation politique.»

Vieux jeux politiques

Thanathorn a commenté plus en détail la convocation sur sa page Facebook, affirmant «que les vieux jeux politiques ne se terminent pas après les élections, mais deviennent encore plus intenses parce qu’ils ont peur de «Future Forward» de notre victoire qui a dépassé les attentes de nombreuses personnes.»

Les résultats préliminaires des élections générales du 24 mars n’ont permis de donner la majorité à aucun parti, ce qui ne permet pas de savoir si les partis pro- ou anti-junte détiendront la majorité à la Chambre des représentants.

Le parti «Future Forward» est un partenaire junior dans une coalition anti-junte qui prétend avoir une majorité de sièges, mais les résultats officiels finaux ne seront pas publiés avant le 9 mai, au lendemain du couronnement du Roi Rama X le 6 mai.

Le temps des alliances

D’ici là, les alliances entre partis pourraient se modifier et il est à craindre que la commission électorale nationale, largement considérée comme sympathique à la junte, disqualifie les candidats élus de ses opposants.

L’armée a plusieurs fois publiquement manifesté son dédain pour la politique de «Future Forward».

Ce mardi 2 avril, le général Apirat Kongsompong, chef de l’armée, a estimé que cette formation très populaire auprès des jeunes électeurs avaient des idées sous influence étrangère qui ne convenaient pas au «système démocratique à la thaïlandaise», qui est une monarchie constitutionnelle.

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