La Chine accueille depuis lundi les représentants de quelque 130 pays, pour l’imminent forum des Nouvelles routes de la soie, où est attendu Vladimir Poutine mercredi, un événement diplomatique majeur pour Pékin, éclipsé toutefois par la guerre Israël-Hamas.
Les Nouvelles routes de la soie, ou initiative « La ceinture et la route » selon son appellation officielle, sont un ambitieux projet lancé il y a dix ans sous l’impulsion du président chinois, Xi Jinping.
Il vise à améliorer le développement et les liaisons commerciales entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique grâce au financement de la construction de ports, de voies ferrées, d’aéroports ou de parcs industriels au moyen des milliards de dollars de prêts chinois.
Ces infrastructures doivent également permettre à la Chine d’accéder à davantage de marchés et ouvrir de nouveaux débouchés à ses entreprises.
Le président russe, Vladimir Poutine, rencontrera, lui, Xi Jinping mercredi en marge du forum, a annoncé lundi le Kremlin, affirmant que les deux dirigeants « discuteront de manière amicale et franche » des « problèmes urgents de la coopération pratique bilatérale et de l’ordre du jour international ».
Selon son conseiller diplomatique Iouri Ouchakov, il n’est « pas exclu » que les deux chefs d’État s’entretiennent seuls, « en tête-à-tête », en plus d’échanges en « format élargi » et « en petit comité ».
Vladimir Poutine, qui voyagera à Pékin aux côtés de plusieurs grands patrons russes, doit également prononcer un discours à l’occasion du forum. Il a rencontré le premier ministre Thailandais Sretha Thavisin.
Dans une interview accordée à la télévision chinoise, M. Poutine a estimé que les Nouvelles routes de la soie étaient un projet « mutuellement bénéfique » pour la Chine et son pays.
« Le président Poutine a relevé qu’un monde multipolaire est en train de prendre forme et que les concepts et initiatives mis en avant par le président Xi Jinping sont très pertinents et importants », a souligné la chaîne chinoise anglophone CGTN.
« Sans limites »
La Chine et la Russie, deux pays voisins, partagent une volonté commune de contrer ce qu’ils présentent comme l’hégémonie américaine et se sont rapprochées depuis l’intervention russe en Ukraine.
Depuis le déplacement du numéro un chinois au Kremlin en mars dernier et face à l’isolement accru de la Russie, Moscou et Pékin prônent un renforcement de leur coopération économique et militaire dans le cadre d’une amitié officiellement qualifiée de « sans limites ».
La visite de Vladimir Poutine en Chine est son premier déplacement dans l’une des grandes puissances mondiales depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, que Pékin n’a pas condamnée.
Plusieurs dirigeants étrangers sont arrivés à Pékin en amont du forum, dont le premier ministre hongrois, Viktor Orbán, le président du Chili, Gabriel Boric, celui du Kenya, William Ruto, et le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, selon l’agence officielle Chine nouvelle.
Ce rendez-vous diplomatique de Pékin intervient au moment où Israël se prépare à une offensive à Gaza contre le Hamas palestinien, qui fait craindre un embrasement de toute la région.
La diplomatie chinoise, qui a facilité plus tôt cette année le spectaculaire rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite, dit régulièrement vouloir apporter sa contribution au processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2014.
« Un soutien »
« Le fait pour un chef d’État d’être présent au sommet [des Nouvelles routes de la soie] est presque un soutien aux positions chinoises sur les questions mondiales », estime la chercheuse Niva Yau, du groupe de réflexion américain Atlantic Council.
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