L’excellent site Asialyst publie une tribune de Pierre Antoine Donnet qui va dans le même sens que notre dernier éditorial de Gavroche Hebdo. Pour ce journaliste vétéran de la région, l’heure approche d’une explication douloureuse entre le régime chinois et ses voisins immédiats. Extraits.
Nous publions des extraits d’une tribune parue sur le site Asialyst dont nous vous recommandons chaudement la lecture ici.
L’influence dominante de la Chine en Asie du Sud-Est vient de subir deux revers importants. Les Philippines ont décidé de revenir sur leur décision d’abroger le traité militaire qui les lie aux États-Unis. Par ailleurs, le Cambodge refuse de céder à la marine chinoise le port en eau profonde de Ream qui fait face au Golfe de Thaïlande.
Ce mardi 2 juin, le président philippin Rodrigo Duterte a annoncé sa décision de maintenir en l’état « l’Accord sur les visites des forces » américaines (VFA). Signé en 1988, il donne aux forces aériennes et maritimes américaines un libre droit d’entrée dans les ports et les aéroports de l’archipel. En février, à la faveur d’un net rapprochement avec la Chine, le gouvernement philippin avait donné 180 jours aux États-Unis pour mettre fin à cet accord. Mardi, l’administration américaine s’est aussitôt félicitée de la décision du chef de l’État philippin. « Notre longue alliance a bénéficié aux deux pays et nous nous attendons à maintenir une coopération étroite dans les domaines de la sécurité et de la défense avec les Philippines », a souligné l’ambassade américaine à Manille. On se souvient des propos tenus par Rodrigo Duterte en avril 2018, alors qu’il entamait une visite officielle à Pékin en avril 2018 : « J’ai besoin de la Chine plus que quiconque en ce moment. J’ai besoin de la Chine. »
Accord secret conclu entre le Phnom Penh et Pékin
Le 1er juin, le Premier ministre cambodgien Hun Sen faisait quant à lui savoir que son pays renonçait définitivement à mettre à disposition de la marine chinoise la base navale de Ream, qui fait face au Golfe de Thaïlande au sud-est du Cambodge. En 2018, le quotidien américain Wall Street Journal avait révélé l’existence d’un accord secret conclu entre le Phnom Penh et Pékin qui prévoyait l’utilisation exclusive par la marine chinoise des installations militaires de la base de Ream. Cet accord, jamais confirmé par les autorités cambodgiennes, avait causé une certaine émotion à Washington car il donnait à l’Armée populaire de libération un accès privilégié et stratégique en Mer de Chine du Sud, à proximité immédiate du Vietnam. Le vice-président américain Mike Pence avait envoyé une lettre au chef du gouvernement cambodgien pour exprimer l’inquiétude des États-Unis.
Le 26 mai, l’Indonésie a, pour sa part, transmis une lettre au secrétaire général des Nations unies, António Guterres, dans laquelle Jakarta dénonce la présence chinoise le long de ses côtes en Mer de Chine du Sud. …..
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