Honoré de Balzac a son QG dans la cité des Anges. Nous vous l’avons dit : le nouveau café baptisé au nom de l’écrivain est ouvert, soi Charoenkrung 43. Venez nombreux ! Gavroche y compte beaucoup d’amis !
Chango, son directeur, nous livre ici une première chronique bangkokoise
Bien des eaux ont coulé depuis le jour où je posai le premier pied en Thaïlande. Des eaux teintées de couleurs éclatantes en passant par du sang écarlate devenant verdâtre. Échappant à l’amputation, pleurant dans un restaurant improvisé transcendé par la douleur d’un pied voué à la disparition. Et puis la volonté. Collante. Elle m’a sauvé la vie. Du moins la vie d’un pied.
La vie a continué. Heureusement. D’un groupe immobilier véreux aux mensonges finement interprétés comme un simple instinct de survie de ce peuple complexe, j’ai tiré le bilan et fait le break nécessaire pour tenter d’y poser une affaire digne de cette capacité extravagante et volubile des thaïlandais à se réinventer, à se résigner et à avancer. De leur curiosité et de leur chair de poule, de leur charisme et de leur chaleur humaine. De leur pudeur et de leur élégance aussi.
Nous autres du vieux continent en proie à nos crises d’enfants gâtés avons perdu la pureté du regard et le goût de l’émerveillement. Après nos “covidations” et autres empêcheurs de tourner en rond, je suis revenu. Pour donner sans retour.
Amener un peu de souvenirs et de mélancolie pour les plus grands d’entre nous et du meilleur de ce que nous avons à partager avec ce peuple si doux. Une chanson de Montand ou de Julien Clerc, un film de Miller ou de Lelouch, quelques objets qui nous habitent et nous amènent à nous souvenir sans avoir honte. Juste pour partager, pour retrouver un peu de ce que nous étions et que nous ne cesserons jamais d’être. Un panache sans nœud papillon ou Weston. Une image de la France que nous aimions et que nous aimerions peut-être tout simplement retrouver. Une France qui sourit à la vie et qui débouche son petit vin blanc au voyageur de passage.
Bienvenue mes amis ! Nos illusions, au Balzac, ne seront jamais perdues.
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