Gavroche a choisi d’interroger tous les candidats en lice pour la 11e circonscription des Français de l’étranger. Voici les réponses de Pierre Brochet, candidat du Rassemblement national.
Cette circonscription géographique est immense. Quelle importance accordez-vous à l’Asie du Sud-Est ?
Immense, notre 11e circonscription législative des Français de l’étranger l’est en effet puisqu’elle comprend 49 pays allant géographiquement de l’Europe de l’Est au Pacifique. Je rappelle que ce grand territoire électoral n’a pas été conçu selon son étendue mais en fonction du nombre de nos compatriotes qui y vivent.
L’Asie du Sud-Est y tient bien sûr une place importante, et celui d’un épicentre à plus d’un titre. J’y vis moi-même puisque je réside en Malaisie depuis 2015 et y exerce la profession d’avocat, comme vous avez pu le rappeler précédemment dans vos colonnes en en détaillant le parcours, ce dont je vous remercie.
De par mon métier, où les litiges sont souvent le reflet particulier des politiques que mènent plus globalement les États de la région et les répercussions que celles-ci peuvent avoir, parfois, sur l’activité et la vie de nos compatriotes qui en sont, temporairement ou durablement, les hôtes, j’ai eu l’occasion de beaucoup apprendre de nos pays d’accueil d’Asie du Sud-Est, où je voyage par ailleurs régulièrement.
Expatrié depuis plus de 30 ans, tour à tour étudiant « Erasmus », stagiaire, salarié en détachement, puis salarié en contrat local et aujourd’hui à mon compte, j’ai auparavant vécu dans différents pays d’Europe et d’Amérique avant de m’établir dans la région où j’ai fondé une famille.
Être Français de l’étranger ouvre l’esprit aux idées générales et permet aussi, conséquemment, d’avoir un autre regard sur son propre pays de par l’expérience acquise chez les autres.
En cela, je crois que l’Asie du Sud-Est nous offre beaucoup d’exemples que nous pourrions suivre, notamment en matière d’ordre et de sécurité. Ayant la France au cœur, c’est pour moi de première importance.
À Kuala Lumpur, je suis président de la représentation locale d’une grande association française reconnue d’utilité publique, ce qui me permet de contribuer effectivement à la vie locale des Français.
En quoi serez-vous engagés à défendre les Français qui vivent dans cette région, et particulièrement les Français de Thaïlande ?
J’ai le plaisir d’avoir Éric Miné à mes côtés pour cette campagne. Conseiller des Français de l’étranger pour la Thaïlande et la Birmanie depuis 2014, il connaît les sujets qui intéressent nos compatriotes qui y sont établis et je suis, pour eux, ses avis.
Les questions soulevées dans ce scrutin concernent d’ailleurs pareillement, pour la plupart d’entre elles, l’ensemble de nos concitoyens de la circonscription, voire l’ensemble des Français de l’étranger hors d’Europe : l’amélioration, parfois le maintien seulement, des services publics, l’aide financière à nos compatriotes les plus démunis, la santé et la protection sociale, le traitement fiscal auquel nous sommes soumis, le financement des études et l’enseignement de nos enfants, par exemple, cela nous concerne tous et je compte bien m’attaquer à beaucoup d’injustices dans ces domaines qui nous font trop souvent apparaître comme des citoyens de seconde zone par rapport à ceux de métropole (voire à ceux d’Europe proches de la métropole), quand ce n’est pas par rapport à des étrangers qui se sont seulement donnés la peine d’être présents sur le territoire national, parfois illégalement.
Deux de ces injustices, ce ne sont pas les seules, touchent en particulier nos compatriotes de Thaïlande et peuvent faire l’objet de propositions préalables de ma part.
Élu député, j’entends en effet réparer l’injustice fiscale qui prévaut désormais à notre encontre et dont l’inquisition des « revenus mondiaux » fut portée par Anne Genetet dans la réforme de 2019, sinistre innovation macroniste qui n’est que le marchepied de cet « impôt universel » qu’elle prétend hypocritement combattre aujourd’hui.
Défenseur des libertés publiques, je m’opposerai à cette dérive spoliatrice et totalitaire.
Élu député, j’entends en terminer avec la casse du service public de protection sociale pour nos compatriotes établis hors de France. Mme Genetet, toujours elle, est en effet à l’origine du démantèlement du rôle social traditionnel de la Caisse des Français de l’étranger, fruit de l’idéologie fédéraliste de l’Union européenne qu’elle partage, la fâcheuse doctrine de la « concurrence libre et non faussée », destructrice du bien commun des nations.
Pour la CFE, je m’engage donc à proposer au gouvernement d’Union nationale qui, je l’espère, sera issu de la nouvelle majorité sortie le 7 juillet des urnes :
– soit le rétablissement de la Caisse des Français de l’étranger dans sa mission d’origine qui était d’être le prolongement de la sécurité sociale hors de France et hors d’Europe ;
– soit l’intégration de celle-ci au régime général de la sécurité sociale selon des conditions qui seront étudiées ultérieurement.
Dans quel groupe siégerez-vous à l’Assemblée nationale, si vous êtes élu ? Et quelles seront vos priorités de député ?
Si je suis élu, je siégerai dans le groupe de mon parti, le Rassemblement National.
Ma priorité sera d’accompagner l’œuvre de redressement du gouvernement qui sera issu de la nouvelle majorité que j’appelle de mes vœux et pour laquelle je sollicite les suffrages des électeurs de notre 11e circonscription des Français de l’étranger.
