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ASIE – GÉOPOLITIQUE : Comment restaurer la confiance dans le multilatéralisme ?

Date de publication : 30/03/2025
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Nations Unis

 

Le 26 mars 2025, le Secrétaire général des Nations Unies a fait une déclaration lors d’une réunion informelle de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU), dans laquelle il a notamment mis en garde les 193 États membres  sur la situation mondiale actuelle : « Nous sommes confrontés à une longue liste de défis. Les conflits et les catastrophes climatiques s’intensifient. Les Objectifs de développement durable sont loin d’être atteints, tout comme le financement nécessaire à leur réalisation. Les divisions géopolitiques et la méfiance entravent toute action efficace, certains remettant activement en question la valeur de la coopération internationale et du système multilatéral lui-même. Mais soyons très clairs : c’est précisément en raison de ces divisions et de ces méfiances que le Pacte pour l’Avenir et les deux documents parallèles sont plus importants que jamais.  Et plus l’obstacle sera grand, plus grande sera ma détermination à faire avancer les choses conformément à la volonté exprimée par les États membres lors du Sommet de l’Avenir. ». Possible ?

 

Une chronique de Ioan Voicu, ancien ambassadeur de Roumanie en Thaïlande

 

Le Pacte pour l’Avenir et ses annexes est un document de consensus de 42 pages, adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies et daté du 20 septembre 2024. De manière réaliste, ce document programmatique, fruit de longs efforts de rédaction et de négociation, ne semble pas avoir l’impact escompté sur la vie internationale actuelle.

 

L’année 2025 a débuté comme une année marquée par des conflits, des tensions, des vulnérabilités, des perplexités et des discontinuités visibles aux niveaux régional et planétaire. L’absence de confiance affecte le dialogue et la coopération, rendant l’avenir hautement imprévisible. Les méfiances, aux conséquences souvent dramatiques, sont de plus en plus évidentes dans les relations bilatérales et multilatérales. Ce phénomène risque de perdurer malgré les messages pacifiques contenus dans le Pacte pour l’Avenir, qui contient 13 références explicites à la valeur de la confiance.

 

Explorer une valeur fondamentale

 

La première référence à la confiance apparaît dans le Pacte pour l’Avenir dans un contexte d’actualité : « Nos défis sont profondément interconnectés et dépassent de loin les capacités d’un seul État.Ils ne peuvent être relevés que collectivement, par une coopération internationale forte et soutenue, guidée par la confiance et la solidarité au bénéfice de tous et exploitant le potentiel de ceux qui peuvent contribuer, tous secteurs et générations confondus. »

 

En outre, l’Assemblée générale des Nations Unies demande, dans le document susmentionné, des mesures visant à « prévenir un fossé durable en matière de développement, l’aggravation des inégalités au sein des pays et entre eux, ainsi qu’une nouvelle érosion de la confiance dans les relations internationales et le système multilatéral ».

 

Plus précisément, l’Action 6 du Pacte stipule clairement : « Nous investirons dans les ressources humaines pour mettre fin à la pauvreté et renforcer la confiance et la cohésion sociale. » Plus loin, l’Action 28 demande aux États membres de « favoriser et promouvoir un environnement ouvert, équitable et inclusif pour le développement et la coopération scientifiques et technologiques à l’échelle mondiale, notamment en renforçant activement la confiance dans la science et la collaboration mondiale en matière d’innovation. »

 

Les autres demandes sont tournées vers l’avenir : « Nous devons renouveler la confiance dans les institutions mondiales en les rendant plus représentatives du monde d’aujourd’hui, plus réactives et plus efficaces pour honorer les engagements que nous avons pris les uns envers les autres et envers nos peuples.» De plus, les auteurs du Pacte « s’engagent à rendre le système multilatéral, avec les Nations Unies en son centre, plus efficace et capable de tenir nos promesses, grâce à des mécanismes renforcés de responsabilisation, de transparence et de mise en œuvre, afin de garantir le respect de nos engagements et de rétablir la confiance dans les institutions mondiales.»

 

Le domaine des technologies de l’information n’est pas ignoré. Au contraire. Il est souligné que « des systèmes numériques transparents, sûrs et sécurisés, ainsi que des garanties centrées sur l’utilisateur, peuvent favoriser la confiance du public et l’utilisation des services numériques. » Le Pacte développe ce domaine en affirmant que « la promotion de l’inclusion numérique nécessite un environnement favorable, prévisible et transparent, englobant des cadres politiques, juridiques et réglementaires qui soutiennent l’innovation, protègent les droits des consommateurs, favorisent les talents et les compétences numériques, favorisent une concurrence loyale et l’entrepreneuriat numérique, et renforcent la confiance des consommateurs dans l’économie numérique. »

 

Une section entière du Pacte est intitulée « Confiance et sécurité numériques ». Un engagement particulier est formulé à cet égard : « Nous identifierons des mécanismes innovants, interopérables et inclusifs pour permettre la circulation des données en toute confiance au sein des pays et entre eux.»

 

Des délais sont suggérés : « Nous nous engageons d’ici 2030 à faire progresser les consultations entre toutes les parties prenantes concernées afin de mieux comprendre les points communs, les complémentarités, les convergences et les divergences entre les approches réglementaires sur la manière de faciliter les flux de données transfrontaliers en toute confiance, afin de développer des connaissances et des bonnes pratiques accessibles au public.»

 

Enfin, la communauté internationale est assurée qu’« un système multilatéral inclusif, transparent et efficace est essentiel pour renforcer la solidarité et la coopération internationales, rétablir la confiance et créer un monde sûr, juste et durable, où la dignité humaine est garantie. »

 

Conclusion

 

Pourquoi rappeler cette litanie sur la confiance est-il si pertinent en mars 2025 ?

 

Un célèbre proverbe chinois dit : « Sans confiance, on ne peut tenir ; trahir la confiance, c’est échouer. » Ce proverbe souligne clairement que la confiance est non seulement essentielle à la stabilité, mais aussi que la trahir conduit inévitablement à l’échec. Il renforce l’idée que l’honnêteté et la fiabilité sont les fondements de la réussite personnelle et sociétale. Cela est valable tant en diplomatie bilatérale que multilatérale.

 

C’est pour des raisons convaincantes que les Nations Unies ont essayé et essaient encore de cultiver ce que l’on appelle officiellement les « mesures de confiance ». Cette pratique doit être poursuivie avec assiduité. Mais la question incontournable est : existe-t-il une volonté politique suffisante pour concrétiser pleinement l’impératif de faire d’une confiance authentique une réalité permanente dans les relations internationales ?

 

Toute réponse trop optimiste à une telle question serait irréaliste aujourd’hui. Un espoir modéré que la sagesse humaine finisse par l’emporter sur cette question est l’idée modeste qui peut encore être nourrie.

 

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