Un violent tremblement de terre de magnitude 7,7 a frappé la Birmanie ce vendredi 28 mars à 13h20. L’épicentre du séisme se situait près de la ville de Sagaing, mais c’est Mandalay qui a été particulièrement touchée, avec l’effondrement de nombreux bâtiments, dont des hôtels, des immeubles résidentiels, des universités et des hôpitaux.

Les secousses ont été ressenties jusque dans les pays voisins, entraînant des évacuations au Vietnam et en Thaïlande. À Bangkok, une tour de 30 étages en construction s’est effondrée dans le district de Chatuchak, faisant au moins huit morts et douze blessés, tandis que 110 personnes sont toujours portées disparues, selon le gouverneur Chadchart Sittipunt. Une personne reste piégée sous les décombres.

Une situation critique en Birmanie

En Birmanie, déjà fragilisée par un conflit armé depuis le coup d’État militaire, la situation est dramatique. Ce séisme est le plus puissant à frapper le pays depuis le début du XXe siècle. Le chef de la junte birmane a confirmé un lourd bilan provisoire : au moins 144 morts et 732 blessés. Naypyidaw, la capitale, compte à elle seule 96 victimes, tandis que Sagaing et Mandalay enregistrent respectivement 18 et 30 décès. Plus de 400 blessés ont été recensés à Naypyidaw et 300 à Sagaing, un bilan qui pourrait encore s’alourdir au fil des opérations de secours.

Des ponts et de nombreux bâtiments se sont effondrés dans différentes régions du pays, y compris dans la capitale, selon l’agence de presse d’État The Global New Light of Myanmar. Face à l’ampleur des dégâts, un état d’urgence a été décrété à Mandalay, Naypyidaw et dans plusieurs autres régions, a annoncé le Conseil d’administration de l’État.

Appel à l’aide internationale

Fait rare, la junte militaire a sollicité une aide internationale, soulignant la gravité de la situation. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé que l’Europe était prête à soutenir la Birmanie et la Thaïlande. Le Premier ministre indien Narendra Modi, attendu à Bangkok la semaine prochaine, a également promis une assistance.

Répercussions en Thaïlande

En Thaïlande, la Bourse de Bangkok a suspendu temporairement les transactions. La Première ministre Paetongtarn Shinawatra a déclaré la capitale « zone d’urgence », et le gouverneur l’a classée comme « zone sinistrée », facilitant ainsi la mise en place de mesures d’urgence.

Bien que le système de transport en commun de Bangkok ait résisté, des retards ont été signalés. Les lignes de métro souterrain devraient reprendre normalement dès samedi. À l’aéroport de Suvarnabhumi, plusieurs vols ont été retardés d’une à deux heures, selon notre correspondant sur place.

Sur le plan économique, le baht thaïlandais a chuté de 0,4 % face au dollar, bien que la Banque de Thaïlande ait assuré que les systèmes financiers restaient pleinement opérationnels et qu’elle surveillait la situation de près.

Mobilisation des autorités thaïlandaises

Paetongtarn Shinawatra, en réunion à Phuket au moment du séisme, a convoqué une cellule de crise et mis en place un centre d’urgence opérationnel 24h/24 pour coordonner les interventions. Le vice-Premier ministre Prasert Jantararuangtong a confirmé que le réseau de télécommunications avait été perturbé, tandis que le ministère des Transports a ordonné la suspension temporaire des services de bus et de trains électriques à Bangkok.

Dans la capitale, la panique s’est emparée des habitants. Patrick, un expatrié français vivant sur Sukhumvit, témoigne : « Les routes et les trottoirs sont complètement encombrés. Je n’ai pas pu rentrer chez moi et je cherche désespérément un taxi Grab… qui arrivera peut-être, peut-être pas. »

Alors que les opérations de secours se poursuivent en Birmanie et en Thaïlande, les autorités redoutent un bilan encore plus lourd dans les jours à venir.

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