Nous reproduisons ici un communiqué du Conseil de l’UE
Le Conseil de l’Union européenne a approuvé le 29 octobre des mesures restrictives supplémentaires à l’encontre de trois personnes et d’une entité associées à la junte militaire de Birmanie et responsables d’opérations d’escroquerie basées dans le pays, qui visent à la fois la population de Birmanie et des citoyens d’autres pays de la région.
L’UE inscrit le groupe Chit Linn Myaing (CLM) et son fondateur et ancien président, le colonel Saw Chit Thu. CLM est un groupe d’entreprises qui est impliqué dans des activités d’escroquerie dans la région de la commune de Myawaddy, à la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie, y compris la ville de Shwe Kokko, et qui en tire des bénéfices financiers. Cette dernière est une plaque tournante de la criminalité transnationale, notamment de la fraude en ligne, du trafic de drogue et de la traite des êtres humains, et connaît des violations massives des droits de l’homme, notamment le travail forcé et la torture. En outre, le CLM est étroitement associé à la Tatmadaw (forces armées de Birmanie), avec laquelle il collabore, par exemple en l’informant sur les opposants au gouvernement et en recrutant de force des soldats.
Outre Saw Chit Thu, le lieutenant-colonel Mote Thun et le major Tin Win figurent également sur la liste aujourd’hui.
Le lieutenant-colonel Mote Thun est un membre fondateur et le secrétaire général adjoint des Karen/Kayin Border Guard Forces (BGF)/Karen National Army (KNA), un groupe armé affilié au Tatmadaw, qui est particulièrement puissant dans le sud de Myawaddy, où se trouvent de nombreux centres d’escroquerie. Le commandant Tin Win est un subordonné direct du colonel Saw Chit et, sous son commandement direct, il a soutenu et bénéficié des centres d’escroquerie près de Myawaddy, tels que Shwe Kokko, le projet KK Park et le projet Huanya.
La décision prise aujourd’hui témoigne de la détermination de l’UE à lutter contre la menace croissante que représentent les opérations frauduleuses en Birmanie, qui entraînent de graves violations des droits de l’homme et menacent de plus en plus la paix, la sécurité et la stabilité du pays et de la région.
Avec ces nouvelles inscriptions, 106 personnes et 22 entités au total font désormais l’objet d’un gel des avoirs et la fourniture de fonds ou de ressources économiques, directement ou indirectement, à ces personnes ou à leur profit, est interdite. En outre, une interdiction de voyager dans l’UE s’applique aux personnes physiques inscrites sur la liste.
Ces mesures restrictives s’ajoutent à la rétention de l’aide financière de l’UE destinée directement au gouvernement et au gel de toute aide de l’UE susceptible d’être considérée comme légitimant la junte.
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