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Asita, un éco-resort de rêve à Amphawa

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 19/09/2013
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Ce rêve, c’est d’abord celui d’Asita Vimolchaichit qui, forte de sa longue expérience dans l’hôtellerie internationale et de ses convictions environnementales, a réussi à concilier des exigences qui pourraient passer pour opposées en Thaïlande, pays encore peu sensibilisé aux enjeux et aux démarches du développement durable : la qualité de l’accueil et de l’hébergement bien sûr, mais aussi l’insertion la plus harmonieuse possible du resort dans son environnement, au sens large du terme.

 

Et cette harmonie ici n’est pas un vain mot ; elle tient à la conjonction de deux lignes directrices qu’on pourrait résumer ainsi : impact écologique minimal, développement local maximal. Pour la première, l’effort ne se résume pas à intégrer au mieux les bungalows dans le paysage à la fois forestier et aquatique de cette vaste clairière située à quelques dizaines de minutes d’Amphawa – encore que cette intégration paysagère soit très réussie, grâce à l’usage de matériaux et de formes architecturales traditionnels –, il va beaucoup plus loin : récupération de l’eau de pluie, utilisation d’ampoules à basse consommation dans tous les bungalows, tri et recyclage systématique des déchets, méfiance raisonnée envers les produits chimiques nocifs – à l’Asita Resort, on préfère poncer plus souvent les meubles d’extérieur en bois brut plutôt que de les imbiber de vernis et autres conservateurs ! cela suppose une équipe nombreuse et bien formée, et c’est là qu’on touche à la seconde dimension, plus sociale, du projet d’Asita : tous les membres de son personnel sont recrutés localement et sensibilisés par ses soins aux pratiques respectueuses de l’environnement ; dans le même ordre d’idée, les fruits – que ce soit ceux de la terre ou ceux de l’eau – lorsqu’ils ne sont pas issus directement du potager ou de l’élevage du resort, sont achetés à des producteurs et pêcheurs locaux, leur offrant ainsi un débouché de proximité pour leurs produits.

 

Et le client dans tout ça ? Eh bien lui aussi peut avoir l’impression de vivre un rêve. Tout d’abord parce que l’environnement, où l’élément aquatique est omniprésent, invite à la contemplation de ce milieu étrange, à la fois apaisant et en perpétuel mouvement, même si celui-ci est souvent infime – à l’instar de la rivière au fond du terrain, dont le cours s’inverse au gré des marées – et ensuite parce que l’aménagement du resort en tire le meilleur parti : ainsi dans le salon de plein air, près de la piscine (qui soit dit en passant est salée afin d’éviter le recours au chlore, pour le plus grand bénéfice de l’environnement… et des cheveux des usagers !), des sièges ovoïdes en osier créent un effet de surprise esthétique tout en formant autant de cocons qui invitent à y paresser.

 

L’esthétique chez Asita ne sacrifie rien au confort

 

À l’intérieur des bungalows, le mariage de la tradition et de la modernité est tout aussi réussi. La première s’incarne dans les matériaux utilisés : omniprésence du bois dans le mobilier, le plus souvent brut, voire sous forme de branches ; la seconde se traduit dans le design, toujours très pur, de ces éléments de décoration, mais aussi et surtout dans la gestion de l’espace et de la lumière, le coup de génie d’Asita étant d’avoir osé ouvrir de larges baies vitrées donnant sur la terrasse-ponton dont jouit chaque bungalow et au-delà, sur le bras de rivière qui serpente entre les logis. L’effet visuel est saisissant, et diablement polarisant : on passerait des heures assis devant sa fenêtre à contempler le manège des poissons et batraciens sur fond de luxuriance végétale. D’autant que grâce à une orientation et à des matériaux bien pensés (le sol de béton brut par exemple semble transmettre la fraîcheur de l’eau), la baie vitrée ne transforme pas le logis en fournaise. De manière générale, l’esthétique chez Asita ne sacrifie rien au confort, ce qui se vérifie aussi bien dans les lits que dans l’assiette, où les produits – garantis sans pesticides puisque issus pour la plupart du jardin ou de la rivière en contrebas – sont accommodés de façon simple, saine et délicieuse ; les crevettes géantes en sont les reines incontestables, bien secondées cependant par des poissons étonnamment goûteux et de savoureux fruits du cru qui, comme les lychees impériaux, ne demandent qu’à jouer les entrées sucrées-salées.

 

En soirée, le cadre devient franchement magique sous l’effet du scintillement des lucioles dans les arbres bordant la rivière ; vous aurez d’autant plus de chances de l’observer que l’éclairage est volontairement réduit aux abords de ces arbres, et que le bras de rivière qui borde le resort n’est pas sillonné par les – malheureusement bruyantes – croisières nocturnes au départ d’Amphawa. La nuit n’est donc ponctuée que par le bruit des plongeons des poissons, et la magie peut s’y prolonger au petit matin, si vous souhaitez participer au rituel du don d’aumône à un moine venu en barque d’un monastère voisin : le spectacle quasi onirique de sa silhouette orange s’étiolant dans la brume au son du clapotis de ses coups de rames vaut bien un lever un peu matinal !

 

(Sacha Duroy/Gavroche)

 

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