Le Fonds Monétaire International (FMI) vient au secours de la Birmanie dans sa lutte contre la pandémie. Cette première intervention est d’un montant modeste pour le FMI: environ 350 millions de dollars. Mais elle pourrait présager d’autres interventions du Fonds en Asie du sud est, pour aider les pays de l’Asean les plus pauvres à faire face aux dommages sanitaires et sociaux engendrés par le coronavirus.
Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé vendredi 26 juin un décaissement de 86,1 millions de DTS (environ 118,8 millions de dollars américains ou 16,67 % de la quote-part) au titre de la facilité de crédit rapide (FCR), et un achat de 172,3 millions de DTS (environ 237,7 millions de dollars américains ou 33,33 % de la quote-part) au titre de l’instrument de financement rapide (IFR). Cela permettra de répondre aux besoins urgents en matière de balance des paiements et de budget découlant de la pandémie de COVID-19, et de soutenir les plans du gouvernement visant à augmenter les dépenses, notamment en matière de santé et de protection sociale. Le financement d’urgence du FMI permettra également de catalyser un soutien supplémentaire de la communauté internationale, notamment dans le cadre de l’initiative de suspension du service de la dette (DSSI) soutenue par le G-20 et le Club de Paris.
Graves répercussions économiques
La pandémie COVID-19 a de graves répercussions sur l’économie de la Birmanie, malgré l’ampleur limitée de la flambée épidémique au niveau national jusqu’à présent. Les perturbations ont frappé durement les ménages et les entreprises, y compris dans le secteur agricole, qui représente un cinquième de l’économie et plus de la moitié de l’emploi. La position extérieure se détériore en raison de l’effondrement de la demande mondiale de vêtements et de gaz, de la faiblesse du tourisme et des envois de fonds et de la diminution des investissements étrangers directs. La demande intérieure s’est affaiblie car les mesures nécessaires pour lutter contre une épidémie nationale ont affecté les activités économiques. Alors que les recettes diminuent et les dépenses augmentent, le déficit budgétaire se creuse, ce qui exerce une pression sur le financement et la dette publique.
Stabilité macroéconomique
Les autorités ont mis en place leur plan d’aide économique Covid-19 qui vise à préserver la stabilité macroéconomique et à atténuer l’impact de la pandémie sur la population. En plus d’augmenter les dépenses de santé, le gouvernement étend les programmes de distribution de nourriture et de transfert d’argent aux plus vulnérables et soutient les entreprises et les agriculteurs dans toutes les régions du pays. Les autorités restent déterminées à promouvoir une croissance forte et inclusive tout en renforçant la stabilité macroéconomique et du secteur financier et en améliorant la gouvernance.
Le FMI continue de suivre de près la situation de la Birmanie et se tient prêt à fournir des conseils et un soutien supplémentaires si nécessaire. Les autorités ont exprimé leur intérêt pour l’épuisement de la limite annuelle d’accès à 100 % des quotes-parts dans le cadre du CCR/RFI (environ 700 millions de dollars US) et se sont engagées à mettre en place des mesures ciblées de gouvernance, de transparence et de responsabilité pour garantir l’utilisation appropriée du financement d’urgence. La Birmanie a accepté les obligations de l’article VIII des statuts du FMI, renforçant son engagement à maintenir un système de change libre de toute restriction sur les paiements pour les transactions internationales courantes.
