Le quotidien conservateur français, propriété du groupe Dassault (qui vient de vendre des avions Rafale à l’Indonésie) détaille dans cet article la réunion des ministres européens sur l’Asie-Pacifique organisée à Pars ce mardi 22 février.
Lire l’intégralité de l’article de Nicolas Barotte ici.
Entre la crise ukrainienne et les revers de l’armée française au Sahel, le sommet sur l’Indo-Pacifique passera au second plan de l’agenda diplomatique. La France n’y risque rien. Près de six mois après le camouflet australien de l’alliance Aukus, l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis évinçant Paris d’un contrat majeur, la réunion organisée ce mardi, à Paris, dans le cadre de la présidence française de l’UE, aura cependant des airs de séance de rattrapage. Elle est aussi inédite dans son format. «C’est une première», insiste-t-on au ministère des Affaires étrangères.
La France compte réaffirmer sa volonté de peser dans cette région du monde qui représente trois cinquièmes de la population mondiale et 60% de la richesse mondiale. Grâce notamment à ses territoires d’outre-mer, elle y compte quelque 2 millions de ressortissants. C’est là, à l’ombre de la Chine, que se joueront les rapports de force et les crises des décennies à venir.
Au sein de l’UE, la France a été la première à porter une stratégie indo-pacifique, avant d’être suivie plus ou moins mollement. Si Paris insiste sur les enjeux de sécurité dans cette région, Bruxelles est davantage soucieuse de soft power et de consensus. «Si l’Europe doit avoir un rôle géopolitique à jouer, elle doit développer ses relations avec cette région», dit-on au ministère des Affaires étrangères.
Une trentaine d’États côtiers de l’Indo-Pacifique ainsi que les 27 Européens seront présents pour cette réunion présidée par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et le haut représentant pour les Affaires étrangères de l’UE, Josep Borrell. Ni les États-Unis, ni le Royaume-Uni n’assisteront aux échanges, pas plus que la Chine…..(…)
Dans un rapport publié en septembre, l’Institut australien de politique stratégique (Aspi) met en garde contre la politique de «coercition économique» menée par Pékin sur les États «vulnérables» dans la région Indo-Pacifique. Les tensions militaires sont aussi récurrentes aux abords de la mer de Chine méridionale et de ses détroits stratégiques.
“Ni les EU, ni le RU ni la Chine ne participeront” … plutôt n’ont pas été invités. La Chine ne reconnait pas l’Indo-Pacifique qui inclut l’Inde, rivale au coeur du dispositif … Seule l’Asie-Pacifique existe pour elle. La France, actuellement présidente de l’UE veut faire partie des acteurs régionaux en mettant en avant une histoire coloniale alors que lorsque le RU veut réactiver le commonwealth, cela suscite les plus vives critiques. La France insiste fortement sur la dimension militaire du projet alors que les autres pays (notamment l’Allemagne) ont une approche d’abord économique et que l’armée est conçue comme essentiellement défensive. L’orientation française alignée sur les USA vise, pour la Chine, a établir un “OTAN asiatique” avec le Japon, l’Australie et l’Inde et demain la Corée du Sud. La position française, dans cet ensemble en construction, est, l’épisode australien l’a montré, sans parler des échecs dans la médiation avec la Russie, considérée comme puissance secondaire, voire négligeable n’en déplaise au Président actuel de l’UE qui essaie de faire feu de tout bois à des fins électorales internes.
Cette initiative visant à contourner la Chine, n’est -elle pas le meilleur moyen de consolider l’alliance Moscou-Pékin et de rediviser le monde en deux blocs ennemis. Mais n’est-il pas déjà trop tard ?