Ils sont en colère et ils le disent. Les français de l’étranger ne veulent pas être traités comme des citoyens de «seconde zone», comme l’expliquent plusieurs personnalités dans les colonnes du Figaro. Nous reproduisons leur tribune. Gavroche est aussi en colère. La Covid-19 ne doit pas devenir une fracture entre français !
Nous reproduisons ici une tribune publiée par Le Figaro, dont nous vous recommandons la lecture
La fermeture des frontières extérieures de notre pays ne devrait pas s’appliquer aux Français de l’étranger qui veulent rentrer en France. Or, tel est le cas, déplorent les cosignataires du collectif de Français de l’étranger
Après des jours d’atermoiement et d’indécision, le Gouvernement français a finalement décidé de fermer les frontières françaises, y compris pour les Français résidant à l’étranger hors de l’Union Européenne (UE). Il est désormais nécessaire de justifier d’un ou plusieurs «motifs impérieux» pour entrer en France. Ces motifs, dont une liste «indicative» a été publiée, se concentrent sur des situations particulièrement graves, comme le décès d’un parent en ligne directe ou une convocation judiciaire.
Fait inédit sous la Vème République
Ainsi, fait inédit sous la Vème République, les Français de l’étranger ne résidant pas dans l’Union Européenne se voient, de facto, interdits de rejoindre le « territoire national ».Ainsi, fait inédit sous la Vème République, les Français de l’étranger ne résidant pas dans l’Union Européenne se voient, de facto, interdits de rejoindre le «territoire national», à défaut de justifier d’un desdits motifs. En d’autres termes, depuis le 1er février, ces Français ne sont plus les bienvenus en France, dans leur propre pays, dont ils possèdent la nationalité, avec lequel la grande majorité d’entre eux continuent d’entretenir des liens forts, des liens familiaux, professionnels, et bien sûr historiques et affectifs.
L’incapacité du gouvernement
Qu’est-ce qui justifie une telle décision, alors que n’importe quel ressortissant ou résident au sein de l’union Européenne peut entrer sur le territoire national sur présentation d’un test PCR négatif de moins de 72 heures voire sans présentation de test pour les transfrontaliers?
L’incapacité du gouvernement à organiser un simple système de tests PCR à l’arrivée en France le contraint à fermer tout simplement les frontières à tous nos compatriotes établis hors de l’UE.Nous dénonçons avec force ce deux-poids, deux-mesures.
Cette stigmatisation est d’autant plus choquante que nos compatriotes résidant à l’étranger se sont toujours pliés à toutes les mesures nécessaires pour séjourner en France: tests avant le départ et à l’arrivée, quarantaine, respect du couvre-feu ou encore du confinement en vigueur.
Ces Français ne peuvent être les dommages collatéraux d’une politique gouvernementale qui a démontré son inefficacité depuis le début de la crise sanitaire. Après le fiasco des masques, le fiasco des tests et le retard inacceptable dans la campagne vaccinale française, l’incapacité du gouvernement à organiser un simple système de tests PCR à l’arrivée en France le contraint à fermer tout simplement les frontières à tous nos compatriotes établis hors de l’UE.
Supprimer le problème n’est pas le résoudre
Mais supprimer le problème n’est pas le résoudre. Aucune communication, recommandation ou stratégie n’a été déployée par le gouvernement pour la vaccination des français de l’étranger, contrairement à la campagne organisée durant la grippe H1N1 en 2009.
En fonction de leur lieu de résidence, les Français ne sont, de facto, plus égaux en droits.Ce maintien à l’écart d’une partie des Français de leur pays pose de véritables questions juridiques et constitutionnelles: en fonction de leur lieu de résidence, les Français ne sont, de facto, plus égaux en droits.
Par ailleurs, l’article 3 du Protocole n° 4 à la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales du 16 septembre 1963, dispose, de manière absolue, que «nul ne peut être privé du droit d’entrer sur le territoire de l’Etat dont il est le ressortissant».
Emmanuel Macron et le gouvernement ont donc placé la France en marge de sa propre Constitution et des traités internationaux qu’elle a ratifiés, en discriminant une partie de ses propres citoyens. Mais les 1,8 millions de Français qui vivent en dehors de l’UE sont tout aussi Français que leurs compatriotes de métropole et d’outre-mer.
Facilité de l’interdiction pure et simple
Le Gouvernement doit reconnaître cela dans ses actes plutôt que de céder à la facilité de l’interdiction pure et simple. Il s’agit simplement de reconnaître un droit fondamental: nous ne demandons en aucun cas un passe-droit sanitaire, et nous conformerons évidemment strictement aux règles imposées (présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures, et quarantaine).
Nous demandons simplement une égalité de traitement entre citoyens français,résidant dans ou en dehors de l’UE, qu’il s’agisse du retour sur le territoire national ou du fait de bénéficier des vaccins autorisés dans le cadre de la campagne vaccinale du Gouvernement.
Les cosignataires de cette tribune appartiennent à un collectif de Français de l’étranger proches de Xavier Bertrand, de délégués Les Républicains et de responsables de l’association La Manufacture: Jean-Paul Mulot, ancien Représentant des Hauts-de-France au Royaume-Uni, La Manufacture ; Matthias Baccino, coordinateur du Pôle Idées, La Manufacture ; Artus Galiay, Délégué Les Républicains Grande-Bretagne, La Manufacture ; Julien Barlan, Délégué Les Républicains New York, La Manufacture ; Mehdi Bournissa, Avocat, Emirats Arabes Unis, La Manufacture ; Philippe Chalon, Délégué consulaire Les Républicains, Londres ; Julia Galland, Zürich, Les Républicains Suisse ; Khadiatou Diallo, Londres ; Arthur Loréal, La Manufacture ; Edouard Fox, Warwick ; Gérard Pomper, Délégué Les Républicains Israël.