Une chronique de Ioan Voicu, ancien Ambassadeur de Roumanie en Thaïlande.
L’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) a décidé par consensus le 8 septembre 2022 de convoquer le Sommet de l’avenir qui se tiendra les 22 et 23 septembre 2024, à New York, précédé d’une réunion ministérielle préparatoire qui se tiendra le 18 septembre 2023. Le thème du Sommet sera « Sommet de l’avenir : des solutions multilatérales pour un avenir meilleur ».
Il est déjà convenu que le Sommet de l’avenir aura un rôle important à jouer pour réaffirmer la Charte des Nations Unies, revigorer le multilatéralisme, stimuler la mise en œuvre des engagements existants, décider de solutions concrètes aux défis et restaurer la confiance entre les États Membres.
Comme demandé par les États membres, le Secrétaire général des Nations Unies fournira aux États membres des « recommandations concises et axées sur l’action » par la publication d’une série de notes d’orientation au cours du premier semestre 2023. Les notes d’orientation fourniront plus de détails sur les propositions qui peuvent être envisagées par les États membres lorsqu’ils débattent de la portée du Sommet de l’avenir.
Consultations informelles
Le Président de l’AGNU a nommé la Namibie et l’Allemagne comme co-facilitateurs afin de faciliter des consultations intergouvernementales ouvertes, transparentes et inclusives sur le processus préparatoire du Sommet. Ce processus consistera en : (a) Des consultations pour déterminer la portée du Sommet, les sujets et l’organisation des dialogues interactifs et le processus de négociations pour conclure le document final ; (b) Négociations pour conclure le document final avec suffisamment de temps pour les sessions de négociation.
Agissant dans cet esprit, la Namibie et l’Allemagne ont diffusé une note conceptuelle pour des consultations informelles sur la portée et les éléments du Sommet de l’avenir. Cette note devrait contribuer à l’élaboration d’un document final orienté vers l’action intitulé « Un Pacte pour l’avenir », convenu à l’avance par consensus dans le cadre de négociations intergouvernementales.
La note des deux facilitateurs aidera à orienter les discussions et les consultations pertinentes, car elle contient certains critères de base pour soutenir l’examen réel du type d’éléments qui aideraient à définir la portée éventuelle du Sommet de l’avenir.
Ces critères sont :
• Redynamiser le système multilatéral et renforcer la gouvernance mondiale pour répondre aux défis actuels et futurs, conformément à la Charte des Nations Unies et au droit international ;
• Identifier et combler les lacunes dans la gouvernance mondiale, en particulier celles qui sont apparues comme des obstacles à la réalisation de l’Agenda 2030 ;
• Stimuler la mise en œuvre des engagements de l’ONU75 qui ne sont pas suffisamment pris en compte par les processus intergouvernementaux existants (y compris ceux liés à la mise en œuvre intégrale de l’Agenda 2030).
Position du Groupe des 77 et de la Chine
En juin 2023, le Groupe des 77 et la Chine (134 pays) ont tenu des réunions consacrées à la préparation du Sommet de l’avenir. Il convient de rappeler que tous les États membres de l’ASEAN sont représentés dans ce Groupe.
Le Groupe est prêt à œuvrer collectivement à une approche équilibrée et globale pour relever les défis et saisir les opportunités de l’avenir, avec une vision et des aspirations communes de la communauté internationale face à l’avenir.
À son avis, il est également très important de convenir de la réaffirmation du renforcement du multilatéralisme, de la solidarité mondiale et de la coopération internationale, comme le moyen le plus efficace d’atteindre des objectifs communs pour répondre aux défis posés par les réalités socio-économiques actuelles.
Le Groupe estime nécessaire de refléter dans « Un Pacte pour l’avenir » la reconnaissance de la nature multidimensionnelle du développement et la nécessité de relever les défis interdépendants, tels que l’éradication de la pauvreté et de la faim, l’inclusion sociale, les flux financiers illicites et la croissance économique dans un manière équilibrée et intégrée. Il est également très important de réaffirmer l’Agenda 2030 pour le développement durable, comme l’un des éléments clés du Sommet de l’avenir.
Dans le même contexte, le Groupe est favorable à l’inclusion dans le Pacte d’un appel à l’amélioration des moyens de mise en œuvre, notamment en termes de mobilisation de ressources financières adéquates, prévisibles et durables, d’amélioration du développement et du transfert de technologies, de renforcement des capacités et de renforcement des partenariats pour le développement.
Conclusion
Dans une période où le monde est confronté à une crise évidente et dangereuse du multilatéralisme, la préparation du Sommet de l’avenir de 2024 est une évolution diplomatique hautement significative.
L’AGNU a déjà encouragé les États membres et les membres des agences spécialisées des Nations Unies à se faire représenter au Sommet au niveau des chefs d’État ou de gouvernement, ou au plus haut niveau possible. Elle avait invité des entités ayant reçu une invitation permanente en tant qu’observateurs aux travaux de l’AGNU pour participer au Sommet. Les représentants des organisations non gouvernementales dotées du statut consultatif auprès du Conseil économique et social sont également invités à participer au Sommet, conformément aux règles et procédures pertinentes de l’AGNU.
Entre-temps, la réunion ministérielle préparatoire qui se tiendra le 18 septembre 2023 jouera un rôle important dans la finalisation des aspects de fond et de procédure du Sommet de l’avenir de 2024, qui devrait marquer une date cardinale dans l’histoire de la diplomatie multilatérale.
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