Comme les 27 pays de l’Union européenne, les dix pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est vont devoir assumer d’énormes déficits budgétaires à la sortie de la pandémie de Covid-19. Avec une question supplémentaire: celle d’une demande internationale en panne pour de nombreux produits manufacturés. Le vrai défi sera donc, si les tendances actuelles se poursuivent, de réorienter leur modèle économique vers plus de demande intérieure.
L’Asie du Sud-Est était hier synonyme de croissance. Elle est désormais, en raison de la pandémie, synonyme d’énormes déficits budgétaires. Des déficits au rendez vous de 2020, mais sans doute de 2021 et de 2022 aussi. L’Indonésie, les Philippines, Singapour et la Malaisie ont des ratios de déficit budgétaire par rapport au PIB de 6,3 %, 8,4 %, 15,4 % et 5,9 % respectivement, les plus élevés depuis des décennies, sauf pour la Malaisie dont le ratio était de 6,7 % en 2009. Leur seul espoir est de s’en sortir par la croissance.
Bien que les conditions budgétaires de ces pays soient relativement saines, la Banque mondiale, dans son analyse de l’impact budgétaire, décrit la première étape nécessaire à la reprise comme un soulagement de la crise, comme les gouvernements tentent maintenant de le faire par le biais des dépenses publiques. La seconde consiste à ramener les déficits budgétaires à leur niveau normal lors de la reprise économique. Ces deux objectifs sont toutefois difficiles à atteindre.
L’histoire nous apprend que les déficits budgétaires générés par l’augmentation des emprunts intérieurs entraînent une hausse des taux d’intérêt et du coût du capital, qui freine ensuite l’investissement privé. Les recherches menées par Easterly et Schmidt-Hebbel (1993) sur les pays en développement montrent que, malheureusement, la hausse des taux d’intérêt n’entraîne pas nécessairement une augmentation de l’épargne privée. Ils constatent également que les taux d’intérêt élevés et les réductions d’impôts, qui provoquent généralement des déficits budgétaires, augmentent la consommation privée, ce qui stimule effectivement l’activité économique mais pas la croissance à long terme.
La suite de l’article est à lire en version originale anglaise sur le site www.asiasentinel.com
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