Selon un rapport de Standard & Poor’s publié le 10 juillet, l’incertitude des échanges pèse en Asie-Pacifique. L’incertitude commerciale pèsera sur la croissance et les investissements en Asie-Pacifique, et ce, malgré une situation financière, relativement favorable affirme la dernière évaluation de S&P Global Ratings.
En dépit de ce qui semble être une trêve dans le différend commercial et technologique entre les États-Unis et la Chine, l’agence de notation internationale Standard and Poors s’inquiète et commence à tirer le signal d’alarme.
Selon ses analystes, l’incertitude politique s’est accrue depuis le début de 2019, époque où un accord semblait possible. Les investissements, plutôt que les exportations, ont été la principale victime de cette guerre commerciale.
La croissance des dépenses en capital a ralenti dans la région Asie-Pacifique et est désormais négative, notamment dans les économies de la région qui sont le plus axées sur le commerce.
« Nous pensons depuis longtemps que les tensions commerciales auront un impact limité à court terme, mais des effets potentiellement plus importants que prévu à long terme » explique Shaun Roache, économiste en chef de S & P Global Ratings pour la région Asie-Pacifique.
« Cela signifie que nous sommes moins inquiets d’éventuelles modifications des tarifs douaniers bilatéraux que des perturbations causées par les restrictions à l’investissement et à l’exportation. »
Pas d’accord commercial en vue
Dans l’ensemble, il semble difficile de parvenir à un accord commercial global qui réduirait l’incertitude qui règne dans les relations économiques bilatérales.
Des problèmes épineux demeurent concernant les accès aux différents marchés, la protection de la propriété intellectuelle ou le mécanisme de suivi des accords.
Des conditions financières plus favorables compensent en partie l’incertitude liée à la politique commerciale. Les rendements obligataires en Asie-Pacifique ont diminué et plusieurs banques centrales ont réduit les taux directeurs.
S & P Global Ratings ramène les prévisions de croissance pour la région à 5,1% en 2019 et 2020, contre 5,2% précédemment, en raison du ralentissement causé par les tensions commerciales.
Une politique monétaire plus accommodante et une baisse des taux, en raison notamment des faibles pressions inflationnistes, compensera en partie le ralentissement du commerce, mais ne suffira pas à ce que la croissance atteigne les 5,4% enregistrés en 2018.
Pour en savoir plus (en anglais): www.spratings.com
Patrice Montagu-Williams
