C’est une date à surveiller. Le tribunal d’Evry rendra le 10 mai prochain son jugement dans le procès qui oppose une rescapée vietnamienne, Tran To Nga, 78 ans, à six firmes productrices du fameux défoliant «agent orange» utilisé lors de la guerre du Vietnam. Parmi ces entreprises incriminées figure Bayer Monsanto. Un jugement d’une valeur très symbolique.
Les débats se sont déroulés cette semaine au tribunal d’Evry, au sud de Paris. Ils ont opposé les avocats de Tran To Nga, 78 ans, survivante vietnamienne de la guerre d’indépendance, à ceux de six firmes autrefois productrice du terrible «agent orange», le nom de la dioxine TCDD. Cette femme, ancienne journaliste, a été exposée à deux reprises à ce défoliant, en 1966. Ses enfants sont soit morts, soit nés handicapés. Elle raconte son histoire dans une biographie tout juste parue: «Ma terre empoisonnée» (Stock, 2016).
Le cabinet qui a accepté de la représenter est celui de William Bourdon, connu en France pour ses plaidoiries dans les affaires de biens mal acquis par les potentats africains. Face à eux: une trentaine d’avocats des multinationales comme Bayer ou Monsanto.
Au Vietnam, 4,8 millions d’habitants ont été, durant la guerre d’indépendance, exposé à l’agent orange. Coïncidence de calendrier: ce procès est intervenu alors que se réunit à Hanoï le 13ème Congrès du parti communiste vietnamien.