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ASIE – FRANCE : Disparition du dernier combattant du Bataillon du Pacifique

Date de publication : 21/10/2023
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Ari Wong Kim Bataillon du Pacifique

 

Nous reproduisons ici le communiqué du Président de la République

 

Ari Wong Kim était le dernier survivant de l’héroïque Bataillon du Pacifique, unité qui combattit, pendant la Seconde Guerre Mondiale, pour libérer la France et l’Europe. Retiré à Breuil-sur-Auge, ce village du Calvados qui était devenu son port d’attache, ce soldat d’exception nous a quittés le 19 octobre, à l’âge de 99 ans.

 

Né le 16 janvier 1924 à Papeete d’un père originaire de Chine, Ari Wong Kim, alors jeune adolescent à Tahiti, voyait, impuissant depuis son île, le monde s’écrouler. Révolté mais encore trop jeune pour porter l’uniforme, il usurpa l’identité de son frère, Tetua Teauparere, et s’engagea à seulement 16 ans. Avec lui, dès le lendemain du ralliement de Tahiti à la France libre, le 2 septembre 1940, ce furent plusieurs centaines de patriotes qui décidèrent de s’engager. Mêlé à d’autres volontaires venus de Nouvelle-Calédonie en avril 1941, ils constituèrent le bataillon du Pacifique composé de presque 600 soldats sous les ordres du commandant Félix Broche.

 

Formé en Australie

 

Ari Wong Kim connut dès lors les premières instructions au combat, en Australie, où le bataillon fut officiellement formé. Puis, Ari Wong Kim participa avec ses frères d’armes Tamari’i à un premier déploiement au Proche-Orient, au sein de la première Brigade puis de la première Division française libre, placée sous le commandement du général Koenig. Dans le reg libyen, à Bir-Hakeim, il se distingua pour avoir combattu héroïquement, de nuit, en plein désert, sous le feu allemand, permettant la jonction vers les lignes britanniques. Au cours de la bataille, les Tamari’i perdirent de nombreux hommes, dont leur chef, le lieutenant-colonel Broche. Quelques semaines plus tard, en octobre 1942, Ari Wong Kim reprit le combat dans les sables égyptiens d’El-Alamein, puis en Tripolitaine et lors de la campagne de Tunisie.

 

Blessé en Italie, lors de la bataille du Garigliano, en mai 1944, puis lors du débarquement de Provence, en août, à Cavalaire, il fut réintégré à son unité et participa aux combats de la campagne des Vosges, durant le mois de septembre 1944. En novembre, il intégra, jusqu’à la fin de la guerre, le Gouvernement militaire de Paris.  Le 13 janvier 1947, il revint à Papeete, laissant derrière lui les champs de bataille et les souvenirs d’une guerre, dont il fut, dans ces dernières années, un indispensable témoin.

 

Engagement et sacrifice

 

« Nous sommes les enfants volontaires de la batterie / Que tu as appelés / Nous obéissons à la loi / De notre mère-patrie » : les paroles du chant des Tamari’i recèlent ce sens du devoir et ce patriotisme déterminé à défendre la liberté. Sur les 300 engagés volontaires qui rejoignirent le Bataillon du Pacifique, soixante-quinze offrirent lors du conflit leur vie pour notre pays. L’engagement et le sacrifice de ces hommes venus des confins du Pacifique ne sera pas oublié.  Ils incarnent à jamais, aux yeux de la Nation, l’esprit de résistance et la quête de la liberté.

 

Le Président de la République s’incline devant la mémoire d’un grand soldat, qui par-delà les frontières et les océans, fut toujours guidé par l’amour de la France. Il adresse à sa famille et à ses proches ses condoléances attristées.

 

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