C’est un verdict historique qui pourrait avoir un impact dans d’autres pays d’Asie à majorité musulmane. La Cour suprême du Pakistan a déclaré, suite à un jugement le 23 août, que prêcher le christianisme n’était pas un crime dans la République islamique. La plus haute juridiction du pays s’est montrée préoccupée par le sort des personnes accusées de blasphème, conseillant au gouvernement de traiter les affaires de blasphème avec la plus grande prudence et de veiller à ce que la dignité civile, l’État de droit et la liberté d’expression ne soient pas compromis. La violence contre les blasphémateurs présumés s’est accrue, deux personnes ayant été battues à mort cette année par la foule.
Le 23 août, deux juges Qazi Faez Isa et Syed Mansoor Ali Shah, ont accordé la liberté sous caution à Salamat Mansha Masih, un employé chrétien d’une société de gestion et collecte de déchets.
Masih est emprisonné depuis le 4 janvier 2021, accusé par quatre étudiants musulmans de Model Town Park, à Lahore, d’avoir commis un blasphème en prêchant le christianisme. Les plaignants qualifient les prédications de Masih de sacrilèges. Cependant, la Cour suprême a déclaré que prêcher le christianisme n’est pas un crime car c’est un droit fondamental de toute personne de professer, pratiquer et propager sa religion.
Les deux juges ont ordonné que leur décision soit partagée avec tous les tribunaux de première instance et de grande instance afin que des personnes innocentes ne soient pas inculpées à tort d’une infraction aussi grave que le blasphème.
Selon le Center for Social Justice, basé à Lahore, au moins 1 967 personnes ont été accusées en vertu des lois sur le blasphème entre 1987 et le 14 juillet 2022.