Le pape François est arrivé à Jakarta, lundi 2 septembre, pour entamer son 45e voyage apostolique à l’étranger, couvrant l’Asie et l’Océanie. Ce déplacement, le plus long de son pontificat, le mènera ensuite en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Timor oriental et à Singapour.
Le Saint-Père passera trois nuits à Jakarta avant de poursuivre son périple. À chaque étape, il sera accueilli par les cardinaux locaux, dont trois ont été nommés par lui-même, devenant ainsi les premiers cardinaux de leur pays.
L’Indonésie, la nation musulmane la plus peuplée du monde, compte environ 17 000 îles et une incroyable diversité de cultures et de langues. Avant le pape François, seuls deux papes avaient visité le pays : saint Paul VI en 1970 et saint Jean-Paul II en 1989.
Cette visite en Asie du Sud-Est était attendue avec impatience par le pape François avant la pandémie. L’Indonésie, souvent considérée comme un modèle de tolérance et de coexistence, semble être un cadre idéal pour poursuivre les thèmes de fraternité humaine et de dialogue interreligieux, chers au Saint-Père et abordés dans son encyclique Fratelli tutti.
Bien que les catholiques ne représentent que 3 % de la population indonésienne, soit environ 8 millions de personnes, ils vivent en harmonie avec les autres religions. Le pape François tiendra une réunion interreligieuse à la mosquée Istiqlal et célébrera une messe pour les catholiques du pays.
Le cardinal Ignatius Suharyo Hardjoatmodjo de Jakarta a noté dans une interview que, contrairement à d’autres pays musulmans, les mariages interconfessionnels sont courants en Indonésie. De nombreux prêtres proviennent de familles où l’un des parents est musulman ou bouddhiste, renforçant ainsi le dialogue interreligieux.
Le thème de cette visite, « Foi, Fraternité, Compassion », souligne l’importance de ces valeurs dans un pays aussi diversifié que l’Indonésie.
Le cardinal Charles Maung Bo, président de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie (FABC), a exprimé l’importance de cette visite pour les fidèles d’Asie, qui considèrent parfois le pape comme une figure lointaine. Le pape François apportera un message d’espoir à une région qui souffre d’oppression politique, de pauvreté, de dévastation climatique et de persécution religieuse.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, où environ un tiers de la population est catholique, le pape François suivra les traces de saint Jean-Paul II, qui s’y est rendu il y a 40 ans. Le pape exprimera sa solidarité avec les habitants touchés par les catastrophes naturelles, exacerbées par la crise climatique, notamment après le séisme de magnitude 6,9 du 25 mars 2024.
Le programme comprend une messe papale dans la capitale Port Moresby, ainsi qu’une rencontre avec des enfants issus de quartiers défavorisés. Le pape se rendra également à Vanimo, une ville côtière, pour rencontrer les missionnaires et les fidèles locaux.
La prochaine étape du voyage sera le Timor oriental, la nation la plus catholique d’Asie, où plus de 96 % de la population est catholique. Le pape Jean-Paul II y avait visité en 1989, alors que le pays était encore sous occupation indonésienne.
Avec pour devise « Que la foi soit votre culture », le pape François célébrera une messe, rendra visite à des enfants handicapés et rencontrera ses collègues jésuites. Le cardinal Virgilio do Carmo da Silva de Dili, premier cardinal du pays nommé par le pape François en 2022, a souligné les défis auxquels sont confrontés les jeunes du pays, notamment la pauvreté et le chômage.
Enfin, le pape François se rendra à Singapour, un centre international des affaires, où il participera à une rencontre interreligieuse avec des jeunes du Catholic Junior College et célébrera une messe. Singapour avait déjà accueilli saint Jean-Paul II en 1986, et le pays compte aujourd’hui environ 395 000 catholiques, soit 6 % de la population.
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