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BIRMANIE – CONFLIT : Les « envahisseurs étrangers », cibles de la junte

Date de publication : 12/08/2024
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Min Aung Hlaing

 

Une chronique birmane de François Guilbert

 

La prise de la ville de Lashio dans l’État Shan et la saisie pour la première fois dans l’histoire d’un commandement régional de l’armée par des insurgés ont convaincu le chef de la junte birmane de la nécessité de rapidement prendre la parole devant la Nation. Le 5 août au soir, il est donc apparu aux téléspectateurs du petit-écran pour un discours de 25 minutes. Debout derrière un pupitre, le général Min Aung Hlaing dans son uniforme vert olive s’est consacré à détailler la situation sécuritaire du pays.

 

Comme à chacune de ses prises de position, le discours dans son intégralité a été reproduit à la une de la presse d’État le lendemain matin. Signe que les préoccupations sont sérieuses et partagées par l’opinion dixit la propagande, dans les deux jours qui ont suivis les colonnes des journaux se sont emplies de communiqués sur commande d’associations professionnelles (ex. corps médicaux, joaillers, marchants de bois, mineurs…), d’organisations de masse (femmes, handicapés, jeunes) ou religieuses dénonçant les « terroristes » ayant agi dans le nord de l’État Shan.

 

Il a également été rendus compte de pseudo-manifestations à Nay Pit Taw et Rangoun, sans que ne soient jamais mentionnés de quelconques organisateurs et le nombre des participants. Mais la séquence la plus instructive de ce moment solennisé aura été celui du discours du général lui-même. Contrairement à d’autres prises de parole du chef de la junte, elle a été annoncée quelques heures avant sa tenue.

 

Concomitamment S. Hasina ayant quitté ses fonctions sous la pression de jeunes manifestants descendus dans les rues bangladaises, certains se sont pris à rêver en souhaitant que le général Min Aung Hlaing annonce son retrait au regard de ses échecs politiques, économiques et militaires répétés. Rien de tout cela bien évidemment mais son adresse de lundi soir n’en a pas moins été très instructive.

 

Le général Min Aung Hlaing a reconnu à la face du monde ses nombreux revers militaires

 

Les échecs guerriers les plus cuisants et récents du régime du Conseil de l’administration de l’État (SAC) ont été listés dans les États Kachin, Kayah, Kayin, Rakhine, le nord de l’État Shan, la partie septentrionale de la province de Sagaing et la région de Mogok.

 

Si le retrait de Lashio n’a pas été présenté comme une déroute puisqu’il aurait été « volontaire pour éviter des dommages aux populations environnantes », le général Min Aung Hlaing n’en a pas moins proclamé, explicitement, que la Tatamdaw est sur le reculoir sur tous les fronts depuis le lancement de l’opération du 27 octobre 2023 par l’Alliance des trois fraternités (3BA). Une première, tant la litanie a été longue et précise ! Les effets des déboires sur le commerce, la mobilité des biens et des personnes, la connectivité régionale et le rôle nodal de l’État Shan n’ont pas manqué à l’appel. Au fond, un bilan lucide des avancées territoriales des oppositions.

 

Aucun front est à l’avantage du SAC

 

L’exposé est très étonnant. Le numéro 1 de la junte a énuméré, théâtre après théâtre, les grandes villes perdues. Ce saucissonnage laisse à penser que le régime est confronté non pas à un conflit ayant une logique d’ensemble mais à une somme de micro-conflits quasiment indépendants les uns des autres. Leurs seuls points communs auront été de voir s’adjoindre aux groupes ethniques armés ayant rompu les cessez-le-feu passés des Forces de défense du peuple (PDF) rassemblant les partisans de ceux qui ont tronqué massivement à l’initiative de la Ligue nationale pour la démocratie les élections générales du 8 novembre 2020.

 

Une grille de lecture qui peut laisser croire que le chef des services de défense comprend mal l’interdépendance croissante des champs d’affrontements politico-militaires. A ces yeux, en effet, les affrontements sont d’abord de nature ethnique. Il a ainsi accusé les insurgés kokangs de pratiquer une épuration ethnique à Lashio en chassant de leurs domiciles les familles bamars. La lecture ethnocentrée s’est également appliquée à d’autres théâtres. Dans l’Etat Rakhine, l’Armée de l’Arakan détruirait l’identité du groupe majoritaire quant aux Chins, aux Kachins et aux Kayins, ils conduiraient leurs peuples dans un monde obscur aux mains de groupes criminels, de Seigneurs de guerre les asservissant, leur confisquant libertés et droits, et les appauvrissant.

 

La binarité est une des marques de l’analyse du général Min Aung Hlaing. Il oppose systématiquement les Bamars aux autres groupes ethniques mais aussi le comportement de son armée « respectueuse de règles d’engagements strictes » à ceux d’ennemis « terroristes » n’ayant pas d’état d’âme à s’en prendre à des résidences privées, des hôpitaux, des écoles, des infrastructures de transport et des établissements religieux. Face à de telles attaques, les patriotes sont appelés à soutenir la Tatmadaw et ses soldats dévoués.

