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BIRMANIE – TOURISME: Les artisans birmans, orfèvres pour un voyage différent en 2020

Journaliste : Nathalie Chahine
La source : Le Figaro
Date de publication : 02/01/2020
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Félicitations à la rubrique tourisme du Figaro pour ce reportage au long cours sur les nouveaux visages de la Birmanie. Centré sur les artisans locaux, véritable trésor national dans ce pays encore neuf sur le marché touristique mondial, cette fresque du quotidien français montre bien les attraits multiples de cette destination émergente. Le brouillard négatif crée, à propos de la Birmanie, par la tragédie humanitaire des Rohingyas, ne doit pas empêcher  les touristes d’apprécier ce pays aux multiples attraits. En voici la preuve.

 

Nous reproduisons ici une partie d’un long article du Figaro consacré à la Birmanie, dont nous vous recommandons chaudement la lecture.

 

Par Nathalie Chahine, Le Figaro

 

Ils sont artisans, galeristes ou restaurateurs. Passionnés et idéalistes, ils font le pari de tirer vers l’avenir un pays tourmenté. Balade de Yangon à Bagan, en passant par Mandalay, à la rencontre de ces virtuoses.

 

«Nous vivons un âge d’or. Il y a vingt ans, on risquait de se faire tirer dessus dans la rue, personne n’osait parler. Aujourd’hui tout n’est pas parfait, mais nous avons fait beaucoup de chemin», sourit Mya Mya San, directrice de la River Gallery à Yangon, ex-Rangoon et plus grande ville du pays. On est tenté de la croire, en voyant exposées une sculpture dénonçant la corruption ou une peinture représentant le célèbre artiste Htein Lin dans la cellule de la prison où il a passé sept ans, au plus fort de la dictature. Et c’est vrai que les temps ont changé: la libération d’Aung San Suu Kyi en 2010 a semé un enthousiasme dont le pays récolte aujourd’hui des fruits. À quelques rues de là, derrière un cinéma Art déco en ruines, Delphine de Lorme manie ses pinceaux. Les façades insalubres se couvrent d’animaux de la savane et de belles Birmanes – son projet Ygn Walls réhabilite les ruelles de la ville en y créant des galeries à ciel ouvert. Arrivée en 2013 avec sa famille, l’artiste a aussi lancé Yangoods, une collection de sacs et d’accessoires d’inspiration birmane que les élégantes du pays s’arrachent dans ses boutiques de Yangon et Mandalay. Comme la créatrice française, ils sont nombreux à avoir embrassé ce qui semblait alors un nouvel eldorado – les malheurs des Rohingya paraissaient alors inimaginables.

 

Un pari sur l’avenir

 

À Yangon aujourd’hui, les projets se poursuivent et parient sur l’avenir. Beaucoup réveillent les magnifiques bâtiments qui faisaient de l’ancienne Rangoon la plus élégante des villes du Sud-Est asiatique avant l’arrivée au pouvoir de la junte. La balade guidée par le Yangon Heritage Trust permet d’en prendre la mesure ; dans le cœur de la ville, la rue Burgalese déroule sa collection de bâtisses coloniales, néo-Renaissance et Art déco, jusqu’au Secrétariat. Le plus vaste bâtiment colonial d’Asie, où le père d’Aung San Su Kyi a été assassiné après avoir bâti l’indépendance, s’est refait une beauté et libère peu à peu ses échafaudages. Un café où les instagrameuses posent en tenue occidentale y a déjà élu domicile, en attendant l’ouverture d’un centre d’arts.

 

Tours architecturaux

 

Ceux qui prêtent main-forte sont philanthropes ou passionnés, tel le prince Charles via sa fondation Turquoise Mountain, qui a financé la rénovation de trois icônes architecturales de la ville et ouvert des centres de formation aux métiers d’artisanat. On trouve aussi des humanistes, comme Ulla Kroeber, qui rassemble dans son concept store Hla Day des vêtements et objets stylés fabriqués par des communautés défavorisées du Myanmar. «Chaque objet a une histoire. En plus d’être beaux et utiles, ils font aussi souvent appel à des matières recyclées», explique-t-elle en montrant de superbes abat-jour design fabriqués avec des sacs plastiques. Au rez-de-chaussée de son immeuble, on s’arrête pour déjeuner chez le jeune prodige de la restauration locale, Htet Myat Oo, dans sa Rangoon Teahouse. Ça se presse comme à Soho dans la maison de thé contemporaine, où le jeune Birman qui a grandi à Londres a démarré en 2014 son petit empire – à 29 ans, il dirige une dizaine d’établissements. Et les réalités intemporelles se juxtaposent: à quelques mètres des lieux qui réinventent aujourd’hui le Myanmar, les fidèles déambulent par milliers autour de la colossale pagode Shwedagon aux bulbes couverts d’or fin.

 

Vertige de traditions et de l’artisanat

 

Omniprésent, le bouddhisme a sa capitale à Mandalay. Quelque cent mille moines y perpétuent une ferveur millénaire. Avant l’aube, ils affluent dans les temples et sillonnent les rues pour mendier leur nourriture. On perd le compte du nombre de monastères et de temples – sont-ils cinq cents ou davantage, on ne sait trop. Le sanctuaire le plus impressionnant se trouve à la pagode Kuthodaw qui abrite le plus grand livre du monde ; les milliers de textes dictés par le Bouddha à sa mort au Ier siècle avant Jésus-Christ y ont été retranscrits sur 1774 stèles de marbre. Chacune est protégée par un stupa, mausolée blanc aligné à l’identique et à perte de vue.

 

Le vertige des traditions se perpétue aussi chez des artisans hors pair, virtuoses de la sculpture sur bois et des broderies de perles que la dictature n’a pas fait taire. Dans les ateliers Aung Nan, admirer la dextérité des ébénistes et des brodeuses penchées des mois durant sur des fresques racontant des épisodes célèbres de la mythologie bouddhique. Ces œuvres d’art iront orner les halls d’hôtels ou votre salon.

 

Le charme de Mandalay

 

C’est à une vingtaine de kilomètres de Mandalay que le charme de l’ancienne Birmanie atteint son nirvana. Innwa, l’ancienne capitale qui accompagna l’âge d’or birman au XIVe siècle, a affronté deux tremblements de terre qui laissent entrevoir quelques vestiges de sa splendeur passée. Il faut y arriver au soleil couchant, flâner entre palais fantomatiques et paisibles bananeraies, sur des chemins désertés par les touristes. De l’ancien palais royal ne reste qu’une petite tour plantée dans les champs. Même l’ancien monastère, pourtant construit au XVIIIe siècle, a des airs d’Angkor. On poursuit le chemin à la découverte des beautés endormies vers Salay, autrefois port prospère le long du fleuve Irrawady. Dans ce musée d’architecture anglo-birmane, on découvre le plus charmant marché de la région, et un couple d’hôteliers birmans hors normes. Elle a grandi en Suisse et enseigne l’anglais aux enfants du village, il opère bénévolement dans un hôpital de la ville voisine, et tous deux ont créé en 2018 Salay House, un havre de beauté au bord du fleuve. Une dizaine de chambres et des frangipaniers en fleurs, qui attendent les rares voyageurs et des jours meilleurs….

 

La suite à lire ici dans Le Figaro.

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