Une étude internationale dresse un état de la démocratie dans le monde et sonne, en effet, l’alerte. On y apprend, par exemple, que les deux tiers de l’humanité vit dans des régimes autoritaires ou hybrides. À voir en détail sur le site de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA).
Ses conclusions sur l’Asie :
. Les gouvernements de la région devraient faire reculer et limiter la propagation de la législation qui porte atteinte à la liberté d’expression et à la vie privée sous couvert de sécurité et de lutte contre la désinformation. En outre, ils devraient élaborer une législation alignée sur les normes internationales pour protéger la confidentialité des données et sécuriser le traitement et le stockage des données personnelles, idéalement en mettant l’accent sur les droits de l’homme. Le règlement général sur la protection des données de l’UE et les normes fixées par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies constituent de bons points de référence.
. Les donateurs doivent s’attacher à donner des moyens d’action aux groupes de la société civile et aux autres acteurs indépendants qui mobilisent les manifestations publiques et les protestations en faveur du changement. Les revendications doivent être canalisées vers un dialogue politique constructif et des mécanismes doivent être créés pour que les doléances de la population soient entendues et documentées. Il convient également de mettre en place des structures de surveillance transparentes permettant de contrôler les réponses et les actions. Le parti politique Aragalaya du Sri Lanka, issu des manifestations de masse, permettra probablement de tirer d’importantes leçons.
. Les donateurs et les organisations d’aide à la démocratie doivent soutenir les capacités des États en matière de surveillance des forces de sécurité, de lutte contre la corruption et de lutte contre la désinformation liée aux élections. Ils devraient accorder une attention particulière aux démocraties faibles et moyennement performantes qui progressent lentement mais sûrement, comme les Fidji, les Maldives et le Pakistan.
. Les organismes régionaux, en particulier l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), doivent défendre les normes les plus élevées en matière de démocratie et de droits de l’homme en mettant pleinement en œuvre la déclaration des droits de l’homme de l’ASEAN de 2009 et en renforçant le rôle de la Commission intergouvernementale des droits de l’homme de l’ASEAN. Les États membres de l’ASEAN doivent condamner énergiquement les crimes commis par la junte en Birmanie.