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ASIE – ÉCONOMIE : Les pays émergents gardent ils un bon cap pour 2024 ?

Date de publication : 17/06/2024
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ECOSOC

 

Une chronique asiatique de Ioan Voicu, ancien Ambassadeur de Roumanie en Thaïlande

 

Le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) se réunira en juillet 2024 à New York et examinera notamment un rapport intitulé Situation et perspectives économiques mondiales à la mi-2024.

 

L’ECOSOC est l’un des principaux organes de l’ONU composé de 54 membres. L’Asie est représentée dans cet organe par l’Afghanistan, la Chine, l’Inde, le Japon, le Kazakhstan, la République démocratique populaire lao, le Népal, Oman, le Pakistan, le Qatar, la République de Corée et la Turquie.

 

Une image encourageante

 

L’évaluation générale de la situation économique mondiale est modérément optimiste. Le rapport mentionné ci-dessus, qui compte 30 pages, s’ouvre sur le paragraphe suivant : « Les perspectives économiques mondiales se sont améliorées depuis janvier, les principales économies évitant un grave ralentissement. L’économie mondiale devrait désormais croître de 2,7 pour cent en 2024, au lieu des 2,4 pour cent prévus précédemment, grâce aux résultats meilleurs que prévu de l’économie des États-Unis d’Amérique et à une certaine amélioration des perspectives pour plusieurs pays grandes économies émergentes. Le modeste regain de dynamique de croissance est en partie compensé par des révisions à la baisse des perspectives de croissance pour l’Union européenne, l’Afrique et l’Asie occidentale. Dans l’ensemble, les perspectives économiques à court terme ne sont que prudemment optimistes, car des vulnérabilités économiques subsistent dans un contexte de taux d’intérêt constamment élevés, de tensions géopolitiques persistantes et de risques climatiques croissants ».

 

Nous résumerons dans ces pages les informations et les commentaires relatifs à l’Asie, mentionnée 11 fois dans le rapport sous examen. Nous respecterons la terminologie originale du rapport et rappellerons qu’il contient des données et informations officiellement transmises au Secrétariat de l’ONU par le États membres de l’organisation mondiale.

 

La première référence substantielle à l’Asie apparaît dans un contexte selon lequel on constate que dans la région Asie-Pacifique, les jeunes se heurtent à d’importants obstacles pour accéder au marché du travail, avec des taux de chômage moyens supérieurs à 13 pour cent. En outre, le nombre de jeunes qui ne sont ni scolarisés, ni employés, ni formés reste élevé en Asie et dans le Pacifique. Les taux de jeunes femmes sans éducation, emploi ou formation sont particulièrement élevés en Asie du Sud.

 

La zone appelée Asie développée et Pacifique est analysée séparément dans le rapport. Il est rappelé que la prévision de croissance du PIB du Japon pour 2024 reste inchangée par rapport aux prévisions de janvier, à 1,2 pour cent, contre 1,9 pour cent en 2023. En 2024, la Banque du Japon a mis fin à son régime de taux d’intérêt négatifs en augmentant son taux directeur pour la première fois depuis 2007, signalant la sortie de l’économie d’un état déflationniste. Même si les bénéfices des entreprises et la confiance des entreprises se sont améliorés, la consommation privée devrait rester faible, la confiance des consommateurs ayant mis du temps à se rétablir dans un contexte de faible croissance des salaires nominaux.

 

Dans le même contexte, on estime que les projections de croissance pour 2024 ont été légèrement révisées à la hausse pour l’Australie (de 1,5 pour cent à 1,6 pour cent) et révisées à la baisse pour la République de Corée (de 2,4 pour cent à 2,2 pour cent). Bien que les taux d’inflation aient considérablement diminué, la Banque de réserve d’Australie et la Banque de Corée restent prudentes quant à l’adoption d’un assouplissement monétaire en raison des perspectives d’inflation incertaines. En Australie, la croissance rapide des salaires nominaux indique une pression continue à la hausse sur le niveau des prix.

 

En ce qui concerne d’autres régions asiatiques, le rapport ajoute que l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan devraient profiter de la hausse des prix du pétrole depuis le début de 2024. D’autres économies du Caucase et d’Asie centrale bénéficient de la délocalisation des entreprises russes et des opportunités croissantes de réexportation au marché russe. Toutefois, le renforcement prévu des règles relatives à l’emploi des travailleurs migrants dans la Fédération de Russie réduira probablement les flux de transferts de fonds et créera des pressions sur les marchés du travail nationaux.

 

Une attention particulière est accordée aux économies d’Asie de l’Est, qui devraient connaître une croissance de 4,6 pour cent en 2024 et de 4,5 pour cent en 2025 (sans changement par rapport aux prévisions de janvier), contre 4,8 pour cent en 2023. L’explication de cette croissance est convaincante. Ces solides performances économiques ont été soutenues par une demande intérieure robuste et une reprise continue du tourisme, ainsi que des exportations de marchandises montrant des signes d’amélioration.

 

Il est toutefois souligné qu’il existe plusieurs risques à la baisse qui pèsent sur les perspectives, notamment des taux directeurs plus élevés et durables dans les principales économies développées, une escalade des tensions géopolitiques et des risques climatiques croissants.

