Une étude publiée ces derniers jours par l’institut de recherche de la banque Natixis le montre bien: l’industrie automobile asiatique, dont la Chine et la Thaïlande (pour l’Asie du sud est) sont deux centres névralgiques, court le risque d’être perturbée à long terme par le coronavirus, rebaptisé Covid 19 par l’OMS. Voici les principales raisons de l’inquiétude structurelle de Natixis.

Nous reproduisons ici des extraits d’une étude de la banque Natixis.

L’épidémie de coronavirus en Chine n’interrompt pas seulement les services, tels que l’hôtellerie et les compagnies aériennes, mais aussi le secteur manufacturier. En particulier, l’industrie automobile, en plein essor alors que les villes sont bloquées. Le coronavirus affecte les fabricants locaux et mondiaux, car la Chine est devenue le plus grand centre de production et de consommation de voitures particulières.

Au retard de production et à l’aggravation du sentiment de confiance des consommateurs s’ajoutent maintenant des défis supplémentaires en plus des ventes d’automobiles déjà très faibles depuis 2018. L’une des raisons pour lesquelles l’automobile a été plus durement touchée que les autres secteurs manufacturiers est que la province du Hubei fournit 9% de la production automobile, ce qui est supérieur à son PIB relatif de 5%. Et l’impact des activités installées dans les provinces du Hubei doit être compris dans le contexte de la surcapacité générale du secteur en Chine.

Stocks des concessionnaires

Le niveau relativement élevé des stocks détenus par les concessionnaires et la saisonnalité qui fait de février le mois le plus faible pour les ventes de voitures signifient également qu’un déficit général d’approvisionnement est peu probable si les usines peuvent reprendre la production rapidement. Les concessionnaires détiennent actuellement des stocks équivalents à 1,3 mois de ventes et février a représenté en moyenne 6% des ventes annuelles au cours des cinq dernières années. Bien que la perturbation de la production semble gérable à court terme, l’impact sur les entreprises varie. Honda et Dongfeng sont les entreprises les plus exposées de la province du Hubei. Mais la pression exercée sur d’autres entreprises augmentera si le coronavirus se propage à davantage de provinces.

Baisse des ventes certaine en 2020

Tout retard de production dans le Guangdong et le Zhejiang, qui représente 12% et 4% de la production totale et a un nombre relativement élevé d’infections, aura un impact significatif sur la production, y compris les entreprises japonaises et européennes. Les inquiétudes ci-dessus se sont reflétées sur le marché avec 8 sous-performants sur 10 dans le secteur automobile mondial sont directement liés au Hubei ou sont exposés dans les provinces voisines. La préoccupation, cependant, n’est pas seulement liée à la chaîne d’approvisionnement, mais principalement en raison de l’anticipation d’une baisse des ventes en Chine pour 2020 en raison du déploiement retardé de nouveaux modèles et de la modération du sentiment d’achat

Impact sur le Vietnam et la Thaïlande

Le Vietnam, Singapour, la Malaisie et la Thaïlande seraient parmi les six pays les plus touchés par la réduction de la production chinoise due à l’épidémie de coronavirus avec Hong Kong et Taïwan, selon un autre rapport de la banque Natixis. Cette dernière estime que la fermeture de 20 % de la capacité de production de la Chine aurait un impact sur la croissance du Vietnam à hauteur de 0,7-0,8 point de pourcentage, et sur celles de Singapour, de la Malaisie et de la Thaïlande à hauteur de 0,3 pp. Le rapport précise que les secteurs les plus affectés seraient ceux de l’électronique, de l’automobile, des machines et du textile, qui dépendent fortement des intrants chinois.