Il est toujours utile de redire quelques faits essentiels avant un sommet politique. Comment présenter l’ASEAN, cette organisation régionale regroupant dix pays d’Asie du Sud-est ? Elle a été fondée en 1967 à Bangkok par cinq pays (Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour et Thaïlande) dans le contexte de la guerre froide pour faire barrage aux mouvements communistes, développer la croissance et assurer la stabilité dans la région. Et depuis…
Cinq autres pays sont venus rejoindre les membres-fondateurs par la suite : Brunei, le Vietnam, le Laos, la Birmanie (Myanmar) et le Cambodge.
Le Timor-Oriental et la Papouasie-Nouvelle Guinée ont fait part de leur volonté d’adhérer à leur tour à l’association tandis que d’autres pays, extérieurs à la zone géographique, ont aussi marqué leur intérêt (Bangladesh, Sri Lanka, Pakistan).
Aujourd’hui, l’association basée à Jakarta (Indonésie) a surtout pour but de renforcer la coopération et l’assistance mutuelle entre ses membres, d’offrir un espace pour régler les problèmes régionaux et peser en commun dans les négociations internationales.
C’est ainsi qu’a été créé par exemple l’ARF (ASEAN Regional Forum).
Son but est d’établir une coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense avec d’autres états de la région.
Un succès économique incontestable.
Ces dix dernières années, la population des pays de l’ASEAN a augmenté de près de 60 millions d’habitants, passant de 587 à 647 millions (soit une croissance de 10%).
Dans le même temps, le produit national brut de l’ensemble des pays de la région a cru de 80%, passant de 1600 trillons de dollars à 2920 trillions de dollars.
Par voie de conséquence, la richesse par habitant a donc connu une croissance exponentielle.
La croissance de la zone continue et sera encore de plus de 5% en 2019.
La région de l’ASEAN, bien que beaucoup moins intégrée que l’Union européenne, peut être considérée comme la cinquième puissance économique mondiale.
Les principaux partenaires économiques de l’ASEAN sont, dans l’ordre : la Chine, l’Union européenne et les États-Unis.
Sur le plan économique, l’ASEAN a pris comme modèle l’Union européenne en libérant les mouvements de biens, de services et de capitaux et en abaissant les barrières à l’investissement et à la circulation de la main d’œuvre qualifiée.
Afin notamment d’attirer le capital étranger, une unification des normes dans le domaine agricole et des services financiers ainsi que celle des règles concernant la propriété intellectuelle et la protection des consommateurs est prévue.
Près de 80 % de ces mesures ont déjà été adoptées. Le tarifs douaniers ont été ramenés à 0,5% sur 99% des produits, riz excepté.
Patrice Montagu-Williams