Le voyage du président chinois Xi Jinping au Vietnam, en Malaisie et au Cambodge vise à évaluer dans quelle mesure la Chine peut réellement se passer des États-Unis de Trump estiment de nombreux observateurs. Xi est arrivé au Vietnam le 14 avril pour sa troisième visite d’État, seulement un an après son précédent déplacement en décembre 2023. Il n’avait visité le pays que deux fois depuis le début de son mandat en 2013.

Ce calendrier resserré envoie un « message politique fort : l’Asie du Sud-Est est une priorité stratégique pour la Chine », explique Huong Le Thu, analyste à l’International Crisis Group. Selon elle, les pays de la région, déjà inquiets des droits de douane imposés sous Trump, redoutent qu’en cas de retour de ce dernier, une nouvelle vague de mesures protectionnistes ne vienne freiner leur développement, malgré la trêve actuelle de 90 jours.

« Il y aura beaucoup d’attentes concernant le type de leadership et d’initiatives que la Chine entend proposer dans ce contexte incertain », ajoute-t-elle.

Le Vietnam, dirigé par un régime communiste à parti unique comme la Chine, joue depuis longtemps un rôle d’équilibriste entre Washington et Pékin. En 2023, il est devenu le seul pays à accueillir les visites officielles des présidents Joe Biden et Xi Jinping, tout en élevant les États-Unis à son plus haut rang diplomatique — au même niveau que la Chine et la Russie.

Le pays a également profité de la volonté croissante des entreprises étrangères de relocaliser leurs chaînes d’approvisionnement hors de Chine. Si le Vietnam est devenu une destination privilégiée pour ces investissements, la Chine reste toutefois son principal partenaire commercial : les échanges bilatéraux ont bondi de 14,6 % sur un an.

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