Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, se rendra en Corée du Sud le 6 janvier, en pleine crise politique dans ce pays, proche allié des États-Unis en Asie, ont annoncé Séoul et Washington.
Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une tournée, probablement sa dernière, qui le conduira également en France et au Japon, selon un communiqué du département d’État américain.
L’homologue sud-coréen de M. Blinken, Cho Tae-yul, l’accueillera pour discuter « de l’alliance entre la Corée du Sud et les États-Unis, de la coopération entre la Corée du Sud, les États-Unis et le Japon, des questions liées à la Corée du Nord ainsi que des défis régionaux et mondiaux », a indiqué vendredi le ministère sud-coréen des Affaires étrangères dans un communiqué.
La visite de M. Blinken est destinée à « réaffirmer l’alliance inébranlable » entre les deux pays et à discuter des moyens de « renforcer les efforts clés visant à promouvoir une région Indo-Pacifique libre, ouverte et prospère », a indiqué vendredi le département d’État américain.
La Corée du Sud, allié crucial de Washington dans la région, traverse un chaos politique depuis que le président Yoon Suk Yeol a tenté d’imposer la loi martiale le 3 décembre.
Les députés ont destitué ce dernier, puis l’ont suspendu, tout en prenant la même mesure contre le Premier ministre par intérim et en transférant les fonctions présidentielles au ministre des Finances, Choi Sang-mok.
M. Yoon est également sous le coup d’une enquête pour « rébellion », un crime passible de la peine de mort, et la visite d’Antony Blinken coïncidera avec l’expiration du mandat d’arrêt émis par la justice pour le forcer à répondre aux questions des enquêteurs.
Ces derniers ont tenté de venir l’arrêter dans la résidence présidentielle vendredi mais ont dû faire marche arrière après plusieurs heures de confrontation avec la garde rapprochée du président déchu.
Son coup de force début décembre avait pris par surprise les Etats-Unis. Le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, avait indiqué que le gouvernement américain avait appris la nouvelle à la télévision. Selon lui, ces événements inattendus ont suscité « une profonde inquiétude » à Washington, qui a dit espérer une issue respectant « l’État de droit ».
Après la Corée du Sud, M. Blinken se rendra au Japon, où il « abordera les formidables progrès » réalisés dans le partenariat stratégique entre les deux pays, a précisé le département d’État américain.
Cette visite a été annoncée le jour où le président Joe Biden a décidé de bloquer le rachat du fleuron américain de l’acier U.S. Steel par le géant japonais Nippon Steel, un dossier qui agite les sphères économiques et politiques des deux pays.
M. Blinken se rendra ensuite mercredi en France, où il devrait discuter de la guerre en Ukraine et des crises au Moyen-Orient, selon le communiqué du département d’État.
Au cours de son mandat, le président Joe Biden a cherché à renforcer les partenariats stratégiques des Etats-Unis, mais il passera la main le 20 janvier à Donald Trump, dont le retour au pouvoir inquiète les alliés.
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