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ASIE – FRANCE : La romancière « asiate » Ysabelle Lacamp nous a quitté

Date de publication : 03/07/2023
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Ysabelle Lacamp

 

Ysabelle Lacamp portait l’Asie en elle. Ses romans, ses contes, tous ses livres contenaient une part d’Asie. Gavroche lui rend hommage en publiant des extraits de l’excellent portrait que lui a consacré Le Monde.

 

« Me voici donc, sang mêlé, fruit des amours de deux montagnes » : ainsi se présentait Ysabelle Lacamp, comédienne, romancière et essayiste, qui est morte à Paris, le 26 juin, à l’âge de 68 ans. Au commencement, il y a la rencontre entre un Européen cévenol et une jeune étudiante coréenne.

 

En 1950, lorsque le journaliste Max Olivier-Lacamp (1914-1983), tout juste devenu correspondant de guerre, découvre, en assistant à un culte, le timbre envoûtant d’une jeune soprano, il est bouleversé. Lui qui s’est très tôt engagé dans la Résistance (Lacamp est un de ses pseudonymes), devenant l’un des fondateurs de l’Agence France-Presse (AFP), avant d’en diriger le secteur couvrant l’« Asie moyenne », de l’Inde à la Birmanie, s’éprend de Pyong-You Hyun. Il l’épouse sitôt son divorce acté, en 1954, puis rejoint Paris, où de rédacteur en chef de l’AFP il devient reporter au Figaro. C’est là que naît Ysabelle, le 7 novembre.

 

Si la jeune fille mène des études brillantes, licenciée en chinois et en coréen de la School of Oriental and African Studies de Londres et des Langues O’ à Paris, elle se veut comédienne, apparaît dans quelques films (chez Berri, Deray, Hanin, Gatlif, Boisset) comme dans des séries télévisées, mais y occupe des emplois subalternes stéréotypés qui renvoient aux clichés de l’époque sur les belles Eurasiennes.

 

Fédérer les énergies

 

Mais, bientôt, son engagement littéraire l’affranchit de ces caricatures. Conjuguant son goût des sagas et des récits historiques, avec une rigueur qui assoit sa crédibilité, Ysabelle Lacamp enchaîne, dès Le Baiser du dragon (Lattès, 1986), les succès populaires, avec La Fille du ciel (Albin Michel, 1988), L’Eléphant bleu (Albin Michel, 1990), puis Les Paradis lointains (LGF, 1993) ou Les Nuits kimono (LGF, 1996), ces deux derniers étant coécrits avec Jean-Michel Galliand.

Bientôt, à la veine asiatique répond la célébration du terroir paternel. Après l’élection d’une bergerie sur une terre aride, « là où les vallées ne rient plus et où la terre se fait âpre », face au mont Aigoual, dans les Cévennes, c’est au manoir familial de Monoblet, près d’Anduze (Gard), qu’elle se retire pour écrire.

 

La suite sur lemonde.fr

 

Son incinération aura lieu mercredi 5 juillet à la coupole du Père Lachaise à 15h30

 

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