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ASIE – ÉCONOMIE: 3000 milliards de dollars de pertes en 2020 à cause de l’épidémie

Journaliste : Rédaction
La source : Gavroche
Date de publication : 27/06/2020
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Le chiffre fait peur. Il ne représente pourtant qu’une contraction de 1,3% de l’économie de la région Asie-Pacifique en 2020. 3000 milliards de dollars de pertes seront causées, cette année, par l’épidémie de coronavirus selon l’agence de notation Standard and Poors. Bonne nouvelle: la croissance de la région restera au rendez-vous en 2021, à hauteur de 6,9 %.

 

“L’Asie-Pacifique a réussi à contenir COVID-19 et, dans l’ensemble, a réagi avec des politiques macroéconomiques efficaces”, estime Shaun Roache, économiste en chef pour l’Asie-Pacifique chez S&P Global Ratings. “Cela peut aider à amortir le choc et à jeter un pont vers la reprise. La reprise semble toutefois devoir être contrebalancée par des bilans endettés”.

 

Un autre risque qui se profile à l’horizon est celui d’une nouvelle “récession des bilans”, dans laquelle au moins un secteur important de l’économie – le gouvernement, les entreprises ou les ménages – tente de renforcer sa faible position financière en épargnant davantage, en remboursant ses dettes et en dépensant moins.

 

Malaisie et Thaïlande

 

S&P prévoit que l’économie de la Malaisie se contractera de 2 % cette année (contre 1,1 % auparavant) avant de retrouver une croissance de 7,5 % l’année prochaine. L’épidémie de COVID-19 est largement sous contrôle et les décideurs politiques ont rapidement pris des mesures, ce qui limitera les retombées économiques.

 

En Thaïlande, l’épidémie et les mesures d’atténuation ont provoqué de graves perturbations dans l’important secteur du tourisme. Nous prévoyons maintenant une baisse de 5,1 % pour 2020, contre une contraction de 4,2 % précédemment.

 

“Nous prévoyons une perte économique permanente d’environ 4 % du PIB pour la Thaïlande, ce qui est nettement supérieur à la moyenne régionale en raison de l’effet durable de COVID-19 sur le tourisme” estime l’agence.

 

Récession même en cas de vaccin

 

“Le ralentissement causé par COVID-19 n’a pas commencé comme une récession du bilan mais pourrait bien en devenir une”, poursuit M. Roache. “Cela signifie moins d’investissements, une reprise plus lente et un coup permanent porté à l’économie qui durera même après la découverte d’un vaccin”.

 

La pandémie a provoqué un arrêt soudain de l’activité et pour éviter un effondrement, les décideurs politiques, aidés par les banques, ont apporté un soutien financier extraordinaire aux entreprises et aux ménages. Il n’y avait pas de bonne alternative pour “sauver tout le monde et s’inquiéter des conséquences plus tard” et cela aura un coût. L’endettement sera plus élevé et les positions financières plus faibles.

 

À mesure que les économies se normaliseront, la demande s’améliorera mais restera plus faible que si COVID-19 n’avait jamais eu lieu. Les banques pourraient prêter moins qu’elles ne le feraient normalement dans le cadre d’une reprise pour se concentrer sur les conséquences de la pandémie. Les entreprises privées pourraient préférer stabiliser leur dette plutôt que d’augmenter leurs dépenses en nouveaux investissements, même si la demande s’améliore.

 

7,4% de croissance en Chine en 2021

 

S&P Global Ratings maintient ses prévisions pour la Chine à 1,2 % et 7,4 % pour 2020 et 2021, respectivement. L’économie est en voie de guérison, mais la confiance du secteur privé reste fragile. Si les dépenses du secteur privé ne s’améliorent pas rapidement, de nouvelles mesures de relance pourraient être mises en place.

 

Nous avons réduit nos prévisions pour l’économie japonaise à une contraction de 4,9 % pour 2020 et prévoyons un rebondissement de 3,4 % l’année prochaine. Nous prévoyions précédemment une contraction de 3,6 % pour 2020. Malgré le succès apparent du pays à contenir le COVID-19 et un énorme paquet fiscal avec des transferts directs aux ménages, les consommateurs ne se sont pas remis du coup de la taxe à la consommation de l’année dernière.

 

“Nous nous attendons à ce que les consommateurs prudents du Japon économisent plus qu’avant COVID-19 et cela va freiner les dépenses et la croissance”, a noté M. Roache.

 

L’économie de l’Inde est en proie à de graves difficultés. Les difficultés à contenir le virus, une réponse politique anémique et des vulnérabilités sous-jacentes, notamment dans le secteur financier, nous amènent à prévoir une baisse de la croissance de 5 % pour cet exercice avant de rebondir en 2021.

 

La Corée en tête

 

S&P Global Ratings estime que la Corée devrait obtenir de meilleurs résultats que de nombreux autres pays à revenu élevé cette année, avec une modeste baisse de production de 1,5 % (inchangée par rapport à nos dernières prévisions). Le succès de la maîtrise du COVID-19, la réouverture rapide de l’économie, l’assouplissement budgétaire ciblé et la forte exposition au secteur technologique résilient sont autant d’éléments qui expliquent la résilience de la Corée.

 

“La Corée a géré COVID-19 de manière exceptionnelle jusqu’à présent et l’importante industrie technologique de l’économie aide également à surmonter la tempête”, a déclaré M. Roache.

 

L’Indonésie à la peine

 

La courbe COVID-19 ne s’est pas encore aplatie en Indonésie et l’activité économique s’est fortement ralentie, les entreprises ayant fermé et les ménages ayant réduit leurs dépenses.

 

“Une réponse politique importante et opportune devrait limiter les dommages causés à l’économie indonésienne à une croissance de 0,7 % pour 2020”, a déclaré Vishrut Rana, économiste Asie-Pacifique chez S&P Global Ratings. Notre précédente prévision était de 1,8 %. Le risque est toutefois que la croissance continue à baisser, surtout si l’épidémie de virus se poursuit sans relâche.

 

Pour en savoir plus, le communiqué de S&P (en anglais) ici.

 

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