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ASIE DU SUD-EST – DIPLOMATIE: La répression en Birmanie, un piège pour l’ASEAN

Journaliste : Rédaction
La source : Gavroche
Date de publication : 17/02/2021
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Alors que la répression s’intensifie en Birmanie et que les dirigeants du monde entier critiquent la prise de contrôle militaire, qu’a fait l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) – dont la Birmanie est membre – en réponse à la crise actuelle, et que peut-elle faire de plus ?

 

Au lendemain du coup d’État, les diverses réactions de ses États membres ont laissé entendre que la réponse de l’ASEAN était divisée.

 

D’une part, des États membres comme le Cambodge et la Thaïlande ont rejeté le coup d’État comme une affaire intérieure devant être résolue par le peuple birman lui-même. Pas de surprise de ce coté là.

 

D’autre part, l’Indonésie, la Malaisie et Singapour – et, après quelques hésitations, les Philippines – ont exprimé leur inquiétude face au coup d’État et ont appelé à la retenue et à une résolution pacifique de la crise en cours.

 

Il est intéressant de noter que c’est le premier ministre thaïlandais Prayut Chan-o-cha – lui-même un acteur clé du coup d’État militaire de 2014 en Thaïlande – qui a exprimé l’importance que les dix pays membres de l’ASEAN prennent une “position collective” sur la question.

 

Il n’y a pas si longtemps, l’ASEAN a été sévèrement critiquée pour son incapacité à résoudre efficacement la crise du Rohingya en Birmanie, où l’armée a déployé une répression meurtrière contre cette communauté musulmane.

 

La réponse de l’ASEAN semble aujourd’hui paralysée, car les États membres ont adopté des positions nationales différentes sur la situation, l’Indonésie et la Malaisie adoptant une position plus dure.

 

Cette fois-ci, en réponse au coup d’État, le Brunei, en tant que président actuel de l’ASEAN, a publié une déclaration appelant au “dialogue, à la réconciliation et au retour à la normale” au Birmanie, en citant les principes démocratiques de la Charte de l’ASEAN.

 

État de droit et bonne gouvernance

 

La Charte de l’ASEAN appelle ses signataires à adhérer “à l’État de droit, à la bonne gouvernance, aux principes de la démocratie et au gouvernement constitutionnel”.

 

Cela dit, la Charte de l’ASEAN est considérée comme un document d’aspiration qui promeut les valeurs et les principes susmentionnés, tout en laissant aux États membres eux-mêmes le soin de les établir, de les mettre en œuvre et de les préserver.

 

La question de savoir si l’ASEAN répond à ces aspirations est conçue pour être plus ouverte à l’interprétation que ne le souhaitent les observateurs occidentaux, ce qui signifie que les États membres de l’ASEAN ont eux aussi une plus grande marge de manœuvre nationale dans la manière dont ils choisissent de répondre à une telle crise.

 

Décision par consensus

 

Les observateurs soulignent généralement que le modèle de décision par consensus et la doctrine de non-intervention de l’ASEAN sont perçus comme les obstacles à une action plus décisive et concertée de l’organisation.

 

On peut en revanche dire que c’est l’effort d’engagement de l’ASEAN, entre autres choses, qui a aidé à ouvrir la voie aux réformes politiques en Birmanie sous le Premier ministre (et plus tard Président) Thein Sein, qui ont conduit à l’amélioration des relations avec les États-Unis, à la libération d’Aung San Suu Kyi de son assignation à résidence, et au rétablissement de la LND comme principal parti d’opposition de la nation.

 

La Birmanie est allée jusqu’à accepter des observateurs électoraux de l’organisation régionale lors de ses élections législatives partielles en 2012.

 

Le succès de l’ASEAN dans ce cas suggère que la force de la pression collective des pairs, lorsqu’elle est judicieusement appliquée aux points de tension appropriés, ne doit pas être sous-estimée – même dans des conditions où le consensus et la non-intervention semblent faire obstacle.

 

Malgré le coup d’État, la Birmanie d’aujourd’hui n’est plus celui de Ne Win, qui a conduit la nation sur la voie de l’autarcie et de l’isolationnisme, jusqu’au “soulèvement de 8888” et à son effondrement sanglant en août 1988.

 

Pour l’ASEAN, garder le silence face à la répressions pourrait donc bien s’avérer un piège fatal en termes de crédibilité.

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