La coïncidence a presque valeur de symbole. Au moment même où l’ancien PDG de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Carlos Ghosn se défendait devant une centaine de journalistes lors de sa conférence de presse à Beyrouth le 8 janvier, le PDG du géant automobile rival Toyota annonçait à Las Vegas la construction d’un prototype de «ville asiatique du futur» au pied du Mont Fuji. Coté automobile, l’alliance Renault-Nissan apparaît en position de plus en plus précaire. Tandis que Toyota promet de se réinventer. Une leçon à méditer…
Le Mont Fuji ne sera bientôt plus seulement une attraction naturelle. Ceux qui le visiteront pourront aussi expérimenter le mode de vie de la ville «asiatique du futur» construite et gérée par le groupe automobile japonais Toyota.
La présentation de ce projet urbain a été faite à Las Vegas, lors du salon CES 2020 par Akio Toyoda, le patron de la firme de Nagoya, principal rival de l’Alliance Renault-Nissan pour la construction de véhicules.
Cette annonce est intervenue au moment où Carlos Ghosn tenait sa conférence de presse à Beyrouth, et peu de temps après l’annonce, par Nissan, d’une réduction d’environ 70% de ses profits envisagés pour 2020.
«Une ville tissée»
Le concept de «Woven City» – la «ville tissée», ainsi nommée pour désigner le croisement des nombreuses fonctions digitales, écologiques et énergétique de cette cité – tient en un mot : les piles à hydrogène, dont Toyota prévoit d’équiper non seulement ses voitures, mais l’intégralité de cette future métropole.
La gestion des ressources énergétiques de cette ville d’abord construite pour les employés de Toyota fera bien sûr appel à l’intelligence artificielle. Le premier quartier de cette «Toyota Smart City» sera construit à partir de 2021 sur le site de 71 hectares d’une usine… Toyota en cours de destruction. Toyota Housing, la filiale spécialisée du groupe dans l’immobilier, a déjà bâti et vendu plus de 100 000 logements au Japon. Et si Carlos Ghosn importait au Liban cette technologie urbaine «Made in Japan» ?