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Bangkok : Khao San Road, le quartier bohème

Journaliste : Lionel Corchia
La source : Gavroche
Date de publication : 02/03/2016
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Très populaire auprès des voyageurs à petit budget, célèbre pour son ambiance frénétique et pourvu d’un large éventail de commerces, Khao San Road et son essence bohème est l’un des quartiers les plus étonnants de Bangkok. Un quartier animé de jour comme de nuit et qui attire autant les aventuriers étrangers que les fêtards thaïlandais.

 

L‘histoire de Khao San Road remonte à 1892. Ce n’était alors qu’une petite rue calme dans le quartier historique de Banglamphu, au cœur du district de Phra Nakhon, à quelques minutes à pied du Grand Palais. Le quartier est délimité par les rues Phra Samsen au Nord, Phra Atthit plus à l’Ouest, en bordure du Chao Phraya, Ratcha Damoen Klang au Sud et Din So, près du Monument de la Démocratie.

 

Le nom de Khao San, littéralement « le riz blanchi », rappelle que ce lieu était avant tout l’un des plus grands marchés du riz de la ville. Un petit hôtel destiné aux marchands des provinces venus à Bangkok pour affaires fut le premier établissement à s’y installer. D’autres suivirent et la bonne parole se répandit vite, les propriétaires de ces établissements ne facturant que 20 bahts par jour la nourriture et l’hébergement.

 

La première maison d’hôtes, appelé Bonny Guesthouse, ouvert en 1982, ne proposait que six petites chambres pour des budgets très modestes. Des guesthouses et mêmes des hôtels 3 étoiles de style colonial s’y multiplièrent, proposant des prix défiant toute concurrence, et de nombreux guides pour backpackers comme le Lonely Planet contribuèrent à faire de Khao San une escale incontournable en Asie du Sud-Est.

 

Un monde de différences

 

Toutes les langues et cultures se mélangent dans cette partie de Bangkok transfigurée en un camp de vacances bohème où l’on prend plaisir à flâner et à se laisser surprendre. Un cortège d’établissements en tous genres suivit cette tendance festive, restaurants et pubs devenant alors les nouveaux lieux de rendez-vous des routards.

 

Agences de voyages, boutiques de souvenirs, salons de massage vinrent compléter le tableau d’une rue devenue avec le temps le quartier privilégié pour célébrer des festivals comme Songkran (le Nouvel An thaïlandais), qui donne lieu chaque année à une gigantesque bataille d’eau. Une rue devenue légendaire après avoir été mise en lumière par le cinéma lors de la scène d’ouverture du film La Plage, avec Leonardo Di Caprio et Virginie Ledoyen.

 

 

 

 

Tous les vendeurs du quartier parlent anglais, et la rue, devenue piétonne, est un endroit privilégié par les touristes pour faire du shopping et marchander. Restauration et artisanat local se mêlent aux aiguilles des tatoueurs et gadgets un peu moins traditionnels. Une incroyable diversité de vêtements et d’articles en tous genres enrichit cette mosaïque colorée débordant des trottoirs où se bousculent badauds thaïlandais et touristes étrangers. Il n’est pas insolite de trouver des galeries de peintures flirtant avec accessoires pour fumeurs et médications érectiles génériques, des vrais DVD piratés et faux parfums bon marché, des amulettes bouddhistes et des talismans amérindiens rassemblés sur des étalages de fortune.

 

Certains vendeurs viennent de tribus montagnardes du Nord de la Thaïlande et proposent bijoux ethniques et grenouilles ornementales de bois dont le croassement résonne dans toutes les allées. Ces commerces de rue, ouverts du début de la journée jusqu’à tard dans la nuit, sont tenus à présent de suivre les régulations plus strictes imposées par le gouvernement militaire. Tout comme les marchés de Silom ou Sukhumvit, les trottoirs de Khao San ont été rendus aux piétons et les étalages des marchands qui avaient envahi pratiquement toute la rue, restreints aux zones réglementaires. Les commerçants du quartier, résignés, ont déjà connu cela par le passé et attendent juste que le vent tourne à nouveau.