 

L’économie chinoise est décrite séparément, annonçant une prévision de croissance de 4,8 pour cent en 2024 et de 4,5 pour cent en 2025, contre 5,2 pour cent en 2023. Les principaux défis demeurent dans le secteur immobilier. Malgré les mesures visant à stabiliser le secteur, la baisse des investissements et des ventes immobilières s’est poursuivie au premier trimestre 2024. Même si l’amélioration du commerce mondial a stimulé les exportations chinoises au début de 2024, les tensions commerciales persistantes pourraient continuer de freiner la demande extérieure de produits chinois. Pourtant, des politiques monétaires accommodantes et budgétaires volontaristes devraient soutenir la production économique à court terme. À plus long terme, l’accent mis par le gouvernement chinois sur une croissance de haute qualité implique un soutien politique soutenu pour stimuler la production industrielle et les investissements manufacturiers, en particulier dans les secteurs émergents.

 

Qu’en est-il des autres économies de la région asiatique ?

 

Le rapport affirme qu’elles ont fait preuve d’une grande résilience, même s’il existe des variations considérables d’un pays à l’autre. La consommation privée a été un moteur majeur de la croissance, soutenue par la baisse du chômage et la hausse des revenus. Les économies d’Asie de l’Est tournées vers l’exportation, à savoir la Malaisie, Singapour, le Viet Nam et la province chinoise de Taiwan, ont observé des signes de reprise commerciale depuis fin 2023, notamment dans les exportations de produits électroniques. À mesure que la reprise du tourisme international se poursuit, les pays d’Asie de l’Est, en particulier les petits États insulaires en développement du Pacifique, devraient connaître une augmentation des arrivées de touristes et des exportations de services.

 

L’inflation moyenne est restée élevée dans plusieurs petites économies, comme la République démocratique populaire lao et le Myanmar. Toutefois, l’atténuation des pressions inflationnistes dans la région a permis à de nombreuses banques centrales de suspendre le resserrement de leur politique monétaire ou même de réduire leurs taux directeurs, par exemple au Vietnam.

 

Les taux directeurs dans la plupart des économies devraient baisser progressivement, en fonction, dans une certaine mesure, des décisions de la Réserve fédérale américaine.

 

Des perspectives exceptionnelles sont attendues pour l’Asie du Sud pour ses économies qui resteront fortes, soutenues par une solide performance de l’économie indienne et une légère reprise au Pakistan et au Sri Lanka. Le PIB régional devrait croître de 5,8 pour cent en 2024 (une révision à la hausse de 0,6 point de pourcentage depuis janvier) et de 5,7 pour cent en 2025, en dessous des 6,2 pour cent enregistrés en 2023. Il convient toutefois de noter que les conditions financières restent tendues et les déséquilibres budgétaires et extérieurs continueront de peser sur la croissance en Asie du Sud. En outre, la hausse potentielle des prix de l’énergie, dans un contexte de tensions géopolitiques et de perturbations en cours dans la Mer Rouge, constitue un risque pour les perspectives économiques régionales.

 

Il est prévu que l’économie indienne connaîtra une croissance de 6,9 pour cent en 2024 et de 6,6 pour cent en 2025, principalement grâce à un investissement public solide et à une consommation privée résiliente. Même si la faiblesse de la demande extérieure continuera de peser sur la croissance des exportations de marchandises, les exportations de produits pharmaceutiques et chimiques devraient augmenter considérablement.

 

Dans toute l’Asie du Sud, l’inflation moyenne des prix à la consommation devrait baisser de 13,9 pour cent en 2023 à 10,5 pour cent en 2024 et 7,4 pour cent en 2025, à mesure que les pressions à la dépréciation de la monnaie s’atténuent et que les prix des matières premières agricoles se modèrent suite à l’affaiblissement attendu d’El Niño. L’inflation des prix à la consommation en Inde devrait ralentir, passant de 5,6 pour cent en 2023 à 4,5 pour cent en 2024, restant dans la fourchette cible à moyen terme de 2 à 6 pour cent de la banque centrale. De même, les taux d’inflation dans d’autres pays d’Asie du Sud ont diminué en 2023 et devraient encore ralentir en 2024, allant de 2,2 pour cent aux Maldives à 33,6 pour cent en République islamique d’Iran. Malgré une certaine modération, les prix des produits alimentaires sont restés élevés au premier trimestre 2024, notamment au Bangladesh et en Inde.

 

Conclusion

 

On peut s’attendre à ce que l’examen du rapport présenté ci-dessus encourage les intervenants des 54 États membres et observateurs de l’ECOSOC à confirmer, compléter et nuancer le contenu de ce document sur la base d’informations supplémentaires provenant de sources officielles.

 

Par ailleurs, on peut s’attendre à ce que les délibérations de l’ECOSOC soient impactées par les consultations et négociations consacrées à la finalisation du Pacte du Futur qui sera adopté lors du Sommet des Nations Unies sur le Futur prévu à New York les 22 et 23 septembre 2024.

 

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