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ASIE DU SUD EST – CORONAVIRUS: Pourquoi cette crise sanitaire peut se transformer en rebond pour l’ASEAN

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 27/07/2020
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Rien de tel que le point de vue d’un diplomate, éloigné de l’actualité mais toujours vigilant, pour remettre en place les équations géopolitiques. Notre chroniqueur Yves Carmona s’intéresse de près à la situation des pays de l’ASEAN. Pour lui, alors que la presse internationale évoque ces derniers jours l’affrontement entre l’Occident et la Chine, l’accord budgétaire intervenu au sein de l’UE, et bien sûr les grandes crises comme le COVID 19 et le changement climatique, l’Asie du sud-est a de belles cartes à jouer.

 

Une analyse d’Yves Carmona, ancien Ambassadeur de France au Laos et au Népal

 

Jusqu’à présent, les pays d’Asie du sud est semblent avoir mieux résisté que d’autres à la crise du COVID. Ainsi, sur les quelque 170 000 cas et 4760 morts enregistrés le 6 juillet dernier, on note (le nombre de cas en arrondi) :

 

En Indonésie 65 000 cas et 3241 morts, aux Philippines 46500 cas et 2079 morts, à Singapour 48744 cas et 26 morts, en Malaisie 8668 cas et 121 morts, en Thaïlande 3195 cas et 58 morts. Les autres pays, Vietnam, Birmanie/Myanmar, Brunei, Cambodge et Laos ont déclaré peu de cas. Dans ce dernier pays, les 19 cas sont tous sortis vivants de l’hôpital…

 

Il s’agit là de chiffres déclarés par les autorités et cela peut donc faire naître des doutes. Mais il semble en tout cas que ceux qui ont le mieux résisté à la pandémie sont ceux qui étaient, avant le terrible virus, les moins ouverts aux étrangers ou les contrôlaient (Singapour) le plus strictement.

 

L’impact sur le tourisme

 

En revanche, les pays qui tiraient des revenus importants de leur ouverture, en particulier aux voyageurs étrangers – par exemple la Thaïlande – sont victimes de la crise pandémique car, même si ces pays ont « jugulé » le COVID 19, les visiteurs des pays développés et de Chine ne viennent plus qu’en petit nombre.

 

En 2018, selon le secrétariat de l’ASEAN, 85 Millions (M) de personnes étaient venus dans les pays d’ASE en provenance de pays non-ASEAN, dont plus de 29 M de Chine, 15 M d’Europe dont près de 2 M de France et 4,5 des Etats-Unis.

 

La Thaïlande en accueillait près du tiers et son PIB devait au tourisme (notion dont la définition est à préciser et qui varie donc selon les experts) jusqu’à 19% de son PIB. Même le petit Laos, moins ouverts et dont le tourisme a de tout temps été peu rémunérateur, lui devait environ 13% de son PIB.

 

Plusieurs mesures politiques ont été envisagées ou prises pour pallier ce manque à gagner touristique, notamment davantage d’attractivité envers les ressortissants locaux, en particulier ceux qui peuvent se déplacer sans faire appel aux moyens de transport aériens, particulièrement affectés par la crise sanitaire. Mais à l’évidence, cela ne compense pas actuellement les pertes de pays les plus affectés.

 

On a déjà vu cela à Bali, territoire gravement touché par le terrorise islamiste dans les années 2000.

 

Il faut du temps pour qu’une clientèle de touristes venus de pays riches se reconstitue.

 

Et pourtant, les pays d’Asie du sud-est peuvent tirer leur épingle du jeu.

 

Les exemples sont encore peu remarqués par les medias occidentaux mais existent.

 

Notons ainsi que l’aide japonaise aux pays d’ASE se porte sur des pays indépendants de la Chine, où les salaires sont désormais élevés et avec laquelle l’archipel a ses propres contentieux. Les grandes entreprises, aidées par l’Etat à hauteur de 70 Mds yen (660 M €), transféreront leurs activités de production de l’Empire du Milieu dans des pays stables et moins chers tels que le Viêtnam, le Laos ou la Malaisie.

 

Nous l’avons écrit, la réorientation des pays d’ASE du tourisme et de l’aéronautique vers des activités de production plus en phase avec la lutte contre le réchauffement climatique donne à ces pays leurs chances dans le monde de demain.

 

Renforcement de la coopération

 

Le renforcement de la coopération entre pays d’ASE est une des conditions pour qu’ils puissent se tourner vers une production, notamment agricole, et un tourisme plus durables et moins dépendants des grands pays qui les ont jusqu’à présent utilisés pour trouver des transports, des plages et des vols bon marché.

 

Le COVID 19 a poussé tous les pays à des politiques d’abord nationales. Chacun a essayé de pratiquer une politique restreignant la pandémie sans trop se soucier d’harmonisation. C’est le cas en ASEAN comme ailleurs.

 

Mais une autre politique, davantage tournée vers une meilleure coopération entre eux, comme l’UE après de redoutables négociations ces derniers jours, doit permettre aux pays d’ASE en renforçant leurs groupements multinationaux de faire mieux face aux défis auxquels ils sont confrontés.

 

Yves Carmona

 

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