 

Mais Khao San, c’est aussi quantité de boutiques et agences tournées vers le voyage, proposant des articles pour randonneurs, billets de train, de bus, d’avion et tours organisés. On peut aisément y vendre ou acheter son matériel d’excursion d’occasion et même s’y procurer de faux visas de touriste et autres faux papiers d’identité pour des sommes dérisoires. Les guesthouses restent parmi les moins chères de la capitale, même si l’offre s’est beaucoup élargie, jusqu’à voir apparaître des établissements haut de gamme qui attirent une clientèle plus aisée mais charmée par l’ambiance du quartier et la proximité des monuments historiques. La culture n’est pas en reste, Khao San proposant la plus large sélection de livres d’occasion en Thaïlande.

 

Une nuit ne suffit pas

 

A la tombée de la nuit, alors que les rues semblent apaisées, c’est une toute autre musique qui redonne un second souffle à ce quartier saltimbanque, à grand renfort de spectacles de rue. Petits bars à cocktails et restaurants ambulants commencent à se répandre sur la chaussée du soï Ram Buttri jusqu’à Phra Athit Road et ses demeures de style colonial. Même le quartier calme de Sam Sen Road avec ses confortables guesthouses et restaurants végétariens se transforme doucement. Une profusion de spécialités occidentales et locales se mélange, entre fallafels, kebabs et autres insectes grillés.

 

 

 

Bars et boîtes de nuit ne viendront que plus tard pimenter le chaos environnant, même si cet univers demeure moins axé sur les plaisirs tarifés comme peuvent l’être Patpong ou Sukhumvit. Soyez tout de même vigilant dans vos pérégrinations noctambules, l’affluence touristique et les beuveries peuvent y entraîner vols et agressions dans un quartier qui peut vite devenir hasardeux.

 

Au centre de la rue Khao San, le Lava Club met l’accent sur la musique électronique à grand renfort de lasers et machines à fumée, malgré un décor ressemblant plus à un donjon situé dans le sous-sol du Bayon Building. Le Brique Bar, où des groupes ska et reggae se produisent tous les soirs, est certainement l’un des endroits les plus animés du quartier. Dans Susie Alley, qui relie Khao San à Ram Buttri Road, le 999 West Bar, de style plus rustique, propose un menu barbecue, un grand choix de bières et des tables de billard dans un cadre western. Le 13th Blues Bar sur Sam Sen Road est considéré comme étant l’un des meilleurs clubs de jazz & blues de Bangkok. Si vous apportez un instrument, vous serez inévitablement invité à une jam session avec les autres musiciens. Le Bombay Blues ajoute quant à lui une note Bollywood à sa cuisine. Situé dans une ancienne maison derrière le soï Ram Buttri, l’établissement est reconnaissable à sa façade éclaboussée de néons rouges et sa terrasse de tentes et divans où il est de coutume d’enlever ses chaussures avant d’aspirer ses premières bouffées de chicha.

 

Le Club Culture Indie sur Rajdamnoen Klang Road prolonge le dépaysement aux couleurs du Moyen-Orient dans un ancien entrepôt rénové. Une mezzanine couronne les quatre étages swinguant à des rythmes aussi différents que la salsa, le disco ou le hip-hop. Mais ce sont surtout ces minibus rétro Volkswagen bariolés, transformés en bars à cocktails, qui participent activement à l’enivrement de cette foule en quête de dépaysement. Pas vraiment d’adresses fixes pour ces buvettes économiques multicolores installant leurs tabourets jusque sous les murs des temples voisins.

 

Du tumulte à la sagesse

 

Malgré son image tapageuse, Khao San est loin d’être en manque de spiritualité, entre le temple royal Wat Chana Songkram édifié par le roi Rama 1er à l’une des extrémités de la rue et la zone plus au nord où vit une importante communauté islamique et où se trouvent plusieurs petites mosquées.

