Contrairement aux idées reçues, s’expatrier en Thaïlande ne signifie pas renoncer aux joies de la pause-café ou de l’expresso du matin. Mais les Thaïs boivent-ils du bon café ? Et vous ? Êtes-vous plutôt moka, ou filtre ? Robusta ou arabica ? Quentin et Damien, deux jeunes Français installés à Bangkok, testent depuis l’automne une idée originale : la livraison, à domicile, d’une sélection mensuelle de cafés thaïlandais, assortie d’un guide explicatif illustré par une artiste. Gavroche les a rencontré.
Damien et Quentin sont confortablement assis dans un café du quartier d’Ari.
Ils nous expliquent leur projet devant un grand cru thaïlandais…bien noir. Nom de code : Caffeine.
« Notre projet, Caffeine , est davantage motivé par une passion que par la recherche d’un gain immédiat », entame Damien.
« Nous voulions montrer aux gens qu’il est possible d’apprécier un café, tout comme l’on peut déguster un vin ou un whisky».
«Les récoltes ont généralement lieu une fois par an, poursuit-ce jeune français bien décidé à s’imposer sur le marché encombré du café matinal. Nous avons donc loué une voiture, et nous sommes partis un week-end dans le Nord du pays. Sur place, nous avons fait beaucoup de dégustations, et identifié plusieurs producteurs, à Mae Hong Son par exemple, à qui nous avons acheté des stocks pour 6 mois. Nous faisons ensuite torréfier nos grains à Bangkok par un partenaire qui nous soutien. Pour nous, l’objectif est triple : partager notre passion, donner l’accès, pour des producteurs locaux, au marché de la capitale, et tester en Thaïlande le concept de la « box découverte », qui a déferlé en France au début des années 2010 ».
La box ?
« En Europe, ce marché est saturé, alors qu’il est quasi inexistant en Asie, renchérit Quentin. Nous voulons donc dénicher des perles pour professionnaliser la vente du café. En Thaïlande, il faut savoir que le monde des coffee shops est encore une micro-scène, que l’on retrouve, entre autres, concentrée dans le quartier d’Ari. »
Une expérience humaine
En se lançant dans ce projet, nous voulions avant tout créer une expérience humaine, reprennent en chœur les deux compères.
Nous ne sommes pas une industrie, et nous revendiquons de tout faire à la main.
Aux États-Unis, il y a ce mythe de la start-up crée dans un garage californien.
Pour nous, le garage, ce furent les rues de la Chinatown ! (rires).
C’est en effet dans ces échoppes que nous avons acheté nos boîtes, sachets, tampons, à des vendeurs de semi-gros.
La Thaïlande est très adaptée à ce type de projet, il est possible d’acheter des matériaux de confection à très petite échelle : pas besoin d’être gros pour se lancer !
Côté illustrations, nous avons contacté une artiste basée en Inde, ancienne graphiste chez Disney.
La veille de la livraison, des amis passent chez nous pour nous donner un coup de main…c’est ainsi que nous assemblons nos boîtes ! (rires)
Les premiers retours ont été très encourageants, puisque nous avons reçu d’emblée des demandes pour des paquets supplémentaires, et des abonnements pour 6 mois.
Chaque mois, nous tâchons également d’offrir un cadeau avec la boîte. Lors du lancement de la première box, nous avons livré nous-même les croissants ! » (rires).
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Thibaud Mougin
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