 

Dans ce narratif d’héroïsation des citoyens défendant les directives de Nay Pyi Taw, le général Min Aung Hlaing n’a pas caché qu’il fallait désormais faire appel aux familles de soldats pour poursuivre le combat au prix de leur sacrifice suprême, sans laisser entendre que son gouvernement faisait tout le nécessaire pour protéger les proches des hommes de troupes aux avant-postes.

 

Le général Min Aung Hlaing apparaît sonné et sans stratégie

 

Celui qui est à la fois le chef de l’État par intérim, le premier ministre du gouvernement de Nay Pyi Taw et le généralissime n’a énoncé aucune stratégie de reconquête et/ou de sortie de crise. Certes, il a rappelé que le but ultime du SAC depuis son installation est de tenir des élections nationales mais il s’est gardé de mentionner l’année 2025 ou les préparatifs en cours.

 

De la même manière, il n’a fait aucune mention à la Feuille de route en 5 points établis par son régime pour « guider » ses actions. Il s’est contenté de lister une somme de sombres constats. Cependant, son langage s’est tenu, somme toute, en des termes assez peu guerriers. Certes, son récit visait à présenter ses soldats comme les garants de la paix et de la stabilité et comme des victimes de groupes terroristes s’en prenant à l’appareil d’État mais de tels propos ne vont ni galvaniser ses hommes dont on connaît le moral ô combien bas, ni rassurer les partisans des forces armées qui s’interrogent sur l’efficience de la stratégie menée par le commandant-en-chef et ses aptitudes à mener la reconquête des territoires perdus.

 

En taisant ses éventuels projets de reconquête, les bombardements aériens en cours notamment contre la capitale du Kokang, Laukkai, il n’a donné aucun gage aux radicaux réclamant des actions plus énergiques, pour ne pas dire plus brutales pour endiguer les actions « terroristes » et éradiquer leurs auteurs. Au fond, l’exposé sécuritaire partagé avec le grand public fut un copier-coller de celui décliné quelques jours plus tôt devant les membres du Conseil de sécurité nationale et de défense pour reconduire jusqu’au 31 janvier 2025 l’état d’urgence.

 

Aujourd’hui, par ses propos formulés, le général Min Aung Hlaing ne semble pas avoir de plans de batailles pour rétablir une situation compromise. Si la prise de parole n’a pas servi à « rassurer » les partisans de la junte inquiets des succès de l’opposition à qui était-elle destinée puisqu’elle n’avait, de toute façon, aucune chance de convaincre les ennemis du régime ?

 

L’adversaire du général Min Aung Hlaing c’est l’étranger proche

 

Le leader du SAC s’est présenté en dirigeant d’un régime combattant des « envahisseurs étrangers ». Cette formule employée à la fin de son propos a visé à un titre ou un autre, la Chine, la Thaïlande et les Occidentaux. Les mises en cause de la République populaire et du Royaume ont porté sur les approvisionnements en armements. Les deux États ont été dénoncés comme des points d’entrée d’armes et de munitions.

 

Dans le cas de la Chine, les propos acrimonieux ont été plus loin encore. La zone frontière a été dépeinte comme un lieu où ont été installées des usines d’armements au service des groupes ethniques armés et des PDF. Ces établissements sont soupçonnés de produire des armes, des munitions et des explosifs. Les drones qui sont devenus de redoutables outils aux mains des insurgés ont été jugés avec préoccupations car ils sont « achetés sur des marchés étrangers et améliorés par des mercenaires technologues étrangers ».

 

Toutes les formes d’aides sont décriées (alimentaire, argent, logistique, médicale), sans parler des concours des « médias malveillants dans la conduite d’une guerre psychologique ». Dans un discours aux teneurs complotistes affirmées, les auditeurs ont pu entendre que « certains pays étrangers veulent entretenir les conflits armés pour façonner une Birmanie à leur main ». Plus encore que les Occidentaux, la Chine est pointée comme l’ennemie du moment et un facteur majeur des conflits armés birmans.

 

Si la Chine fait l’objet d’une ire particulière, les Occidentaux n’ont pas été exempts de tout reproche. Curieusement cette fois-ci, ils n’ont pas été explicitement évoqués lors de l’allocution. Toutefois, ce sont bien eux qui ont été incriminés pour leurs mesures restrictives pesant sur l’économie mais ils ont été mis sur le même pied que les rumeurs nationales minant l’économie de l’État.

 

Voilà un panorama où la Birmanie semble assaillie de l’étranger de toute part et n’avoir aucun allié. Dans le cas d’espèce, le général Min Aung Hlaing n’a pas vanté ses liens avec la Russie. Un tel oubli montre combien les dirigeants du SAC peinent à donner une véritable colonne vertébrale à leur gouvernance. On savait déjà qu’ils n’avaient pas de projet de société, de vision pour leur politique économique, voici qu’avec ce discours du 5 août on peut douter qu’ils aient même une véritable stratégie militaire pour s’imposer alors qu’ils semblent convaincus que la voie des armes est la seule solution pour s’imposer durablement à la tête des institutions nationales et de la société. 

 

François Guilbert

 

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