 

Wat Bowon Niwet Wihan Ratchaworawihan sur Phra Sumen Road, édifié en 1836 par le roi Rama IV, est aussi un temple bouddhiste majeur. Entouré d’un véritable petit village avec écoles et résidence, il demeure à la fois un centre d’enseignement bouddhique et un monastère pour de nombreux disciples. Plusieurs princes y ont étudié et servi lors de leur vie monastique, y compris le roi actuel Bhumibol durant une courte période.

 

Une autre particularité de ce quartier est d’être aussi le centre historique de la culture juive en Thaïlande, avec l’arrivée de familles Baghdadi au début du XVIIème siècle. La communauté actuelle, composée d’environ mille personnes, est essentiellement constituée de descendants de réfugiés ashkénazes russes. C’est surtout pendant les fêtes juives que ce nombre augmente de plusieurs milliers à l’époque des vacances en Israël et aux Etats-Unis.

 

La Thaïlande a toujours été une nation respectueuse des autres religions, laissant les premiers colons juifs qu’elle a accueillis libres de pratiquer leurs propres coutumes. La plupart des nouveaux venus pendant les années 1800 étaient surtout des marchands ambulants, et quelques familles européennes qui s’installèrent à Bangkok pour y ouvrir les premiers hôtels modernes. Des juifs russes fuyant la discrimination sont arrivés en Thaïlande dans les années 1920, suivis par les premiers juifs allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

Cette communauté a commencé à prospérer après les années 50 avec l’arrivée de populations venant d’Amérique, d’Irak, d’Afghanistan et d’Iran. La guerre du Vietnam entraîna un afflux de soldats juifs américains qui s’y installèrent à la fin du conflit à la recherche d’opportunités d’affaires, principalement dans le commerce. C’est également durant cette période que la communauté israélite institua une école religieuse afin de servir cet incroyable melting-pot de communautés sépharades et ashkénazes venues d’Occident comme d’Asie.

 

Les relations diplomatiques officielles établies en 1954 ont été renforcées par l’ouverture de l’ambassade d’Israël à Bangkok en 1958 et de l’ambassade royale thaïlandaise à Tel Aviv en 1996. Les deux pays entretiennent une étroite collaboration dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture, de la santé publique et de l’économie. Depuis 1960, plusieurs milliers d’échanges professionnels et universitaires ont eu lieu entre les deux pays, des dizaines d’écoles thaïlandaises construisant leur programme d’enseignement sur l’expérience israélienne. Un nombre croissant d’étudiants en agriculture participent à des programmes de formation innovants en Israël, lancés en 1997 dans le cadre d’un projet conjoint, sous le patronage du ministère thaïlandais de l’Education.

 

Il existe trois synagogues à Bangkok : le centre juif Beth Elisheva, supervisé par l’Association juive de Thaïlande, dans le quartier de Sukhumvit, Même Chen sur Silom et plus particulièrement la maison Ohr Menachem Chabad sur Ram Buttri, ouverte en 1994. Mitoyen à celle-ci, le restaurant kasher Disclaimer de Khao San offre une large gamme de produits à des prix très modestes, dont certains importés d’Israël et des Etats-Unis. Pour un petit supplément, le restaurant livre aussi ses clients dans les hôtels environnants. Chaque semaine, des centaines de touristes israéliens visitent Chabad House pour s’y retrouver entre amis et y échanger des conseils de voyage lors des dîners de Shabbat très populaires auprès des routards israéliens.

 

Riche de ces mélanges culturels, le quartier abrite aussi maintes ruelles plus tranquilles en bordure du Chao Phraya et se trouve au cœur du quartier historique de Rattanokosin qui accueille quelques uns des temples les plus impressionnants et non moins célèbres de la capitale tels que le Wat Phra Kaew et le Wat Pho.

 

Lionel Corchia

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