En marge de sa visite officielle en Thaïlande, le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, dont le pays assure cette année la présidence tournante de l’ASEAN, a rencontré jeudi 17 avril à Bangkok le chef de la junte militaire birmane, le général Min Aung Hlaing. L’échange, qui a duré un peu plus d’une heure, s’est tenu dans un esprit qualifié par Anwar de « franc et constructif ».
Au cœur des discussions : l’urgence humanitaire en Birmanie. Le dirigeant malaisien a insisté sur la nécessité d’intensifier rapidement l’acheminement de l’aide, notamment à travers le déploiement d’un hôpital de campagne. Il a également souligné l’importance d’un retour progressif à la stabilité politique, dans l’intérêt premier du peuple birman.
Anwar Ibrahim s’est dit encouragé par la libération récente de 4 800 détenus par les autorités militaires, y voyant « un signal porteur d’espoir ». Il a toutefois rappelé que le dialogue devait se poursuivre et s’élargir à l’ensemble des parties prenantes au conflit.
Dans un geste rare, Anwar a annoncé qu’il s’entretiendra vendredi 18 avril avec des représentants du Gouvernement d’unité nationale (NUG), formé en exil.
Relancer le consensus des cinq points
Sous présidence malaisienne, l’organisation régionale pourrait chercher à revitaliser le consensus en cinq points adopté en 2021, resté largement inappliqué. « Nous devons encourager tous les acteurs à dialoguer sérieusement pour l’avenir de la Birmanie et le bien-être de son peuple », a déclaré Anwar Ibrahim.
Même si aucun accord n’a été annoncé à l’issue de la rencontre du 17 avril, le déplacement à Bangkok relance une dynamique diplomatique dans un dossier que l’ASEAN peine à débloquer depuis plus de trois ans.
Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.