Quels seront les moments marquants de votre campagne dans les trois semaines à venir ?
Vous l’avez constaté, la campagne a été très rapide. La consultation électronique se termine aujourd’hui et le vote à l’urne aura lieu ce dimanche.
Le moment marquant de cette campagne de premier tour sera, je l’espère, l’annonce, dimanche soir, de ma sélection pour le second.
Merci de m’avoir permis de me présenter à vos lecteurs.
Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.
Je ne comprend pas, expliquer moi pourquoi pas de bulletins le 30 juin monsieur Pierre Brochet 11 circonscription. C’est normal drôle de démocratie
La dé-diabolisation du RN n’est-elle pas autre chose qu’une supercherie ? Son anti-sémitisme originel constitutif aurait fait l’objet d’un aggiornamento et il l’aurait légué à LFI. Ce dernier ne s’en cache pas mais affublé du terme respectable d’antisionisme. En 1970, le philosophe V. Jankelevitch voyait dans l’antisionisme la “permission d’être antisémite”. Les propos de sa passionaria, Rima Hassan, sont pourtant clairs. Au cas ou l’on aurait pas compris, elle illustre ses propos en exhibant une carte de “la Palestine “du fleuve à la mer”. Israël, “monstruosité” a été rayée de la carte. Le Hamas ayant lancé, en libérateur, ses combats inauguraux contre son existence.
Le FN a toujours été pro-arabe, une position subliminalement antisémite derrière un paravent antisioniste. Le RN a t-il abandonné cette position ? Nous constatons qu’il affiche un pro-sionisme, une défense inconditionnelle d’Israël, mais qui l’exonère d’affirmer un anti anti-sémitisme. Le RN à défaut de défendre les juifs de France victimes d’anti-sémitisme, les défend mais à condition qu’ils soient en Israël.
Le RN ne cache nullement ses tropismes poutiniens dont nombre de ses membres sont de fervents poutinolâtres stipendiés. Nul n’ignore que le régime de Moscou est en lien direct avec celui de Téhéran dont l’objectif premier est la destruction d’Israël directement ou par proxi.
Conclusion : Le RN adore Israël pour autant qu’il combatte les arabes et que les juifs soient la bas et pas ici.
Vous sollicitez es suffrages des Français de la 11ème circonscription, 3 questions :
1- Dites nous de quels Français vous sollicitez le suffrage. Ceux d’entre eux, conjoints ou non ont pu acquérir le nationalité française. Ils peuvent donc avoir deux nationalités. Puisque votre parti, RN, est opposé à la double nationalité, laquelle sollicitez vous pour vous élire ?
2- Quelle sera votre position, si vous êtes élu, face à un projet ou une proposition de suppression de droit du sol du droit français de la nationalité ?
3- Ferez vous des risettes à Poutine en appuyant toute initiative législative visant à retarder, réduire ou supprimer toute aide militaire à l’Ukraine ?
Vos réponses permettront d’éclairer vos propos qui sont d’ailleurs les mêmes que ceux des autres candidats, des copiés-collés, et seront décisifs avant de lâcher notre bulletin de vote dans l’urne.
Nous attendons vos réponses que nous espérons précises comme il se doit venant d’un avocat.
Pourquoi ne parlez-vous pas de votre projet de loi discriminatoire pour les binationaux ?
Les Français de l’étranger, parents de binationaux, s’inquiètent au sujet du projet de loi du RN qui, si elle est adoptée, limitera les droits de leurs enfants.
(Vous pouvez vérifier. Il s’agit de : “Proposition de loi constitutionnelle de Mme Marine Le Pen et plusieurs de ses collègues Citoyenneté-Identité-Immigration, n°2120, déposée le jeudi 25 janvier 2024”)
Si le RN parvenait à faire passer cette loi, les binationaux seront écartés de certaines fonctions publiques.
Il y a encore deux ans le programme du RN comprenait l’interdiction de la double nationalité et leur vice-président, Sébastien Chenu, en défendait encore la suppression il y a quelques jours. Avec l’extrême droite au pouvoir, il faudra peut-être un jour choisir entre la nationalité de son père ou de sa mère, entre un héritage ou un autre, entre la bourse scolaire française ou le visa étranger… Pour le RN les binationaux ne seront jamais des Français à part entière.
Les binationaux sont avant tout des étrangers ayant bénéficié du droit du sol. Le RN veut donner la priorité aux français de souche. Donc ces binationaux passeront après, je ne vois pas le problème c’est logique.
Réponse à Nico : Vous ne voyez pas le problème c’est certain, mais cela veut-il dire qu’il n’y en a pas ?
Non, loin de là. Tous les Français de l’étranger qui ont des enfants binationaux ne le sont pas devenus grâce au droit du sol ! Ils sont français donc leurs enfants sont français ! Par exemple si le père est français ses enfants sont reconnus automatiquement comme français par l’ambassade et de même pour la mère étrangère qui obtient les documents de son pays (même si certains pays ne reconnaissent pas la double nationalité). Ces enfants sont “de souche”, si ça signifie quelque chose, mais de 2 “souches” différentes. Si pour vous un enfant de mère ou de père français cesserait d’être de “souche” si son autre parent était d’une autre nationalité, je ne vous conseille pas de faire un test ADN ou vous vous sentirez probablement obligé de vous jeter à la mer. Je rappelle aussi que toutes vos “souches” ont une racine commune : l’espèce humaine.